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Birmanie : des milliers de manifestants dans les rue contre le coup d’Etat

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Une manifestante birmane devant l'ambassade de Birmanie à Bangkok le 1er février 2021

Pour la troisième journée consécutive, des milliers de manifestants, composés notamment des fonctionnaires, d’ouvriers, d’étudiants, ont battu le pavé, ce lundi 8 février 2021, dans les rues birmanes pour protester contre le coup d’Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi il y a, de cela, une semaine.

A Rangoun, la capitale économique birmane, tout comme dans de nombreuses autres villes du pays, plus d’un millier de manifestants ont pris d’assaut les rues. Sur leurs deux-roues, beaucoup d’habitants ont défilé dans « un concert de klaxon », comme à Tangû à 300 km au Nord de Rangoun pour exiger des putschistes la libération de Aung San Suu Kyi.

« Nous n’allons pas travailler même si notre salaire va baisser », a déclaré un salarié dans une usine de confection à Rangoun du nom de Hnin Thazin. « Je ne veux pas de la dictature », a-t-il ajouté.

D’autres manifestants composés d’ouvriers, d’étudiants, de moines ont rejoint le mouvement en brandissant des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de Aung San Suu Kyi, détenue depuis lundi. Sur des banderoles on peut lire « Libérez nos dirigeants », « rejetez le coup d’Etat ».

A Naypyidaw, capitale de la Birmanie, la police a fait « usage de canon à eau contre les manifestants».

Dimanche, les manifestations se sont déroulées sans incident majeur. A Myawaddy dans le sud-est du pays, la police « a tiré des coups de semonce pour disperser un groupe de contestataires », selon des médias locaux. L’Association d’assistance des prisonniers politiques, basée à Rangoun a indiqué que « 14 personnes ont été interpellées » avant d’être « relâchées ».

Sur ces manifestations l’armée est restée « silencieuse ». « Les généraux putschistes n’ont pas fait de commentaires sur les manifestations ». Depuis qu’ils ont mis fin le 1re février à une fragile transition démocratique, en instaurant l’état d’urgence pour un an et en arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d’autres dirigeants de la LND, « plus de 150 personnes ont été interpellées et sont toujours en détention, selon l’AAPP ».

Le pape François a exprimé, hier dimanche, sa « solidarité » au peuple birman et a exhorté l’armée à œuvrer en faveur d’une « coexistence démocratique ».

Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)