Sale temps pour les fils et filles de président. Cela pourrait être le titre du nouvel épisode de la série des «Biens mal acquis» qui se tourne actuellement sur les bords de la Seine. Les enfants, Sassou Nguesso, Obiang et Bongo, personnages principaux de ce feuilleton qui a la particularité d’être une réalité qui s’apparente à de la fiction et non le contraire, sont dans l’œil du cyclone, pris en chasse par des associations françaises de lutte contre la corruption, dont Sherpa, qui ont fait de cette partie, une traque sans fin. Hôtels particuliers, villas, voitures de luxe, etc., sont recensés au quotidien et leurs propriétaires ou ex-propriétaires mis en examen ou jugés comme le fils du président Equato-Guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Lui-même vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit «Teodorin» et ses conseils ont beau invoquer l’immunité dont jouit celui-ci, la justice française n’en n’a cure et malgré les cris d’orfraie venus de Malabo, les tribunaux français comptent aller jusqu’au bout de ce procès pour blanchiment de corruption et détournement de fonds publics. Le cas pourrait bien faire jurisprudence pour les dirigeants africains qui s’amusent sans vergogne avec l’argent de pays très pauvres qui vivent sous perfusion, alimentés au «goutte à goutte» par des aides extérieures, dettes que les générations devront payer au centuple. Les proches de Denis Sassou Nguesso sont également pris dans l’engrenage judiciaire et les derniers visés sont la fille du président congolais, Julienne et son époux Guy Johnson mis en examen dans ce brumeux dossier de «Bien mal acquis». Feu Omar Bongo, non plus ne repose pas en paix. L’affaire des «Biens mal acquis» l’a poursuivi dans sa tombe et ses proches ne sont pas non plus épargnés par les perquisitions et autres saisies de ces fameux biens acquis à des coûts exorbitants. Même les tours de passe-passe de Ali Bongo, le fils du père qui essaie de céder ces biens au patrimoine de l’Etat gabonais, ne passent visiblement pas.
Question: à qui profite l’argent de ces «Biens mal acquis» et autres trésors des dirigeants africains placés dans les banques occidentales, notamment suisses? Ces immeubles cossus ne passent pas inaperçus dans le paysage ou dans les flux financiers entre leurs pays d’accueil et d’origine. Pourtant, n’eurent été les révélations et la vigilance des associations de lutte contre la corruption, les dirigeants français, qu’ils soient de la Gauche, de la Droite ou peut-être désormais de La République En Marche, s’accommodent bien de ces pratiques honteuses. Tant que ces pillages alimentent l’économie de la France ou d’autres pays qui accueillent les richesses aujourd’hui dites mal acquises parce que dénoncées, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Mieux, cela contribuait à maintenir sous dépendance des pays dont les populations tirent le diable par la queue et où avoir un repas quotidien relève de la prouesse. Si au moins les dirigeants africains avaient même eu l’intelligence et le bon sens de réinvestir ses «Biens mal acquis» dans leurs propres pays, ils auraient pu remettre des économies exsangues à flot, et créer des opportunités pour des jeunes désoeuvrés poursuivant un eldorado chimérique en Europe, continent-forteresse que la plupart d’entre eux n’atteignent jamais, engloutis par la Méditerranée, vaste cimetière pour migrants.
Par Wakat Séra