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Aux Etats-Unis, Joe Biden se retire, en Afrique, Paul Biya et les autres restent!

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Joe Bident sort du jeu, contraint par l'âge et la santé

Joe Biden, 81 ans, ne s’accrochera plus au pouvoir, à l’instar de dirigeants africains qui retrouvent toujours une deuxième jeunesse, quand il s’agit d’aligner les mandats présidentiels. Affaibli par son état de santé et ployant sous le poids de l’âge, le 46e président des Etats-Unis d’Amérique, abandonné par l’essentiel de ce que compte les Démocrates comme poids lourds, a fini par lâcher prise. L’homme qui, avec sa mémoire qui ne cessait de lui jouer des sales tours, en était presqu’arrivé à confondre le jour et la nuit, est contraint de sortir du terrain, alors que le banc de touche de son équipe, est certes occupé par des remplaçants de luxe, mais qui disposeront de très peu de temps d’échauffement avant de monter sur un terrain où l’adversaire, Donald Trump pour ne pas le citer est déjà chauffé à blanc.

Démocrates et Républicains ne sont plus qu’à 4 petits mois du match dont le vainqueur prendra, ou reprendra, les clés de la Maison Blanche. Pour l’instant, soulagé des campagnes électorales éreintantes en vue, Joe Biden pourra désormais chercher à boucler son unique mandat avec un peu plus de panache. Même si ce retrait tardif laisse peu de chance aux Démocrates sur lesquels Donald Trump et les Républicains ont bel et bien une longueur d’avance.

Qui donc pour remplacer Joseph Robinette Biden Jr et descendre dans l’arène contre le gladiateur des Républicains qui vient d’échapper à une tentative d’assassinat qui n’a pas fini de révéler tous ses dessous, même si l’auteur du tir du samedi 13 juillet, Thomas Matthew Crooks, a été tué sur le champ? En tous cas, la vice-présidente Kamala Harris, à qui Joe Biden, apporte son soutien, compte remporter l’investiture démocrate et porter l’estocade finale à Donald Trump. Ce dernier, avec sa fougue habituelle n’a pas manqué, quant à lui, de lancer que la vice-présidente de son désormais ex-adversaire sera plus facile à vaincre. Questions: ce remplacement n’est-il pas arrivé trop tard pour les Démocrates qui n’ont plus le temps comme allié? Après Barack Obama, les Américains sont-ils prêts à donner leur confiance à un autre président issu de la minorité, et noir qui plus est? Et, interrogation bien pertinente, les «cowboys» sont-ils prêts à se faire prendre par le lasso d’une femme?

Hillary Clinton, l’ancienne secrétaire d’Etat, et épouse de l’ancien président américain Bill Clinton, a vu, par deux fois, ses ambitions présidentielles douchées. Sa première tentative s’était soldée par un échec, lors des primaires démocrates de 2008 face à un certain Barack Obama. Pour son deuxième essai, en 2016, elle est allée plus loin que l’étape du parti, mais a été vaincue par Donald Trump lors de la présidentielle. Les Démocrates trouveront sans doute le bon cheval, sauf qu’ils ont trop tergiversé sur la candidature de Joe Biden. Pour quelle raison? De toute façon, s’ils veulent remporter ce scrutin face aux troupes de Donald Trump, les Démocrates auront fort à faire pour dégoter l’oiseau rare, à moins de faire tous, et vite, bloc derrière Kamala Harris qui semble tenir le bon bout de la corde face à Hillary Clinton, Gretchen Whitmer, Gavin Newsom, Michelle Obama, Josh Shapiro, Pete Buttigieg.

Avant tout, le désistement, forcé ou non, de Joe Biden pourrait avoir le mérite de dire aux présidents africains qui, contre vents et marrées, s’offrent des mandats à vie, que le cimetière est rempli de tombes de personnes qui se croyaient indispensables et pensaient que c’était à eux de commencer et de terminer tous les chantiers. Difficile de ne pas citer le plus emblématique de ces dirigeants, le Camerounais Paul Biya, officiellement 91 ans, 42 ans de règne sans partage, mais qui ne pense toujours pas à la retraite, ses affidés lui attribuant la «stabilité» dont jouit leur pays. Pourtant, le Cameroun grouille d’hommes politiques compétents, qu’ils soient du parti au pouvoir ou de l’opposition, prêts à porter le Cameroun vers des lendemains meilleurs. Il y a bien une vie après le tapis rouge présidentiel, et ce ne sont pas les Sénégalais Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ou encore les Nigérians Olusegun Obassanjo et le bien nommé Goodluck Jonathan qui diront le contraire.

Par Wakat Séra