Le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a prodigué dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe dans un contexte de crise sécuritaire et de tension sociale, au cours d’une conférence de presse ce mardi 23 mai 2023, à Ouagadougou.
Le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire sans précédente près de huit ans maintenant. Le CSC dans son rôle de régulateur de l’information et de la communication veut prendre les devants pour préserver la cohésion, le vivre-ensemble et la coexistence pacifique des communautés, mis à mal. Le CSC vise à travers cette initiative à accompagner les médias dans le développement de leurs capacités professionnelles et la mise en avant de leur responsabilité sociale.
Dans le contexte difficile que traverse le Burkina Faso, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a constaté que « l’information non professionnelle, à travers les fake news, et les discours haineux menace dangereusement la paix et le vivre ensemble », a déclaré son président, Abdoulazize Bamago, poursuivant qu’en effet, « il n’est pas rare de constater des publications sur les réseaux sociaux portant sur les stratégies militaires, les messages de violence verbale, de stigmatisation et de haine sociale, etc ».
Il s’agit à travers cette initiative de faire en sorte que « l’activité des médias ne fragilise pas davantage le pays mais contribue plutôt à la résilience de notre peuple », a affirmé M. Bamogo qui a ajouté que dans ce sens, plusieurs actions spécifiques dont le projet « Médias et Sécurité » vont être réalisés pour créer une synergie d’action entre les journalistes et les Forces de défense et de sécurité (FDS).
Selon le premier responsable du CSC, les dix conseils élaborés par son institution qui s’est attachée aussi les services de certaines personnes ressources, sont inspirés des valeurs morales, des sagesses et de bon sens. Il a aussi indiqué que c’est la jeunesse scolaire et estudiantine qui est la cible la plus visée par cette communication.
Après la présentation des dix conseils formulés faite par Abdoulaye Dao, directeur de l’instruction des plaintes et des études du CSC, le président Abdoulazize Bamogo a procédé à la remise d’un tableau des dix conseils aux représentants des structures œuvrant dans l’éducation aux médias.
En sommes, ces conseils se résument à interpeller les citoyens sur leur responsabilité sociale. Dans le premier point, il leur est demandé d’être témoins des faits et ne rapporter rien que les faits. Secundo, ils doivent faire preuve de bon sens et d’esprit critique quand ils reçoivent des informations sensationnelles surtout si elles émanent de personnes qui ne sont ni liées aux faits, ni professionnelles de l’information.
Dans le troisième point, il est conseillé aux citoyens de ne pas relayer les messages graves quand ils ignorent la source, les vrais auteurs et leurs intentions, même si l’information parait vraisemblable. Au niveau du quatrième point, les citoyens doivent éviter d’indexer une personne, une ethnie, une religion ou un groupe spécifique quand il est question de faits graves qui pourraient provoquer des réactions violentes.
Le cinquième conseil porte sur le mis à mal du vivre-ensemble. Ainsi, il est demandé aux citoyens d’éviter l’incitation à la haine, à l’apologie de la violence, l’attisement des conflits et la stigmatisation des personnes en raison de leur origine, de leur race, de leur croyance. Au point six, le CSC conseille aux Burkinabè de ne pas agresser les gens dans leurs propos. Il est demandé ici aux populations d’exprimer leur point de vue avec un effort d’argumentation, dans le respect et la courtoisie.
Le septième conseil demande aux citoyens de ne partager que des audio, vidéos ou images crédibles tandis que le huitième conseil recommande de ne pas transmettre des messages interdits par la loi sous peine de sanctions pénales. Ce point indique qu’avant de publier, partager, liker ou de commenter, de s’assurer que le message transmis n’est pas interdit par la loi. Il s’agit ici des informations à caractère confidentiel ou personnel, les opérations sécuritaires, les données militaires, les messages de nature à démoraliser les forces combattantes.
Au niveau du point neuf, le CSC conseille les citoyens burkinabè, de s’assurer, avant de partager, liker ou de commenter, que le message transmis n’est pas incompatible avec leurs convictions et ambitions personnelles. Au dixième point, il est demandé aux citoyens de publier, partager, liker et commenter les contenus qui contribuent au renforcement de la cohésion sociale et à la construction de la paix.
Par Bernard BOUGOUM