Malgré leur bravoure et leur engagement à défendre le territoire national, les Forces de défense et de sécurité sont encore contraintes au deuil. Avec elles, le Burkina entier pleure une fois de plus la perte de 11 soldats dans une attaque terroriste. L’embuscade de Hallalé, dans la province du Soum a été fatale à ces vaillants militaires, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2019. Mais aux 81 assaillants qu’ils avaient tués à Arbinda, le 24 décembre, toujours dans le Soum, les éléments de l’armée burkinabè ont ajouté cinq autres, portant ainsi un coup important aux jihadistes. Selon les chiffres officiels, si les soldats burkinabè subissent des pertes en vies humaines, il n’en demeure pas moins que l’armée burkinabè reprend le dessus sur l’immonde ennemi. Régulièrement mis en déroute, les terroristes en sont même réduits, dans leur sauve qui peut à s’en prendre à des cibles vulnérables, comme des femmes et des enfants, comme ce fut le cas le 24 décembre dernier. C’est, du reste, en plein deuil des victimes de cette veille de Noël que les Burkinabè encore été surpris par les terroristes sans foi ni loi. Et même sans religion, sommes-nous tentés d’ajouter, tant leurs actes ignobles ressemblent plus à du simple banditisme.
Et si ce n’était effectivement que du simple banditisme dont les fruits profitent à de grands dealers qui profitent du chaos et de l’absence de l’administration pour se livrer impunément à toutes sortes de transactions frauduleuses? Il importe pour le Burkina Faso et d’autres pays confrontés à ces attaques d’«individus armés non identifiés» de ne négliger aucune piste et surtout de penser la stratégie adéquate pour anéantir ces terroristes qui tirent sur tout ce qui bouge. Le Burkina a d’autant plus d’urgence à prendre l’initiative de l’offensive, afin de ne plus laisser ses soldats se faire surprendre et servir de chaire à pâté aux adversaires. Les populations, surtout celles des zones rurales qui, harcelées sont poussées à l’exil dans leur propre pays, abandonnant terres et tous biens. La pression de bouter les terroristes est accrue par les conflits intercommunautaires, les fermetures des écoles et centres de santé et la morosité, pour ne pas dire, l’état comateux de l’économie burkinabè. A ce lot de misères pourrait bien s’ajouter une crise alimentaire du fait de la fuite des agriculteurs et éleveurs qui laissent derrière eux champs et bétails. Il urge donc de «terroriser les terroristes», pour emprunter l’expression à un ancien ministre de la défense burkinabè, afin de redonner au Burkina Faso, sa quiétude d’antan. Questions malheureusement devenue récurrente: comment se déroulera l’élection présidentielle de 2020 qui pointe déjà le nez?
A quand la fin des fins? La lutte sera de longue haleine, mais il ne faut point laisser de répit aux forces du mal qui trouvent terrain favorable partout où la cohésion sociale est absente, où la stigmatisation s’installe et surtout dans les zones délaissées dans les projets de développement.
Par Wakat Séra