Des enseignants burkinabè qui ont entamé le lundi 27 novembre 2017, un arrêt de travail pour exiger la satisfaction « totale » de leur plateforme revendicative, ont exprimé ce mercredi 29 novembre 2017, leur colère en jetant avec mépris, stylos rouges et craies devant le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation à Ouagadougou, après une marche d’au moins un kilomètre.
Jetés et piétinés, certains manifestants visiblement remontés ne s’empêchent pas d’inviter le ministère à venir ramasser ces outils dont ils disent ne plus avoir besoin.
Cet acte traduit, selon François Yaméogo, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation du Burkina (SYNATEB), leur « mécontentement vis-à-vis du traitement » réservé à leurs revendications. Cela montre « notre engagement à nous battre jusqu’au bout pour la satisfaction de notre plateforme », a-t-il indiqué.
Répondant à l’appel de la Coordination nationale des syndicats de l’Education, les travailleurs de l’éducation et de la recherche, au moins 1 000 personnes munis de pancartes et de banderoles, ont marché ce mercredi matin de la Bourse du travail au ministère burkinabè de l’Education nationale et de l’alphabétisation.
« Non non et non ! », « Non au mépris des autorités à l’égard des travailleurs de l’éducation !», « En avant pour la revalorisation de la fonction de l’enseignant », pouvait-on lire sur les pancartes qu’arboraient les manifestants qui n’ont pas cessé d’interpeller le gouvernement sur leurs conditions de vie et de travail, tout au long de leur marche.
Après le dépôt de leur préavis de grève le 9 novembre 2017, ces travailleurs de l’éducation ont immédiatement « suspendu la transmission des rapports trimestriels et des données statistiques au sein de l’administration, les évaluations au post-primaire et au secondaire, des évaluations et des compositions trimestrielles au primaire et au préscolaire », selon une note du coordonnateur des syndicats de l’éducation, Windyam Zongo.
« Quand les dirigeants à un moment font la sourde oreille face aux éducateurs ceux-ci n’ont pas d’avenir », a indiqué Bassolma Bazié secrétaire général de la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B). « Nous les avons interpellés plusieurs fois et les avons invités à se réveiller de leur sommeil traumato et faire face à certain nombre de préoccupations qui ont été posées par les enseignants. Malheureusement au lieu d’avoir un comportement digne et patriotique face à ces éducateurs, ce qui leur est servi c’est la désolation », a-t-il poursuivi.
Depuis un certain temps le monde éducatif ne cesse d’enregistrer des arrêts de travail, chose qui pourrait impacter négativement l’année scolaire 2017-2018 et partant de là l’avenir des élèves qui en partie sont responsables de cette situation.
Les vérités de Bassolma Bazié de la CGT-B
Par Daouda ZONGO