Le grand prix de la 3e édition de la Biennale de Sculpture de Ouagadougou (BISO) qui se tient du 4 octobre au 8 novembre prochain autour du thème : « le feu des origines », a été attribué à l’artiste plasticien togolais, Sadikou Oukpedjo, pour la « qualité » de son œuvre intitulée « Aguellé », lors d’une cérémonie le vendredi 6 octobre 2023 au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) où se déroule le vernissage d’exposition.
C’est au total, cinq récompenses qui ont été attribuées aux artistes dont les œuvres ont été jugées meilleures par rapport aux autres. Le cinquième prix a été remporté par deux artistes qui ont obtenu la même moyenne.
Le grand gagnant de cette biennale, Sadikou Oukpedjo, s’est dit content d’avoir été distingué à la 3e édition de la BISO. « Ca me fait vraiment plaisir d’avoir eu ce prix, de participer à cette biennale. Les artistes ont beaucoup travaillé et nul n’a démérité. Je suis très heureux de savoir que cette biennale va continuer pour donner beaucoup plus d’opportunités à d’autres artistes », a déclaré le gagnant du grand prix de la BISO doté de la résidence « Donwahi », une structure dédiée à la création contemporaine.
Son œuvre, « Aguellé » qui veut dire en langue Mina du Sud du Togo, les échassiers, vise à montrer la mission de la communauté des Aguellé qui ont le pouvoir de repartir rechercher dans le passé pour mieux appréhender le futur afin qu’il soit radieux que le présent. Et, cela nécessitent obligatoirement que les communautés africaines précisément repartent vers leurs origines pour trouver des solutions à leurs préoccupations, a expliqué M. Oukpedjo.
Le jury a félicité et encouragé tous les artistes qui ont présenté des créations de qualité. « Le travail de création était de qualité, ce qui a rendu nos délibérations difficiles mais passionnantes », selon les membres du jury. Ils disent avoir appris les uns des autres. Ils ont apprécié les résidences de création qu’a offert la biennale aux 19 artistes ayant pris part à l’exposition car c’est le plus important.
Jean-Gervais Somian, artiste sculpteur designer, d’origine ivoirienne, membre du jury a laissé entendre que « les critères se sont appuyés sur la qualité des œuvres, la démarche des artistes et par rapport au thème de cette biennale ».
Un prix pour lui représente juste une récompense. « Ça ne veut pas dire que les artistes qui ont été distingués sont forcément meilleurs que les autres. C’est juste qu’à un projet présent, il faut qu’on arrive à choisir qui a fait un peu plus d’effort, qui a essayé d’amener quelque chose de nouveau dans sa pratique, dans sa démarche artistique », s’est-il expliqué.
« Nyaba Ouédraogo et Christophe Persan ont initié quelque chose de génial à travers cette biennale. C’est quelque chose d’important dans la démarche artistique. Cette biennale a du sens, elle sera la prochaine plus grosse biennale de l’Afrique parce que cette manifestation est focus sur la sculpture qui fait partie du patrimoine africain », a ajouté Jean-Gervais Somian.
A l’en croire, « aujourd’hui, la réinterprétation de la sculpture dans la contemporanéité permet aussi de dégager autre chose. Elle permet aux artistes de proposer d’autres façon de penser ».
« Les lauréats ont fait un travail soutenu », a poursuivi le sculpteur burkinabè de renom, Siriki Ky, qui a félicité les membres de jury et la vingtaine de participants qui n’ont pas démérité. « Ce qui fait le charme de la biennale, c’est surtout ses résidences », a salué M. Ky qui invite les autorités à travailler à la pérennité de cet évènement culturel.
Le promoteur de la BISO, Nyaba Léon Ouedraogo, a indiqué que malgré le contexte difficile que vit le Burkina Faso, cette biennale est une « réussite » car les artistes « ont joué le jeu » et le public « a répondu présent », remerciant dans cette veine, les visiteurs qui ont participé à la fête des sculpteurs qui manque de visibilité.
Il a saisi l’occasion pour exprimer toute sa reconnaissance aux 19 artistes qui ont exposé leurs œuvres et toutes les structures et personnes de bonnes volonté qui ont accompagné le projet.
Palmarès de la 3e biennale
1-Grand prix BISO 2023 doté du Prix résidence Fondation Donwahi: Sadikou Oukpedjo
2-Prix galerie Vallois: Koffi Mens
3-Prix résidence Somian design: Sébastien Boko
4-Prix Jean-Claude Gandur: Demba Camara
5-Prix galerie Christophe Persan, ex eaquo: Rachel Marsil et Hamidou Koumaré
Par Bernard BOUGOUM
