Une marche de protestation contre l’augmentation du prix du carburant au Burkina est prévue pour le 29 novembre 2018 à Ouagadougou, selon Chrysogone Zougmoré, premier vice-président de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), qui était face à la presse ce samedi 17 novembre 2018.
Cette marche qui sera organisé par la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et la CCVC, ira de la Bourse du Travail au ministère du commerce, où une plateforme revendicative sera remise au gouvernement, a confié aux journalistes M. Zougmoré.
Pour ces organisations de la société civile, la «mesure brusque, unilatérale et cynique d’augmentation du prix du carburant est inexplicable et inacceptable».
En plus de la marche, il est annoncé pour la même journée (le 29 novembre 2018), une grève générale sur le territoire burkinabè.
Revenant sur la thèse de la «dette de l’Etat vis-à-vis de la Société Nationale Burkinabè d’Hydrocarbure», avancée par le gouvernement pour revoir à la hausse le prix du carburant, la CGT-B et la CCVC se demandent «pourquoi et depuis quand l’Etat ne paie-t-il pas ce qu’il doit à la SONABHY, alors que cette société prélève sur les produits pétroliers, des droits de douane, des impôts et taxes, dont le cumul atteint 264 F par litre d’essence et de gasoil».
«Fait curieux et contradictoire, il ressort d’autre part que, des bilans faits lors des Assemblées générales des sociétés d’Etat des trois dernières années, des bénéfices importants auraient été réalisés, notamment par la SONABHY et la SONABEL (Société nationale burkinabè d’électricité)», a affirmé Chrysogone Zougmoré.
Quant à l’argument de l’effort de guerre, donné par le gouvernement, M. Zougmoré a relevé que «l’on ne saurait faire porter un effort de guerre à un peuple qu’on affame et qu’on paupérise à longueur d’années, alors même qu’on accroît le train de vie de l’Etat à travers des dépenses faramineuses et somptueuses en achats de véhicules de luxe, ainsi qu’à travers une création à tour de bras, d’institutions inutiles et budgétivores».
Ces organisations ont regretté, par ailleurs que «rien ne semble entrepris pour recouvrer les centaines de milliards que doivent à l’Etat, des dignitaires du régime Compaoré, de grandes entreprises, des sociétés minières, des auteurs de fraudes et de corruption, débusqués et épinglés par des enquêtes journalistiques ou à travers des rapports d’institutions de lutte anti-corruption».
Réaction de Bassolma Bazié
Par Daouda ZONGO