Accueil Editorial Attaques armées au Togo: quand le Burkina exporte ses terroristes!

Attaques armées au Togo: quand le Burkina exporte ses terroristes!

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Une image prise par un amateur sur les lieux du drame

Huit soldats tués et 14 autres blessés dans la nuit de ce mardi au mercredi. C’est le bilan provisoire de l’explosion sur un engin explosif improvisé (IED) du véhicule de soldats de l’armée togolaise partis en renfort contre l’attaque d’un poste frontalier. Le commando assassin d’une soixantaine d’hommes armés, serait venu, du Burkina voisin. Cet assaut complexe qui a visé le poste opérationnel avancé de Kpinkankandi, non loin de la frontière que partage le Togo avec le Burkina, n’est certes pas encore revendiqué, mais le modus operandi est celui propre aux groupes terroristes qui écument l’est du «Pays des Hommes intègres».

Du reste, les hommes sans foi ni loi qui ont fait le coup, sont, probablement ceux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Le Jnim qui a installé une succursale importante dans cette partie du Burkina, d’où il mène désormais de fréquentes incursions vers le Togo et le Bénin, est visiblement en train de sécuriser une voie et une zone pour ses différents trafics, notamment d’or et de cigarettes. Preuve en est que c’est la deuxième attaque que subit cette région en six mois, après celle, repoussée, de la localité de Sanloanga, début novembre 2021.

C’est certain, le Togo, si ses autorités, son peuple et son armée, n’y prennent garde, sera bientôt peint en rouge, cette couleur de sang, caractéristique de l’insécurité et redoutée pour la cohésion sociale, la quiétude des populations qui sont contraintes à la fuite abandonnant derrière elles champs, bétails, et autres biens. La psychose générale s’installe alors et les centres de santé et les écoles ferment tour à tour. Il urge donc de prendre le taureau de la riposte par les cornes, en mettant en place, un partenariat sécuritaire avec le Burkina et les autres pays voisins, pour une surveillance musclée des frontières reconnues poreuses sous les tropiques.

De plus, l’appui des pays plus nantis ne serait pas de trop pour la formation et le renforcement des services de renseignement de l’armée nationale. Enfin, il sera plus que pertinent pour les Togolais, que toute activité et toute personne qui peuvent contribuer à l’installation de cellules latentes soient anéanties au plus vite. A ce titre, la seule alternative possible est d’ouvrir l’œil, et le bon, sur toute action tendant à favoriser l’extrémisme et la radicalisation qui facilitent le recrutement par les terroristes au sein de la jeunesse désoeuvrée et sans perspectives. Plus tard sera trop tard pour le Togo, en quête de mieux-être pour ses populations.

Qu’est-ce qui fait donc courir les terroristes vers les pays du Golfe de Guinée, alors qu’ils avaient choisi pour terrain de prédilection, le Sahel où ils semaient, presqu’au quotidien, larmes et désolation tant au sein des populations civiles que dans les rangs des Forces de défense et de sécurité? Sans aucun doute, les coups, pas encore fatals, que portent, de plus en plus, les armées du Burkina, du Niger et du Mali, aux forces du mal, leur font très mal. Dans des opérations dites Tanli 1, 2 et 3, conjointement menées par les armées du Niger et du Burkina, nombre de chefs de groupes terroristes sévissant dans la zone des Trois Frontières ont été neutralisés et leurs bases détruites. Pas plus tard que ce lundi, dans deux opérations différentes, les Forces armées burkinabè plus que jamais sur l’offensive, revendiquent la mise hors d’état de nuire, de 50 terroristes.

Il urge donc d’instaurer une synergie d’action pour une campagne d’assainissement généralisée de toute la sous-région infestée, afin que les terroristes ne soient chassés d’un pays pour trouver refuge dans un autre, quitte à revenir d’où ils ont été nettoyés. C’est un front commun, d’armées nationales déterminées et de citoyens unis de tous les pays, qui doit donc se dresser contre le terrorisme, hic et nunc!

Par Wakat Séra