Le premier secrétaire exécutif adjoint du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Lassina Ouattara, a affirmé le 26 septembre 2018 à une assemblée générale des secteurs structurés du parti majoritaire à Ouagadougou, que la marche-meeting de l’opposition en vue de soutenir en premier lieu les Forces de défense et de sécurité (FDS) faisant face à de multiples attaques terroristes n’est qu’un « faux débat ». Pour l’honorable, cette question de cotisation que veut entreprendre l’opposition, le jour de sa manifestation, n’est qu’un « alibi », sinon il s’agit tout simplement «d’action politique ».
La question sécuritaire vécue difficilement par le nord et l’est du Burkina est au cœur de tous les discours politiques actuellement. C’est ainsi que l’opposition a annoncé le 4 septembre 2018, une marche-meeting pour « réveiller le gouvernement de son profond sommeil » face aux questions sécuritaires.
Si l’opposition a décidé de marcher pour soutenir les Hommes en tenue, la majorité présidentielle par ses secteurs structurés, ont, eux, décidé par contre de réfléchir ensemble pour voir comment accompagner aussi les FDS pour que les braves agents de sécurité boutent hors du Burkina, ces individus sans foi ni loi.
Devant près de 1 000 militants du MPP qui organise chaque année en cette période sa rentrée politique avec une thématique, le premier secrétaire exécutif adjoint du parti de Roch Marc Christian Kaboré, a invité ses camardes « à travailler à surmonter les défis sécuritaires pour exécuter » le programme présidentiel parce que le MPP « sera jugé à la fin de (son) mandat sur ce qu’il aura réalisé ».
Lassina Ouattara a demandé à ses camarades de « travailler à rétablir la sécurité mais sans se faire divertir » par l’opposition qui « n’a pas de compte à rendre au peuple ». « Camarades raffermissez vos rangs, soyez solidaires parce que vous êtes au bon endroit », a-t-il lancé au terrain omnisport de Gounghin qui porte le nom de Simon Compaoré, le président par intérim du MPP. Selon M. Ouattara, réagissant sur la situation sécuritaire, « la stratégie se nourrit de renseignements, de l’information. Une stratégie qui ne rassemble pas ces deux éléments est aveugle », a-t-il fait noter.
Face à la situation sécuritaire alarmante du pays qui a amené les 127 députés à décider de cotiser 127 millions de francs CFA, soit un million chacun, des opposants estiment que c’est à la suite de leurs pressions multiples et multiformes que les élus se sont vus obligés d’intégrer cette mesure louable. Mais pour Lassina Ouattara, « c’est un faux débat » que mène-là l’opposition. « Avant eux (opposants), nos militants par plusieurs canaux avaient tenté d’initier des cotisations, donc ce n’est pas une idée nouvelle », a-t-il battu en brèche en soulignant la nécessité pour la majorité de le faire car ce combat est celui de ceux qui gouvernent le pays.
Le secrétaire national chargé des secteurs structurés du MPP, Ludovic Bakyono, a, quant à lui, indiqué que leur rencontre qui a mobilisé près de 600 militants des secteurs structurés, vise à « sensibiliser les populations pour qu’elles réalisent que la question de la sécurité est tellement préoccupante, que c’est une donnée qu’il faut intégrer de manière permanente ». Raison pour laquelle il a estimé que « les populations doivent avant tout être les premiers à résorber » cette question qui est complexe au regard de la menace que subit la plus part des pays l’Afrique subsaharienne.
Réagissant aux multiples critiques de l’opposition qui pense que le MPP « a échoué », et appelle à un changement de régime pour la prochaine présidentielle, M. Bakyono a affirmé que « 2020 est plié » car « le bilan du Plan national de développement économique et social (PNDES) est satisfaisant ».
Par Bernard BOUGOUM