Des experts onusiens ont jugé «arbitraire» la détention en prison de l’opposante béninoise, Reckya Madougou et cela depuis son arrestation en mars 2021. Un avis publié, dans la semaine, par le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies à travers un document de 17 pages.
La privation de liberté de l’opposante Reckya Madougou au Bénin est «arbitraire» et «dépourvue de base légale», selon les experts du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. En effet, chargés d’évaluer la situation de la Béninoise après avoir été saisis par ses avocats, les spécialistes onusiens ont rendu leur avis dans un écrit d’environ 17 pages.
Un jugement qui date de fin août dernier mais publié cette semaine et demandant donc au Gouvernement béninois de «prendre les mesures qui s’imposent pour remédier sans tarder à la situation de Mme Madougou», poursuit ledit rapport.
Arrêtée en mars 2021 puis incarcérée à quelques semaines de l’élection présidentielle à laquelle elle voulait se présenter sous les couleurs du parti Les Démocrates, l’ancienne garde des sceaux a ensuite été condamnée à 20 ans de prison. Une décision rendue à l’époque par la Cour de répression des infractions économiques (Crier) pour des faits de complicité d’actes terroristes.
Dans le document transmis aux autorités de Cotonou, les experts des Nations unies recommandent «sa libération immédiate et que lui soit accordé le droit d’obtenir réparation» notamment «sous la forme d’une indemnisation». De même, ils plaident pour une enquête sur les circonstances de sa privation de liberté ainsi que des mesures contre les responsables de la violation de ses droits. Reckya Madougou est une femme politique béninoise. Ancienne Garde des sceaux et porte-parole du Gouvernement béninois sous le président Boni Yayi, la conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé est auteure de «Mon combat pour la parole: Les défis d’une mobilisation citoyenne pour la promotion de la gouvernance démocratique». Une publication des éditions L’Harmattan.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)