La Banque internationale pour le commerce l’industrie et l’agriculture du Burkina Faso, BICIAB, filiale du groupe français BNP Paribas, a ouvert, le vendredi 23 novembre 2018 à son siège à Ouagadougou, la deuxième édition de l’exposition «BICIAB, Amie des arts» qui consiste à faire la promotion des créations artistiques. Cette année, à travers son exposition, les espaces de la Banque citoyenne seront une sorte de «Lumière» qui éclairera davantage les arts plastiques et permettra aux populations de sympathiser et tisser des relations notamment commerciales avec les artistes plasticiens qui sont méconnus par le grand public.
Du 23 novembre au 22 décembre 2018, les espaces du siège de la BICIAB, illumineront de mille feux l’exposition d’œuvres d’arts visuels dans le cadre de l’évènementiel «BICIAB, Amie des Arts». La cérémonie de vernissage a été rehaussée par la présence de plusieurs autorités, de diplomates et de chefs d’entreprises, dont le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou, le parrain, l’ambassadeur de France au Burkina, Xavier Lapeyre de Cabanes, l’ancien gouverneur de la BCEAO, Damo Justin Barro et l’ex-Premier ministre burkinabè, Kadré Désiré Ouédraogo (1996-2000).
Pour cette deuxième édition, ce sont 66 œuvres de 15 artistes plasticiens qui seront exposées durant un mois dans quatre espaces de la banque qui est située au centre-ville de la capitale burkinabè, précisément sur l’avenue du Dr Kwamé N’Krumah. Pour l’Administrateur et Directeur Général de la BICIAB, Yao Kouassi, le concept «Lumière», est une invite à la promotion des œuvres d’arts.
«Le concept, c’est de permettre aux anciens, ceux qui ont une expérience avérée, donc une notoriété établie, d’apporter la lumière aux plus jeunes», a expliqué M. Kouassi déclarant que «très peu de gens trouvent du temps ou ne peuvent pas aller visiter des galeries d’art, en revanche chacun de nous se rend au moins une fois à la banque pour des raisons que vous savez, et donc l’idée que nous avons eu c’est d’installer les œuvres d’art dans le lieu où tout le monde est obligé de venir chaque mois, pour que nous apprenions à découvrir ces œuvres d’arts-là».
Selon le premier responsable de la BICIAB, «5% des recettes» des ventes de ces œuvres d’arts seront affectés au financement d’œuvres sociales au profit des populations. Il a laissé entendre que son institution est en train de travailler afin que les années à venir, la banque «ait l’occasion d’expérimenter d’autres concepts comme l’itinérance» en vue de permettre à des artistes d’autres pays de venir exposer au Burkina comme à des artistes d’ici d’aller le faire dans d’autres pays, puisque le groupe bancaire a d’autre filiales, aussi bien en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Guinée qu’au Mali.
Entre autres actions sociales déjà menées par la banque, l’Administrateur et Directeur Général de la BICIAB a cité: «la lutte contre la déforestation, l’initiative coup de pouce à travers laquelle nous avons financé trois projets de portée sociale, des opérations don de sang, des dons notables à l’hôpital Yalgado, le financement de la plus grande centrale thermique hybride au monde au service de la mine d’or de IAM GOLD à Essakane». Définitivement, la banque réaffirme à travers cette action de mécénat, son «rôle de banque citoyenne qui ne se contente pas seulement de gagner d’argent», a conclu son DG.
Le parrain de ce projet, Xavier Lapeyre de Cabanes, ambassadeur de France au Burkina, a loué une «une très belle initiative» et salué «une marque de sympathie, d’amitié et de proximité» que la BICIAB lui a faite.
«Nous avons pris le risque de convoquer les jeunes aux talents confirmés même si leur reconnaissance sur le marché mondial de l’art tarde à se décider et face à eux, des aînés qui aspirent à la reconnaissance», a dit le commissaire général de l’exposition Prosper Tiendrébéogo, qui a indiqué que «la BICIAB, Amie des arts, est un rayon de lumière sur la pénombre dans laquelle baignent les arts visuels au Burkina Faso».
Cette exposition est le reflet du travail accompli par des artistes en 2018, selon M. Tiendrébéogo, qui a signifié qu’«ils ne sont forcément pas les meilleurs plasticiens du Burkina, mais font partie des meilleurs qui avaient des productions de 2018 disponibles et qui respectent la philosophie qui sous-tend le concept, la BICIAB, Amie des arts».
Jean-Luc Bambara, artiste sculpteur burkinabè de renommée internationale a salué le mérite de M. Kouassi et de son institution qui donnent, par cette exposition à laquelle il participe, «un bel exemple de mécénat parce que chez nous, même les autorités parlent de mécénat mais ça ne s’applique pas».
Pour lui qui fait partie des aînés, il a estimé que quand les jeunes ont l’opportunité d’exposer avec des gens qui ont une certaine expérience, une certaine côte, ça les amène à bien soigner leur CV et pouvoir ainsi bien se comporter sur le marché. Il dit d’ailleurs constater que la nouvelle génération «saisit vraiment l’occasion», grâce à laquelle ils (aînés) leur parlent à travers leur «style» pour qu’ils (jeunes) ne confondent pas «vitesse et précipitation, parce qu’il y en a qui diront-par exemple- qu’ils font du contemporain sans savoir ce qu’est le contemporain».
Jean-Luc Bambara a surtout recommandé de la «modestie et l’humilité» pour les jeunes afin qu’ils «arrivent à bien apprendre dans la sérénité». Il a terminé en reconnaissant que le commissaire général, Prosper Tiendrébéogo qui n’a pas travaillé dans la complaisance a su faire une bonne sélection où les styles «respectent» les règles de l’art.
Les artistes aînés, il faut le souligner, ont été retenus sur la base de leur renommée individuelle, de la qualité de leur proposition de langage artistique et de la disponibilité de leur dernière ou récente création. Quant aux jeunes qui ont un potentiel, c’est l’expression du langage artistique et surtout la sincérité de leur proposition qui a retenu l’attention du commissaire général qui a précisé à cet effet que cette année, ce sont «66 pièces réalisées par 15 artistes dont trois sculpteurs et 12 peintres» qui sont concernés par l’exposition.
Parmi les exposants, huit ont moins de 40 ans et le plus jeune a 23 ans. L’originalité de cette exposition réside dans le fait qu’elle n’est pas une galerie classique. Les quatre espaces de la banque où sont exposés les œuvres n’ont pas les mêmes configurations architecturales ni les mêmes aménagements et équipements immobiliers, ni la même fluidité du trafic.
En rappel, il y a un an déjà, la BICIAB, banque citoyenne a organisé La Lucarne, une ouverture de promotion des œuvres de sept artistes plasticiens burkinabè. 10 000 travailleurs et usagers du service bancaire ont pu admirer 80 œuvres de peintres et de sculpteurs, selon des chiffres de la banque.
Par Bernard BOUGOUM