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Au Mali, les colonels se font plaisir, en Guinée, le général n’a peur de rien!

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Les généraux, malien Assimi Goïta (à gauche) et guinéen Mamadi Doumbouya (Ph. d'archives)

Alors qu’au Mali, les nouvelles étoiles de général du président de la transition, Assimi Goïta et de ses colonels, scintillent de mille feux, pour le bonheur de leurs soutiens qui n’y trouvent que juste récompense et contre les récriminations de certaines voix qui s’élèvent contre cette autopromotion, en Guinée, celles du général Mamadi Doumbouya, elles deviennent d’une pâleur certaine. En effet, le musèlement du peuple, les morts dans des conditions floues d’officiers militaires, la chape de plomb imposée aux opposants politiques contraints à l’exil à l’instar du plus téméraire Cellou Dialein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), les répressions disproportionnées et sanglantes marquées toutes par une comptabilité macabre inquiétante, la psychose généralisée comme mode de gouvernance, les atteintes constantes aux droits humains, la vie chère, etc., ne font qu’allonger le chapelet des misères des populations. Celles-ci ont commencé, visiblement, à devenir nostalgiques du régime de non moins terrifiant, du Professeur Alpha Condé, l’opposant historique qui voulait devenir président à vie. A cette litanie sans fin des douleurs, les Guinéens, vivent, désormais, et en permanence, dans la hantise de la pire des nouvelles, depuis la disparition de deux leaders du Front national de la défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla alias Foninké Menguè et Mamadou Billo Bah.

Que sont donc devenus ces deux hommes dont le seul tort est, de se retrouver aux côtés des Guinéens qui manifestent contre la transition floue et élastique du général Mamadi Doumbouya? Foninké Mengué et Mamadou Billo Bah, paient-ils pour avoir eu raison trop tôt? Eux, avaient, il faut le reconnaître, décelé avant tous, les manœuvres cachées de «loups» en treillis, déguisés en «sauveurs» du peuple, et qui, depuis un certain temps, prenant à contre-pied toutes les promesses qu’ils avaient faites d’un retour rapide à la démocratie, à la suite de leur putsch de septembre 2021, sont en train de se préparer à la confiscation du pouvoir? En tout cas, pour l’heure, malgré les pleurs des épouses des deux célèbres disparus de Conakry, les protestations de leurs avocats, les inquiétudes vives des Guinéens, les condamnations des organisations des droits de l’homme et les décisions du groupe de travail de l’Onu, etc., le pouvoir de Mamadi Doumbouya, ne manifeste aucun signe de bonne volonté, ne serait-ce que pour produire des preuves de vie de Foninké Menguè et de son compagnon de lutte, Mamadou Billo Bah. Les bruits les plus alarmants, commencent, du reste, à courir sur le sort des deux militants du FNDC. Et cela fait, maintenant, 100 jours plus un que ça dure!

Pourtant, malgré toutes ses dérives, la fameuse communauté internationale qui, finalement, donne l’impression de verser des larmes de crocodile sur le sort des Guinéens, en gardant, jalousement, parmi «ses» amis fréquentables, le général Mamadi Doumbouya! Comme si, en Guinée, le soleil démocratique continuait, normalement, de se lever à l’est pour se coucher à l’ouest, Conakry est maintenue dans les instances des organisations sous-régionales et continentales. Mieux, bien qu’on veuille éviter tout amalgame, comme pour lui montrer tout le soutien de la France, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), vient de réintégrer Conakry, dans toutes ses instances. Il ne faut pas être expert en politique ou être analyste chevronné de la vie politique, pour mettre à nu, les contradictions de la «communauté internationale».

En tout cas, les colonels se font plaisir, que ce soit à Bamako ou à Conakry!

Par Wakat Séra