Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP), Dr Aboubakar Nacanabo, a procédé à la pose de la première pierre d’une salle polyvalente moderne de 1 000 places, le samedi 10 juin 2023, à Fada N’Gourma, capitale de la région de l’Est du Burkina, a constaté un journaliste de Wakat Séra. Avant cet acte, le ministre Nacanabo, accompagné par ses homologues des Infrastructures, des Transports et de l’Enseignement supérieur, ont visité aux pas de course, plusieurs autres chantiers réalisés dans le cadre du Projet d’Urgence de Développement territorial et de Résilience (PUDTR), notamment, des travaux d’assainissement et la construction de Centre de Santé et de Promotion sociale (CSPS).
Le chef-lieu de la région de l’Est du Burkina Faso présente depuis un certain temps, un visage d’une ville en total chantier pour booster son développement. En effet, le Projet d’Urgence de Développement territorial et de Résilience (PUDTR) réalise dans la cité de Yendabili, des chantiers concernant l’assainissement, des infrastructures routières, de santé, de l’énergie, d’éducation, de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, de l’eau potable, le renforcement de capacité par des Activités génératrices de revenus (AGR), entre autres.
L’objectif du PUDTR est de parvenir au développement dans cette région stratégique de par sa position géographique et qui serait délaissée, en améliorant l’accès inclusif des communautés, surtout les personnes vulnérables et les Personnes déplacées internes (PDI) aux infrastructures et aux services sociaux de base.
Pour le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP), Dr Aboubakar Nacanabo, le PUDTR vise à apporter un traitement diligent à l’ensemble des préoccupations à travers une approche holistique, l’Etat burkinabè, avec l’appui de la Banque mondiale. Il s’exécute depuis mars 2021 prioritairement dans les régions de l’Est et de la Boucle du Mouhoun. « Ce joyau de 1 000 places assises en structure modulable et équipé de dispositif adéquat pour sa fonctionnalité sera bâti sur une superficie de 29 000 m2 », a indiqué M. Nacanabo.
Après le lancement des travaux pour la construction de la salle polyvalente, il a signifié que « ces importants investissements permettront de corriger le préjudice subi par la région en général et la ville de Fada en particulier du fait d’avoir été la région pionnière de la célébration tournante de la fête du 11 décembre ».
L’infrastructure qui raconte l’histoire et la bravoure du peuple gulmancema sera construite sur un espace d’environ trois hectares. Elle sera éclairée par le solaire. Elle sera munie d’un restaurant et d’une toilette. En somme, toutes les commodités de la salle seront fonctionnelles, selon les responsables du chantier.
« Dotée d’une enveloppe initiale de 192 500 000 000 FCFA, le projet qui a bénéficié d’un financement additionnel de 67 650 000 000 FCFA en juin 2022 pour soutenir la réponse à la crise alimentaire, est bâti autour de quatre composantes opérationnelles que sont : l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base ; l’amélioration de la connectivité physique et virtuelle et la résilience urbaine ; la relance économique Communautaire et autonomisation et l’engagement citoyen et gestion du projet », a déclaré M. Nacanabo qui a ajouté qu’après deux années de mise en œuvre, le PUDTR enregistre des « résultats assez satisfaisants malgré le contexte sécuritaire difficile et les mutations institutionnelles ».
Ce sont « 84 000 élèves dont 50 400 filles (qui) ont bénéficié d’un apprentissage amélioré à travers la réalisation de 460 salles de classes équipées et la mise à leur disposition de matériel pédagogique ; 866 994 personnes dont 285 000 PDI et 450 837 femmes ont bénéficié des services sociaux essentiels grâce à la construction et l’équipement d’infrastructures sociaux de base ; 1,3 millions de personnes ont obtenu une aide humanitaire d’urgence pendant la période de soudure, composée de 29 400 tonnes de céréales et de transferts monétaires d’une valeur de 8 906 919 000 francs CFA ; 80 000 agriculteurs ont pu disposer de 17 920 tonnes d’engrais et de 1 300 tonnes de semences améliorées », a égrené le patron du ministère de tutelle du PUDTR.
Concernant le volet santé, ce sont « 7 CSPS (qui) ont été réhabilités ou normalisés dans les communes de Tougan, Bogandé, Lankoué et Kouka ». « 72 km de voies sont en cours de revêtement dans la zone de concentration du pôle de croissance de Bagré et dans la ville de Fada », a complété Dr Aboubakar Nacanabo, notant qu’à ce jour, ce sont, « au total, 102,5 milliards de FCFA qui ont été investis dans le cadre du projet ».
Avant la cérémonie de la pose de la première pierre de la salle polyvalente, le ministre Nacanabo et ses collègues, assistés par les techniciens du projet, ont visité les chantiers en cours de réalisation dans la ville de Fada pour avoir une idée de l’état d’avancement des travaux, de leurs taux d’exécution et des difficultés rencontrées par les acteurs du terrain. Les visites ont concerné le CSPS du secteur 2, le canal du secteur 3 et 10, le Centre médical urbain (CMU) du secteur 1 et la base vie de Yelhy Africa, qui dans le cadre des Infrastructures en Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO), formera plusieurs dizaines de jeunes fadalais.
Il s’agit de la réalisation de 43 kilomètres d’ouvrages d’assainissement des eaux pluviales et de franchissement ; le revêtement d’environ 22 kilomètres de voirie dont 15 kilomètres en béton bitumineux et 7 km en pavés ; la construction et l’équipement de deux CSPS dont celui du secteur 2 doté de dispensaire (15 lits), maternité (10 lits), services communs, deux abris accompagnants, un forage, de l’éclairage solaire et de deux salles d’hospitalisation assortie d’un système d’adduction en eau potable et la réfection des anciens bâtiments au Centre médical urbain du secteur 1 de Fada.
S’agissant spécifiquement de la ville de Fada, l’une des principales bénéficiaires des interventions du Projet, avec des investissements estimés « à plus de 25 milliards de FCFA », en plus des chantiers visités, des travaux concernent l’appui à l’éducation en situation d’urgence à travers l’organisation des cours de rattrapage ; la dotation en mobilier et manuels scolaires, de lampes solaires et postes radio, l’appui à huit associations de la ville de Fada d’une valeur de 60 millions ; l’appui au développement d’Activités génératrices de revenus (AGR) pour les populations hôtes et les PDI ; la construction d’un Collèges d’Enseignement général (CEG) et d’un marché au secteur 7 et la réalisation de 42,7 km de pistes rurales ».
Le ministre Aboubakar Nacanabo qui s’est dit « satisfait », à l’issue des différentes visites, a félicité le coordonnateur du PUDTR, le gouverneur et le Président de la délégation spéciale (PDS=maire), ainsi que toutes les bonnes volontés pour leur travail de supervision. « Vous avez été témoins avec nous que sur le plan de la qualité, nous sentons vraiment de la rigueur et nous insistons pour que les prestataires à leur tour insistent davantage sur les contrôlent de la qualité car c’est à ce prix que nous allons avoir des infrastructures durables », a répondu monsieur le ministre sur la qualité des ouvrages visités.
Mathieu Lompo, directeur général de l’Agence des Travaux d’Infrastructures du Burkina (Agetib), chargée essentiellement des travaux de voirie et d’assainissement, après avoir expliqué dans quelles conditions est né le projet de l’assainissement, a rassuré que les travaux avancent « bien » malgré quelques difficultés que les autorités locales et les forces vives de la région les aident à surmonter. « Les contraintes rencontrées sont énormes vu la taille du Projet. Dans un premier temps, la gestion du volet environnemental a été très difficile et il y a eu aussi des contraintes d’ordre technique », a dit M. Lompo qui a affirmé que le taux d’exécution globale est de 90%, sous l’approbation de son chef de chantier qui ajouté qu’il y a huit entreprises qui travaillent sur ce terrain.
Selon le Président de la délégation spéciale (PDS) de Fada N’Gourma, Gérôme Idani, la visite récente du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré et celle de la délégation ministérielle du samedi 10 juin 2023, rassurent « plus d’un que la région de l’Est, est belle et bien accessible. Et mieux, que le gouvernement de la transition reste attaché à notre région ». Selon les chiffres de M. Idani, depuis l’avènement de la crise sécuritaire avec son corolaire de déplacés internes, la population de la ville de Fada N’Gourma, a presque triplé. En effet, selon le recensement général de 2019, les 11 secteurs de la ville de Fada comptent 73 200 habitants. Mais à la date du 31 mai 2023, selon le Conseil national de secours d’urgence (Conasur), les PDI étaient estimées à environ 127 000.
« Cette forte pression démographique s’est ressentie sur les secteurs sociaux de base sur les quelques infrastructures qui existaient. L’avènement du PUDTR est à saluer par l’ensemble de la population qui découvre un autre visage de la ville. Un visage assaini qui offre plus davantage de commodité », a salué le maire de Fada N’Gourma.
Les ministres également ont procédé à des remises symboliques de vivres et des kits AGR, à des structures et à des PDI.
En marge de cette activité également, le ministre des Transports, Roland Somda et ses collègues sont allés sur l’aéroport de la capitale de l’Est pour constater les réalités de l’infrastructure et faire l’état des lieux en vue d’améliorer les vols qui sont opérés dans le cadre de la réponse à la crise humanitaire.
Cette visite permettra au département piloté par M. Somda de voir quels sont les aménagements à court, moyen et long termes qu’il convient d’entreprendre au niveau de cet aérodrome pour participer efficacement à l’effort de desserte des grandes villes qui est un projet qu’il porte et veut commencer par Fada N’Gourma comme phase pilote. Cela s’étendre selon les propos du ministre Roland Somda à toutes les treize régions du pays où il y a des aérodromes.
Le PUDTR appuie la décentralisation à travers des investissements d’urgence d’accès aux infrastructures socioéconomiques de base dans les collectivités territoriales (CT), la facilitation de l’accès aux infrastructures routières et virtuelles au profit des CT, l’appui à la relance économique et l’autonomisation, aux activités génératrices de revenus (AGR), l’appui à l’engagement citoyen et au renforcement de la présence de l’Etat dans les zones à fort défis sécuritaires.
Les composantes du PUDTR se décline en cinq phases à savoir l’amélioration de l’accès aux services sociaux essentiels ; l’amélioration de la connectivité physique et virtuelle et la résilience urbaine ; l’autonomisation et relance économique communautaire ; l’engagement citoyen et gestion du projet et le mécanisme d’intervention d’urgence. Ses régions d’intervention sont la Boucle du Mouhoun (16 communes), l’Est (9 communes) et le Centre-est.
Par Bernard BOUGOUM
