Les épreuves d’Education physique et sportive (EPS) de l’examen du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) pour l’année scolaire 2020/2021, ont démarré ce mercredi 26 mai 2021 à Ouagadougou dans la région du Centre. La période d’évaluation va du 26 au 30 mai 2021 et concerne le groupe A des candidats qui vont passer leurs épreuves dans la région du Centre. Le Lycée Municipal Bambata où nous nous sommes rendus, a en son sein trois jurys. Il s’agit des jurys 2, 3 et 4 du lycée Nelson Mandela qui y ont été délocalisés suite à la fermeture de ce lycée. C’est au total 1076 élèves de différents lycées de la ville de Ouagadougou qui vont passer leurs épreuves sportives du BEPC dans ce lycée.
Il est 6h 30 et le président du jury n°2, Sylvester Toé, avec dans ses mains la liste des candidats procède à l’appel. A l’image de M. Toé, tous les deux autres présidents des jurys n°3 et n°4 ont commencé par l’appel des candidats qui sont de leurs jurys respectifs. A l’issue de l’appel, des candidats n’ont pas répondu présents.
Des policiers, au nombre de six, sont postés dans les quatre coins du terrain. Par la suite, des éléments de la CRS, munis de gaz lacrymogènes, arrivent dans un véhicule et entrent dans la cour du lycée. Ils sont descendus du véhicule et ont inspecté les lieux. Quelques minutes plus tard, ils sont repartis pendant que les candidats étaient en pleine composition des épreuves sportives du BEPC.
Pour ce qui est du déroulement des examens, tout semblait normal, à part les absences et retards. « Les élèves qui sont en retard vont attendre le jour suivant » lance la présidente du jury n°4, Mme Bationo, à l’endroit des candidats de son jury. Elle les rassure que les épreuves du jour suivant, c’est-à-dire celles de demain jeudi 27 mai commenceront par les candidats retardataires du premier jour.
Dans chaque jury, il y a quatre examinateurs qui sont chargés d’évaluer les candidats dans quatre disciplines à savoir le Lancer du poids, les Courses, les Sauts et la Gymnastique au sol. Dans les Courses, les candidats ont le choix entre la course de vitesse et la course d’endurance et au niveau des Sauts, ils choisissent entre le saut en longueur et le triple saut. La Gymnastique au sol et le Lancer de poids s’imposent aux candidats.
Dans l’organisation de chaque jury, les quatre examinateurs se divisent en deux duos et la liste des candidats est elle aussi divisée en deux groupes répartis entre les deux duos d’examinateurs. Ainsi, deux examinateurs sont chargés d’un groupe de candidats dans chaque jury pour les évaluer dans toutes les quatre disciplines.
La plupart des groupes ont commencé par la course de vitesse, peu d’élèves ayant choisi l’endurance. « Dans mon jury, personne n’a pour l’instant pris la course d’endurance », nous confie le président du jury n°3, Pierre Badiel. Mais certains candidats n’arrivent pas à réaliser leurs meilleures performances dans la course de vitesse. C’est le cas de Bassolé Yannick, un élève du Collège Sacré Cœur de Dapoya qui a réalisé la performance de 10,7s en vitesse.
Il nous confie que ce n’est pas à la hauteur de ses espérances, lui qui a l’habitude de réussir 10,01s comme performance. Il explique cette « contre-performance » par la pression liée à l’examen. Quant à Kayané Abdoul Fataw, élève au Bambata, il a réussi une performance de 10,5s sur les 100 mètres plats. « Je dépassais ça avant. Je ne me suis pas échauffé », explique-t-il.
Contrairement à la Course de vitesse, d’endurance et la Gymnastique au sol où il n’y a pas d’essais accordés aux élèves, le Lancer du poids et les Sauts offrent trois essais aux candidats qui retiennent la meilleure performance réalisée à l’issue de ces trois essais. Mais, il existe des essais nuls ; par exemple dans le Lancer du poids lorsque le candidat lance le poids hors du champ de lancer, ou si celui-ci sort hors de la cage de lancer, son essai est d’office annulé. Dans les sauts, l’essai nul c’est lorsque le candidat touche ou pose son pied devant la ligne de démarcation.
Chaque jury s’organise à sa manière pour que tout puisse se passer dans les « conditions optimales ». Ainsi, dans le jury n°4, Mme Bationo et son autre collègue choisissent des lots de 10 candidats pour les matières à essais comme les Sauts et le Lancer du poids. « On prend un lot de 10 candidats, on leur fait faire les trois essais, puis on prend un autre lot » nous explique Mme Bationo. Un élève du Zinda, Koné Issouf a sauté 10,25 mètres en triple saut nous fait part de sa déception car n’ayant pas réussi sa meilleure performance qui est 11 mètres. « Je ne me suis pas bien entraîné à cause des grèves dans notre lycée » se justifie-t-il.
Au Lancer du poids, Edouard Bado, un élève du CEG de Koulouba, a réussi 5,58m dans son premier essai et nous fait savoir que c’est en dessous de sa performance habituelle qui est 6m. Il dit tout faire pour dépasser ces 6m.
Dans les matières comme les Courses, le Lancer du poids et les Sauts, l’évaluation se fait en se basant sur la performance réalisée par le candidat. Mais en Gymnastique, c’est différent, vu qu’il n’y pas un barème établi sur la base duquel il faut évaluer. C’est en ce moment que s’applique le concept de la double notation. « La double notation c’est lorsque les deux examinateurs attribuent chacun une note au candidat », affirme le président du jury n°3 Pierre Badiel. Il explique que la note finale est attribuée au candidat après concertation des deux examinateurs chargés d’évaluer la Gymnastique.
Chaque candidat, une fois qu’il aura fini de composer, doit signer devant son numéro PV sur la liste officielle. Tout candidat qui n’aura pas signé, sera considéré comme n’ayant pas composé.
Les épreuves continuent jusqu’au 30 mai pour ce qui est du groupe A dans la région du Centre. Le groupe B démarre le 31 mai et ce, jusqu’aux environs du 4 juin selon Daouda Kanazoé, membre du n°4. Il nous confie que pour des questions d’impartialité, les élèves de divers établissements ont été regroupés avec des examinateurs qui viennent de « très loin ».
Siaka CISSE (Stagiaire)