Ceci est un communiqué des évêques de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger, réagissant sur la situation sécuritaire et les élections à venir. Pour la question sécuritaire, les évêques appellent les autorités étatiques à une gestion plus vigoureuse et rigoureuse de la situation.
Les évêques de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger se sont réunis en Assemblée Plénière Ordinaire, du 9 au 13 juin 2020 au Centre National Cardinal Paul Zoungrana, sans malheureusement les évêques du Niger, empêchés par la fermeture des frontières en raison du coronavirus.
Cette session de juin, habituellement consacrée à la vie des commissions épiscopale n’a pas dérogé à la règle. Les évêques ont, en outre, écouté des personnes ou groupes spécifiques sur des sujets divers.Toutefois, le point d’attention de ce communiqué de presse porte sur la situation sécuritaire et les élections prévues pour se tenir à bonne date.
De la situation sécuritaire
Le contexte sécuritaire, plus préoccupant que jamais avec son lot de déplacés, apparaît tel que les Sahéliens ne sont plus certains de l’avenir de leur Sahel natal. Pour les pasteurs de cette partie du Burkina Faso comme ailleurs dans les régions de l’Est,du Centre-Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et des Cascades, notamment, c’est une grande souffrance de ne plus pouvoir rejoindre les fidèles par endroit, ou de les voir fuir les exactions terroristes sans garantie de sécurité.
Aussi, les évêques en appellent-ils aux autorités étatiques pour une gestion plus vigoureuse et rigoureuse de cette situation. L’avenir de la Nation en dépend à la veille des élections diverses. L’Eglise de Dieu au Sahel et ailleurs en subit les conséquences.
Les élections à venir
Etant donné que le droit d’être électeur et éligible est un droit garanti à tout citoyen burkinabé, il se pose alors la question du « comment relever cet important défi à travers une sécurisation efficace du processus électoral et une prise en compte des personnes déplacées internes dans leur situation particulière. »
En dépit des épineuses questions qui demandent des réponses appropriées et rassurantes, tenir les élections à bonne date est d’un grand enjeu : éviter d’ajouter une crise institutionnelle à cette crise sécuritaire déjà si préoccupante. L’idéal en cela serait alors de pouvoir organiser ces élections sur tout le territoire national et d’assurer la pleine participation de toutes les populations où qu’elles soient afin de garantir au Président élu la pleine légitimité et donner à toutes les provinces d’être représentées à l’Assemblée Nationale. De toute évidence, c’est la stabilité politique et institutionnelle de notre pays qui est en jeu comme l’est déjà son intégrité territoriale. C’est un challenge à relever à tout prix, c’est un challenge de toute la nation et il nous faut mutualiser les énergies. C’est possible ! En témoigne la solidarité suscitée à tous les niveaux par la pandémie de la Covid-19 !
Le rôle des Forces de défense et de sécurité demeure primordial. Elles doivent produire et garantir un environnement sécuritaire favorable au déroulement du processus électoral avec pleine participation de tous les citoyens. C’est déjà une mission exceptionnelle, tant la menace est grande et redoutable.
Puisse Marie, Reine de la paix, nous accompagner sur le chemin de la paix véritable, don de Dieu et fruit des efforts des hommes.
Dieu bénisse le Burkina Faso.
Fait à Ouagadougou, le 12 juin 2020
Les évêques du Burkina Faso