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Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme: la société civile dans la lutte

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Le Conseil national des Organisations de la société civile (CNOSC) a initié, ce mardi 7 février 2023, à Ouagadougou, une formation à l’endroit de ses membres sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Durant deux jours, ces acteurs de la société vont être outillés sur des informations stratégiques pour une meilleure appropriation de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au Burkina Faso, pays en proie aux attaques armées des groupes terroristes depuis maintenant sept ans.

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux, le Burkina Faso a adopté la loi n°016-2016/AN relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Cette loi vise à mieux coordonner les actions de surveillance des transactions frauduleuses ou illégales en la matière.

Après avoir souligné l’ampleur et les conséquences du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme au Burkina Faso, le président du Conseil national des Organisations de la société civile (CNOSC), Herman Doanio, a déclaré que «quand vous faites des activités illicites, vous avez de l’argent mais on appelle cela de l’argent sale». «Si vous avez cet argent sale-là, il faut utiliser les circuits classiques, les circuits bancaires pour réinjecter cet argent dans le circuit économique normal qui va servir à blanchir l’argent qui a été mal acquis», a-t-il poursuivi. D’où l’importance de cette formation pour prévenir les acteurs de la société civile à ouvrir l’œil en vue de fermer les circuits de financements occultes qui passent par eux.

Le président du CNOSC, Hermann Doanio au micro

«Les conséquences du blanchiment de capitaux sur l’économie sont énormes. Prenez par exemple le trafic du carburant qu’on a eu à un moment donné au Burkina, cela a eu énormément de conséquences sur l’économie nationale. Il y a de nombreuses recettes que l’Etat perd. Du côté des populations, il y a le contre-coût qu’elles subissent car le criminel ne mesure pas la vie humaine à sa juste valeur», a développé M. Doanio, poursuivant que «sans oublier que ce n’est pas de l’argent qu’on peut injecter dans des secteurs de développement parce que ce ne sont pas de l’argent que vous êtes censés avoir».

Le CNOSC est une faîtière des organisations à but non lucratif, a rappelé son premier responsable, pour qui, les OSC n’ont pas d’activité générant des revenus. «Ce ne sont pas des organisations qui font du profit. Elles n’ont pas de recettes en tant que telle si fait qu’elles comptent sur les bonnes volontés», a-t-il soutenu. «Et donc, quand vous partez vers ceux qui gagnent illicitement de l’argent ou ils viennent vers vous, le plus souvent elles tombent dans la tentation et prennent cet argent. Alors qu’en prenant cet argent, on oublie qu’on le blanchit vu que nous avons des structures formelles pour injecter cet argent dans l’économie», a-t-il regretté.

Le CNOSC et ses partenaires soucieux de la lutte contre le terrorisme, veulent à travers cette rencontre d’information, de formation et d’appropriation, donner des armes à ses membres afin qu’ils s’impliquent mieux dans ce combat. En d’autres, les participants à cette rencontre vont être mis au courant sur les risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme.

Lors de cette rencontre, les participants vont être renseignés sur les mécanismes et dispositions pratiques à mettre en place pour minimiser les risques de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme par leur truchement.

Par Bernard BOUGOUM