Le président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), le professeur Mamadou Dicko et le quatrième vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Dièmdioda Dicko, ont animé, ce 16 octobre, l’hebdomadaire conférence de presse de l’opposition burkinabè pour se prononcer sur des préoccupations relatives notamment à la crise qui secoue l’organe électoral, la plate-forme d’enrôlement des électeurs et les marches-meetings organisées par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Sur ce dernier point, les porte-paroles du jour de l’opposition disent regretter que les marcheurs du MPP aient « appelé au maintien » des ministres de la Sécurité et de la Défense nationale.
« Ce n’est plus un secret : la Commission électorale nationale indépendante (CENI) traverse une crise interne ces derniers temps qui oppose le président de l’institution (Newton Ahmed Barry) aux cinq commissaires représentants l’opposition », a dit d’entrée de jeu l’animateur principal de la conférence, Mamadou Dicko, signifiant que les faits tels que décrits dans le mémorandum des frondeurs de M. Barry, journaliste de formation, indiquent que « le président de la CENI gère seul l’institution et prend des décisions qui outrepassent ses prérogatives ».
Pour le premier responsable de la NAFA, cette situation de crise interne pouvait peut-être trouver une solution, si M. Barry s’asseyait humblement avec ses commissaires, pour les entendre », ajoutant que pour l’opposition, « ce sont les graves positions défendues par (Newton Ahmed Barry) au sujet de la plate-forme d’enrôlement et des documents de votes, qui inquiètent le plus ». Le président de la CENI s’érige également « en parangon de la vertu, en s’appuyant sur le fait qu’il faut organiser des élections moins chères que le passé », a-t-il ajouté sur ce sujet avant de se poser la question si « les milliards économisés pourront ramener la paix une fois qu’elle est remise en cause ».
Quant à la plate-forme proposée par la CENI qui s’adosse à l’Office national d’identification (ONI), l’opposition a, une fois de plus affirmé qu’elle s’y opposait. Les risques liés à ce système d’enrôlement sont nombreux selon l’Organisation politique qui regroupe au moins 34 partis. Mamadou Dicko a déclaré qu’avec ce procédé, bon nombre d’électeurs dont ceux qui « ne savent ni lire ni écrire, les Burkinabè qui n’ont pas de téléphone ou ont changé de numéro, ceux qui vivent dans des localités non encore couvertes ou mal couvertes par les opérateurs de téléphonie, les personnes vivant avec un handicap auditif et/ou visuel et les citoyens qui résident hors du pays ».
Sur le dernier point concernant les marches en soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) organisées par les femmes à Bobo-Dioulasso, à Ouagadougou et à Manga, ville qui accueillera en décembre les festivités du 11-Décembre, la fête nationale, si l’opposition s’est réjouie que son action, sa première grande marche-meeting sous le règne de Roch Marc Christian Kaboré, tenue le 29 septembre dernier dans la capitale burkinabè, a pu inspirer le pouvoir en place, elle a cependant regretté le fait que les marcheurs du MPP « ont appelé à maintenir les ministres incompétents de la Sécurité et de la Défense nationale dont l’opposition réclame les limogeages ».
« Quand l’opposition avait annoncé sa marche-meeting, des individus et des partis de la majorité sont montés au créneau pour dénoncer la soi-disant inopportunité de l’activité. A présent, que ces personnes nous félicitent vivement, puisque le MPP vient de nous donner raison », a-t-il conclu.
Par Bernard BOUGOUM