Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti au pouvoir « remet en cause les acquis engrangés par le peuple » burkinabè, selon l’opposant le Dr Ablassé Ouédraogo, connu pour sa verve sur les sujets brûlants, sur sa page facebook vendredi.
L’avant-projet de loi portant code électoral que le gouvernement a proposé le 30 mai 2017 aux partis politiques ne peut pas prospérer parce qu’il « comporte (des) incongruités déjà dévoilées par la CODER (Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation) et d’autres formations politiques et mouvements sociaux », a déclaré le président du parti Le Faso Autrement.
Le nouveau texte à polémique « fait surtout référence à une Constitution qui n’existe pas », estime Ablassé Ouédraogo, poursuivant que comme le « code électoral ne peut pas précéder la Constitution, la démarche du gouvernement est tout simplement ubuesque ».
« Pire, cette intention du pouvoir MPP remet en cause les acquis chèrement engrangés par notre peuple dans sa quête de démocratie », selon l’opposant qui signifie que les « gouvernants (actuels) veulent s’acharner sur l’une des rares choses qui marchent relativement bien dans notre pays, au lieu de s’occuper des vrais problèmes des Burkinabè qui sont d’ordre socio-économiques et sécuritaire ».
Pour Dr Ablassé Ouédraogo, ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères, la façon de gouverner du MPP « expose dangereusement le Burkina au double plan national et international, en ce sens qu’elle n’est pas de nature, d’une part à favoriser un climat socio-politique de sérénité et, d’autre part jette un discrédit sur l’image du pays à un moment où il a pourtant besoin de plus d’intelligence pour sa relance économique tant attendue par l’ensemble du peuple burkinabè ».
La manœuvre des autorités « confirme que le pouvoir MPP à l’apogée de son art de gouvernance à vue, bâti sur des ballons d’essai, ne peut pas être la réponse aux préoccupations des Burkinabè », a dit le premier président de la Coder, ajoutant que « comme la récente proposition de loi scélérate contre le droit de grèves, cet avant-projet de loi portant code électoral fera Pouff, à moins que le destin du régime actuel ne fasse de la présente démarche, son article 37 de la Constitution ».
L’opposition de façon générale a demandé jeudi le retrait « pure et simple » des propositions ou amendements du code électoral qui constituent un « net recul pour la démocratie burkinabè ».
Mathias BAZIE