Le champion du monde argentin, Lionel Messi, a remporté, ce lundi 30 octobre 2023, son huitième Ballon d’Or, une performance individuelle jamais réalisée dans le monde du football. Le galactique argentin qui, par ce sacre à la hauteur de son talent extraordinaire, succède au Français Karim Benzema, était en concurrence avec le géant norvégien de Manchester City, Herling Halland arrivé 2e au classement devant le Français du Paris Saint-Germain, Kylian Mbappé, 3e. Quant à l’Espagnole Aitana Bonmati du FC Barcelone, elle, a décroché le Ballon d’Or féminin.
Quid des joueurs africains, eux qui donnent du relief aux championnats européens et asiatiques et dont les exploits apportent du baume au cœur de supporters et téléspectateurs amoureux du foot magique venu du continent noir? Il faudra égrener le chapelet des meilleurs joueurs du monde de l’année 2023, pour découvrir, au 8e grain, le Nigérian Victor Osimhen qui est le premier joueur africain dans ce gotha, l’Égyptien Mohamed Salah à la 11e place, le Marocain Yacine Bounou à la 13e ou le gardien camerounais de classe, André Onana, dans les tréfonds du classement, au 23e rang.
Comme les tirailleurs sénégalais, ces valeureux soldats de la «Force noire» ou de l’«Armée noire», qui ont offert leurs poitrines pour sauver la France, avant d’être cachés sur les images de la victoire, les footballeurs africains font vibrer les publics de la Liga Santander espagnole, de la Premier League anglaise, du Bundesliga allemand, de la Serie A italienne, de la Ligue 1 Uber Eats française et de la désormais bien relevée RSL, le championnat de l’Arabie Saoudite, mais, ils ne sont jamais célébrés parmi les meilleurs lors de la grande fête, diffusée en mondovision, du Ballon d’Or.
En dehors de la parenthèse vite refermée de 1995, avec le Libérien George Weah, depuis lors, premier et unique Ballon d’Or africain de l’Europe, c’est le désert pour l’Afrique. La compétition est pourtant aussi suivie sur le continent noir que les CAN, ces Coupes d’Afrique des Nations qui font le bonheur de millions de supporters et téléspectateurs africains! Pourquoi, en dehors de «Mister George» dont l’or brille désormais à la présidence libérienne, aucun joueur africain n’a pu décrocher le graal tant convoité? Les Mustapha Dahleb, Rabah Madjer, Jay-Jay Okocha, Didier Drogba, Samuel Eto’o, Yaya Touré, Sadio Mané, pour ne citer que ces diamants du foot africain qui ont fait, ou font encore pour le dernier, la gloire des clubs européens, ne sont-ils pas à la hauteur de la chose?
Peut-être, simplement, qu’ils ne sont pas nés du bon côté de la barrière pour que le règlement toujours taillable du Ballon d’Or change en leur faveur comme pour d’autres! Une fois de plus, les Africains sont donc passés à la trappe du Ballon d’Or, mais soulèveront toujours, loin des terrains en latérite de l’Afrique, les «Kop» de Liverpool ou de Manchester United, les «aficionados» de Naples, en attendant de faire danser leurs supporters de toujours, dans les stades de la CAN 2023 que la Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir, du 13 janvier au 11 février 2024.
Comme quoi, le ballon n’est pas d’or pour tous, mais il est rond pour tous!
Par Wakat Séra