Accueil A la une Burkina: «…alerte sur la mise à mort du journalisme»

Burkina: «…alerte sur la mise à mort du journalisme»

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Les professionnels des médias au Burkina Faso célèbrent, chaque 20 octobre, la Journée nationale de la liberté de la presse. La cérémonie officielle de la célébration de la 27ᵉ édition s’est tenue ce lundi 21 octobre 2024 au Centre de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), sous le thème : «Ne brisons pas le rempart : alerte sur la mise à mort du journalisme».

Comme chaque année, les hommes et femmes des médias au Burkina Faso ont célébré, ce lundi 21 octobre 2024, la Journée nationale de la liberté de la presse, la 27ᵉ édition, et ce, depuis son instauration le 20 octobre 1997. Elle a été marquée par une série d’activités dont la remise du Prix Marie Soleil de la meilleure journaliste burkinabè, un tournoi de football, la cérémonie officielle et des panels.

La cérémonie officielle a été marquée par la lecture de l’éditorial «Ne brisons pas le rempart» de Norbert Zongo, publié le 31 août 1993, et la présentation du rapport 2023 de la situation de la liberté de presse au Burkina Faso.

Le thème de cette 27e édition : «Ne brisons pas le rempart : alerte sur la mise à mort du journalisme» est tiré de cet éditorial du journaliste Norbert Zongo qui est toujours d’actualité, selon le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), Guezouma Sanogo. «…nous avons choisi de recourir à un message aussi vieux qu’actualisé pour dépeindre la situation actuelle et interpeller les consciences. Nous ne pouvons bien décrire nos maux avec nos propres mots. Nous avons trouvé opportun de dépeindre le contexte avec les mots d’un monument de la presse nationale, un symbole, un homme de médias que tous les Burkinabè ont rencontré ou vont rencontrer d’une manière ou d’une autre par l’immortalité de sa pensée», a souligné M. Sanogo.

Le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), Guezouma Sanogo

«La célébration du 20 octobre cette année intervient dans un contexte plus que difficile pour la presse nationale. Nous vivons un moment où il n’est pas exagéré de soutenir que l’heure est grave et même très grave pour la presse menacée pratiquement de disparition», a fait savoir le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo.

Pour lui, les causes de cette situation dans laquelle se trouve la presse, «sont d’ordre technologique avec l’apparition de nouveaux acteurs et les mutations technologiques, d’ordre sécuritaire avec la menace terroriste qui a fortement impacté l’exercice de la profession et enfin d’ordre politique avec les restrictions et les atteintes à la liberté d’expression et de la presse exercées par les autorités publiques».

«Nous en sommes arrivés au point ou le professionnalisme dans ce métier est devenu un crime… La presse Burkinabè est devenue atone, aphone ou monotone. Le rythme auquel nous assistons à la destruction de la presse est effarant. Les fermetures ou suspensions des médias, les enlèvements ou disparitions forcés de journalistes, chroniqueurs, défenseur des droits humains (soutiens important de la liberté de la presse), le saccage des acquis juridiques, sociaux et financiers, les discours de haine contre les journalistes, les médias et leurs organisations», a laissé entendre Guezouma Sanogo, soulignant que «tout cela nous renvoi à des années sombre en arrière».

Selon lui, «il y a encore un minimum» et il faut s’accrocher à cela et «continuer les plaidoyers en espérant que les autorités vont…écouter et prendre en compte (les) préoccupations». Ainsi il a interpelé les «autorités, citoyens, journalistes, défenseurs des droits humains… pour dire qu’il faut sauver la presse burkinabè qui est en difficulté».

Les panélistes

Les deux panélistes de cette 27e édition sont Dr Cyriaque Paré qui a fait sa communication sur le thème: «Le numérique et les réseaux sociaux: alliés ou ennemi de la presse professionnelle traditionnelle» et Pr Mahamadé Savadogo qui a communiqué sur le thème: «La presse et l’opinion publique à la lumière de la pensée de Norbert Zongo».

Par Daouda ZONGO