Neuf cent trente-six agents de la police nationale et de la police municipale en fin de formation ont effectué, ce vendredi 21 juillet 2023, leur sortie de l’Ecole nationale de police (ENP) pour renforcer les effectifs sur le terrain de la lutte contre l’insécurité au Burkina Faso.
Sur un effectif de 942 élèves policiers enregistrés à l’ENP, 936 ont été déclarés admis après deux ans de formation physique et intellectuelle, soit 747 sous-officiers de la police nationale sur 751 et 189 de la police municipale constituée d’un inspecteur, de 19 contrôleurs, 116 agents et 55 assistants, sur un total de 191. Un élève a été ajourné pour insuffisance de résultat, trois pour enquête de moralité non-concluante et deux décès des suites de maladies (un sous-officier de la police nationale et un assistant professionnel de la police municipale).
Ces policiers nationaux et municipaux sortent de l’école au moment où le Burkina Faso est confronté à des actes d’insécurité. Ils viendront donc renforcer les rangs sur le terrain de la lutte pour la sécurisation du territoire.
La cérémonie de sortie de cette 52e promotion s’est tenue sous le thème: «Contribution de l’École nationale de police à la mise en œuvre de la Politique de Sécurité Nationale». Elle a eu comme nom de baptême «Reconquête».
«Le pays traverse une période difficile» mais face à cela, «au nom de l’Etat nous avons dit que nous allons (la) traverser» pour aller «vers la victoire historique», a affirmé le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassoma Bazié, représentant le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem. Il a tenu à féliciter l’ensemble des corps de formation, d’enseignement dans toutes les écoles, dont celle de la police.
«Nous tenons à dire à tous ceux qui sont sortis aujourd’hui, qui composent la 52e promotion, baptisée Reconquête, que le gouvernement au nom de l’ensemble du peuple burkinabè, prend tout l’engagement de faire en sorte que tous les moyens doivent être mobilisés et mis à leur disposition pour pouvoir aller au front et faire cette reconquête», a fait savoir le ministre Bazié.
Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Emile Zerbo qui a salué la pertinence du thème, soutient que «… l’efficacité d’une stratégie ou d’une arme dépend absolument de la qualité des hommes et des femmes sur le terrain», notant que «les acquis de la formation doivent aussi renforcer l’intégrité, la probité et l’impartialité des agents en contact avec la population en vue du respect des droits humains».
Il a souhaité que le «patriotisme et le secret (du) succès» du parrain de la 52e promotion, Lassiné Diawara, Président du Conseil Interprofessionnel des Entreprises du Burkina Faso «inspirent ses filleuls».
Le ministre Zerbo a témoigné ses remerciements et ceux du gouvernement à M. Diawara pour «son engagement et (sa) disponibilité à accompagner cette promotion vers l’intégrité et le patriotisme, gage d’une culture de paix durable, du vivre-ensemble et du développement socio-économique».
«Chers élèves de la 52e promotion, désormais, vous êtes aptes à affronter le terrain de la lutte contre l’injustice, la délinquance et surtout le terrorisme. Je demeure convaincu que l’école vous a donné des outils et des valeurs à la hauteur des défis qui vous attendent», s’est-il adressé aux policiers sortant de l’ENP. Il les a exhorté «à toujours être des policiers intègres, honorables et exemplaires dans (leurs) services et unités», à être «les défenseurs des droits humains», à protéger «la veuve et l’orphelin». «Haïssez la corruption», a-t-il conseillé.
«Les enseignements des élèves policiers de l’Ecole nationale de police sont organisés dans un système d’enseignement modulaire. Et en fonction des cycles et des modules, il existe des matières spécifiques, déterminées en fonction du volume horaire ou de l’intérêt professionnel. Aussi cet enseignement modulaire intègre l’animation des conférences ou de visites d’études à l’intention des élèves en vue de prendre régulièrement en compte l’évolution des besoins en termes d’acquisition des compétences», a laissé entendre le directeur général de l’ENP, Oumarou Songné.
Selon le DG Songné, «la petite innovation apportée à la formation cette année, est le renforcement de la formation pratique et opérationnelle». «Pour ce faire, les élèves sous-officiers de la police nationale ont séjourné trois semaines au centre d’entraînement des unités d’intervention de la direction générale de la police nationale à Badnogo pour une formation d’aguerrissement en combat, en technique d’intervention etc…».
Quant aux élèves policiers municipaux, «ils ont été mis à la disposition de la direction générale de la police municipale de Ouagadougou pour l’apprentissage des techniques d’intervention dans des domaines spécifiques propres à la police municipale et le partage d’expérience avec les autres polices municipales», a poursuivi M. Songné.
Le directeur général de l’ENP, a déclaré que durant les deux ans, il a été inculqué à ces élèves sortant «la fibre du travail bien fait et des connaissances nécessaires pour l’accomplissement de (leur) mission». «… la discipline, le devoir de réserve, l’utilisation responsable des réseaux sociaux, l’intégrité et le patriotisme, doivent désormais être vos valeurs prioritaires à cultiver. Soyez au service de la population afin de susciter sa collaboration pour réussir ensemble la production de la sécurité», a-t-il conseillé aux élèves sortants.
Le parrain Lassiné Diawara a invité ses filleuls à avoir «le sens de l’action et de l’utilité, car les connaissances et les expériences personnelles et professionnelles acquises, n’auront de sens que si elles (leur) permettent de développer des actions concrètes utiles à la société». «Etant encore dans la force de l’âge, soyez innovants, créateurs et bannissez la routine, ne vous victimisez jamais (…), voyez en tout problème, une opportunité, parce qu’il incite à grandir. Soyez courageux, audacieux avec un esprit d’imagination fertile, et vous réussirez», a prodigué M. Diawara à l’attention de ses filleuls.
Il les a exhorté «à rompre avec des pratiques peu recommandables qui n’honorent pas (le) corps (de la police), comme la corruption, la concussion et le favoritisme», les invitant à savoir «dire non à toute forme d’injustice et à toute forme d’agissements contraire à (leur) déontologie».
Le parrain a, au cours de cette cérémonie, primé 22 meilleurs élèves des différents cycles dont 16 en vélomoteurs et six en ordinateurs portables. Il s’est aussi engagé à prendre en charge les frais de dossiers du permis de conduire de l’ensemble des élèves de la 52e promotion, soit 936 dossiers.
«Aujourd’hui, nous sommes des agents des forces de l’ordre formés et aguerris qui ne vont jamais reculer devant l’appel du devoir, prêts à servir la nation et à défendre les couleurs nationales partout où la nécessité va s’imposer», a soutenu le délégué de la 52e promotion, l’élève sous-officier de police Sayouba Sawadogo.
L’élève sous-officier Sawadogo et ses camarades de la promotion s’engagent «à contribuer efficacement à relever le défi sécuritaire avec honneur, fierté et surtout dans le professionnalisme», aux côtés des aînés.
«Monsieur le parrain, mes camarades et moi vous réitérons notre reconnaissance pour vos soutiens et conseils multiples et multiformes», a affirmé le délégué de la promotion. Il rassure le parrain de leur disponibilité «à répondre toujours «présent» à l’appel du devoir».
En 2022, ce sont 878 élèves policiers dont 700 sous-officiers de la police nationale et 178 autres de la police municipale, qui avaient effectué leur sortie de l’ENP. De la 51e promotion, ils ont eu comme nom de baptême «Renouveau sécuritaire» et la cérémonie de leur sortie était placée sous le thème: «Contribution de l’Ecole nationale de Police à la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité territoriale».
Par Daouda ZONGO
