Une dizaine de militaires béninois ont été blessés dans un accident pyrotechnique ce lundi à l’Ecole nationale des officiers de Toffo au Bénin. Dans la nuit de ce même lundi au mardi 2 mai, c’est une dizaine de civils qui ont été tués et plusieurs autres disparus dans une attaque d’hommes armés, «non encore formellement identifiés».
L’assaut qui a visé la localité de Kérou dans le nord-est du Bénin n’est donc pas systématiquement classé dans le registre des actes terroristes, car non encore revendiqué par les combattants de l’hydre terroriste. Toutefois, selon la formule classique désormais utilisée pour désigner ces assaillants «non identifiés» et surtout le modus operandi, les regards sont tournés, en toute logique, vers ces hommes sans foi ni loi qui endeuillent depuis quelques décennies, la région du Sahel africain et, désormais, les pays du golfe de Guinée. Ce n’est pas la première descente meurtrière des terroristes sur le Bénin, et sans jouer les oiseaux de mauvais augure, ce ne sera probablement pas la dernière. Il urge de mettre en place une riposte adéquate pour mettre fin à ces attaques qui n’épargnent plus aucun pays de l’Afrique de l’ouest!
Alors qu’ils avaient fait du Sahel leur sanctuaire, endeuillant au quotidien les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles, les «individus armés non identifiés» qui se confondent facilement avec les djihadites qu’ils soient du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou ceux de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), les terroristes visent maintenant plus loin. En effet, l’appétit venant en mangeant, à moins que ce soit la montée en puissance de leurs armées, affirmée par les autorités nigériennes, maliennes et burkinabè qui les mettent en mauvaise posture, les terroristes déploient leurs ailes dans un ouest africain où la porosité des frontières est une réalité séculaire.
De plus, les armées nationales qui proclament de plus en plus de victoires n’arrivant pas à mettre leurs forces ensemble, font plutôt le jeu de l’ennemi commun qui développe à merveille la stratégie du diviser pour…massacrer! Sans oublier que le sentiment anti-occident qui a poussé certains pays en pleine zone de turbulences à chasser leurs partenaires militaires classiques pour entamer de nouveaux flirts, est devenue une aubaine pour les terroristes.
Plus que jamais, l’union doit faire la force contre le terrorisme qui est en train de s’ouvrir de nouveaux horizons. Pourtant, ce ne sont pas les instruments sous-régionaux et continentaux qui manquent pour fédérer les énergies contre ce fléau des temps modernes. Rien que dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), une force militaire existante comme l’Ecomog pourrait bien faire l’affaire, si elle est ravivée et dotée des moyens adéquats contre le terrorisme! Il faudra y penser pendant qu’il est encore temps!
Par Wakat Séra