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Attaques armées au Burkina: Que devient l’ANR  dans la lutte contre le terrorisme ?

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L’Assemblée nationale a adopté le 1er juin 2018, un projet de loi portant réglementation générale du renseignement au Burkina. L’adoption de cette loi devait permettre aux pays des «Hommes intègres» de disposer d’un système efficace de renseignement pour contrer le terrorisme et la grande criminalité qui ont fait plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines. Alors, avec la recrudescence des attaques armées, quel est le réel apport de l’ANR dans la lutte notamment contre l’hydre terroriste?

L’Agence nationale de renseignement (ANR) est la structure burkinabè de coordination au niveau national des services de Police, de Gendarmerie et de l’Armée. Pour les populations, ce service devait s’équiper convenablement afin d’avoir du renseignement de qualité à même de garantir la sécurité des institutions et des personnes.

La mise en œuvre de cette loi a nécessité la mobilisation d’au moins 15 milliards de FCFA. Alors que devient l’ANR dans la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité ? Avec un proche du président Roch Kaboré à sa tête, très peu de choses filtre de ce service confié au colonel François Ouédraogo. S’il est vrai qu’un certain secret doit entourer l’activité de ce genre de service pour des raisons évidentes de sécurité, il ne s’agit pas non plus de faire un black-out total sur elle au point où elle peut tomber dans l’oubli dans l’imaginaire des Burkinabè.

En effet, sur le net où on pouvait avoir des premières informations basiques sur la structure, il n’y a pas beaucoup de choses à se mettre sous la dent hormis la loi la régissant, une présentation très sommaire du service et quelques deux à trois articles de confrères sur le sujet.

Qu’on se comprenne bien, les Burkinabè ne demandent pas à l’ANR de divulguer des informations classées sans doute secrètes comme les identités de ces agents ou bien comment elle procède pour collecter ses renseignements. Non ! Si ce service le fait, nous allons dénoncer ce comportement.

De ce qu’on a pu glaner ça et là, l’agence compterait une cinquantaine de personnes provenant de services tiers et directement rattachée à la présidence du Faso. Si cela est avéré, c’est inquiétant car pour un pays comme le Burkina Faso dont au moins cinq régions sur treize sont mises à rude épreuve par les assaillants, 50 personnes pour le renseignement paraît très peu et ne peut que se révéler inefficace. Dans un contexte inquiétant et grandissant d’attaques terroristes et de recrudescence de la criminalité, un tel service gagnerait à s’ouvrir davantage aux populations burkinabè.

En effet, il n’est pas exclu que des compatriotes aient des informations à partager avec ce service. Encore faut-il pouvoir le faire. Les contacts téléphoniques qui étaient mentionnés n’étaient pas fonctionnels lorsque nous avons tenté une fois de les joindre. Il ne figure pas aussi d’adresse email pour l’envoi de courriel.

Aussi, les questions qui se posent aux populations en rapport avec cette structure se résument, entre autres, à comment joindre l’ANR pour partager des informations ou comment un patriote peut être agent de ce service. Qu’on n’aille surtout pas nous brandir des impératifs de sécurité pour expliquer ce manque de visibilité et d’informations sur l’agence. Car des services comme la CIA et d’autres services de renseignement ont de nos jours des sites au top où vous avez toutes les informations les concernant.

Pour certains spécialistes des questions de stratégies militaires et de défense, le renseignement est l’instrument qui permet aux services engagés dans la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité de remporter les victoires. Il faut donc davantage impliquer les Burkinabè dans cette lutte en leur permettant de jouer leur partition.

Par Wakat Séra avec le bimensuel Racines