Le 13 août 2017 a été cauchemardesque au Burkina Faso. Alors que certains parlaient du braquage d’une banque les choses prirent très rapidement une autre tournure et ce que tout le monde craignait s’est présenté comme la réalité. Kwamé Nkrumah vivait depuis les environs de 20h30, sa deuxième attaque terroriste. Et cette fois-ci, la cible des assaillants était encore un café restaurant très prisé par les expatriés et aussi une certaine classe de Burkinabè. Hasard ou objectif bien affiné, le restaurant café turc Istanbul, théâtre macabre de cet attentat djihadiste non encore revendiqué pour l’instant, se situe à un jet de pierre de Capucccino qui avait été pris d’assaut par les terroristes le 15 janvier 2016. Si le mode opératoire est très peu différent de celui de l’attaque du 15 janvier, c’est au niveau des victimes que celui de ce 13 août marque une différence: 18 morts et une dizaine de blessés contre 35 morts et une soixantaine de blessés en 2016, sur la même avenue Kwame Nkrumah. Un 13 fatal pour le Burkina Faso.
A-t-on tiré leçon de l’attaque terroriste du 15 janvier 2016? Oui, selon des ministres que nous avons rencontrés sur place, qui ont affirmé que biens des attaques ont été déjouées sans que les populations soient informées, tout comme l’intervention des forces de l’ordre qui a été jugée plus rapide, selon les deux membres du gouvernement. Non, il n’y a pas eu de mesures sécuritaires importantes prises, selon le jugement des populations qui s’étaient rassemblées spontanément sur les lieux, malgré les tirs nourris. Difficulté de communication entre les forces de sécurité et de défense présentes, lenteur dans l’opération de riposte, la surveillance insuffisante de ces endroits fréquentés en nombre par les Occidentaux, les informations liées à la sécurité qui inondent les réseaux sociaux et autres, etc., sont citées comme défaillance dans le système de défense.
Une chose est certaine, c’est un coup dur pour le Burkina Faso qui commençait à reprendre ses marques après les attaques du 15 janvier 2016 et celles intervenues dans la région du Sahel burkinabè et qui ont surtout endeuillé les forces de défense et de sécurité. Cet attentat du 13 août relance les débats de sécurité au Burkina Faso, qui après avoir fait longtemps l’exception dans le Sahel est bien, désormais, dans l’œil du cyclone, pour ne pas dire des djihadistes.
Par Wakat Séra