Le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) a débuté, ce jeudi 12 novembre 2020, son 15e congrès ordinaire, qui se tiendra sur 3 jours à Ouagadougou.
Le congrès du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) qui se tient du 12 au 14 novembre 2020, dans la capitale burkinabè, a pour thème: « Face à l’aggravation de la crise sécuritaire, conséquence de l’approfondissement de la crise du système capitaliste impérialiste ; face à l’aggravation de la fraude fiscale et au manque de volonté réelle du gouvernement d’y faire face ; face aux besoins croissants de recettes fiscales et aux tentatives des dirigeants d’opposer les agents publics aux autres catégories de la population en les présentant comme des prédateurs absorbant plus de 50% des ressources propres de l’Etat ; élevons notre niveau de conscience politique et syndicale afin de d’apporter une réponse claire aux causes profondes de la faillite dans la mobilisation des ressources domestiques pour faire face aux besoins pressants des populations. Ensemble, mobilisons-nous pour une fiscalité juste et démocratique et l’arrêt du pillage des richesses nationales. »
Le SNAID, créé le 22 décembre 1973, aura dans un mois sa 47e année « d’existence, de vie et de lutte ». Il est un syndicat incorporé dans la Confédération Générale du Travail du Burkina en abrégé CGT-B dont il est l’un des membres fondateurs en octobre 1988. Le SNAID, tout comme les autres syndicats de la CGT-B, a opté pour un « syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe » tout en défendant « fermement les intérêts matériels et moraux de ses membres », mais aussi en œuvrant pour le développement d’une « conscience anti-impérialiste, anti-réactionnaire, anti-opportuniste », en sauvegardant et en élargissant « les libertés démocratiques et syndicales… » dans l’objectif de « briser cet élan de combat progressiste, des tracasseries, des intimidations qui ont été imposé au SNAID (…) dont la répression barbare avec la suspension de salaires de quatre de (leurs) camarades » et la révocation « de trois de (leur) camarades délégués syndicaux ».
Lors de ce 15e congrès ordinaire, il s’agit pour les congressistes d’analyser les enjeux liés à « la faillite de mobilisation des ressources nationales » dont le gouvernement « accuse les fonctionnaires d’avoir accaparer de plus de 50% de la richesse nationales » et « au fonctionnement de (leur) structure où (ils) ont mené beaucoup de lutte de 2016, année du 14e congrès, à 2020 avec l’obtention de deux protocoles d’accord dont un avec la Direction générale des impôts (DGI) au niveau interne, et un avec le gouvernement qui ont soldé à une insuffisance de mise en œuvre », a déclaré Nongo Grégoire Traoré secrétaire général du SNAID.
Poursuivant, le secrétaire général du SNAID clame « qu’ils feront le point afin de donner des orientations pour la mise en œuvre de ces engagements et ensuite préparer les travailleurs pour les batailles futurs ». « La campagne de communication du gouvernement est claire. Il dit qu’il va réformer (…) l’administration publique. On est pas contre », a dit M. Traoré, soutenant que « la 1re réforme (…) à faire aujourd’hui, c’est la bonne gestion financière, la question de la corruption, la question des détournements », entre autres, sans laquelle « toute autre réforme envisagée sera vouée à l’échec ».
En outre, les congressistes se pencheront sur les élections présidentielle et législatives. « Nous sommes des citoyens burkinabè, nous nous intéressons à la gouvernance de notre Etat. Nous ne pouvons pas tenir le congrès sans penser à cette question d’élection », a affirmé M. Traoré. A l’endroit du président qui sera élu, le secrétaire général du SNAID l’invite à « s’approprier des acquis de l’insurrection populaire » car selon lui les gens étaient sortis les 30 et 31 octobre 2014 pour « une cause bien précise ». Donc pour lui, le président qui sera élu doit diagnostiquer correctement cette cause, sans quoi « les mêmes causes produiront les mêmes effets ».
Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)