L’opposition politique burkinabè a déclaré, face à la presse, à Ouagadougou, ce mardi 14 juillet 2020, que « bouter le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) hors de Kosyam (palais présidentiel) est une question de survie nationale », en prélude à la présidentielle du 22 novembre 2020.
L’opposition n’est pas du tout contente de l’investiture de Roch Marc Christian Kaboré qui a eu lieu samedi dernier dans la capitale burkinabè. Les congressistes ont réaffirmé leur « confiance » à M. Kaboré pour briguer un deuxième mandat après son premier quinquennat, jugé « satisfaisant ».
« En tout cas, le bilan du président Kaboré et de son parti (MPP) à la tête de notre pays est plus que chaotique. En cinq ans de pouvoir, le MPP et ses alliés ont réussi la triste prouesse d’activer tous les leviers de corruption et de pillage », a déclaré Victorien Tougouma, président du Mouvement africain pour le Progrès (MAP).
Selon M. Tougouma, le régime actuel « n’a pas pu empêcher l’assassinat de 2 000 Burkinabè, l’occupation de près de la moitié du territoire, l’abandon de plus d’un million de Burkinabè qui sont devenus des réfugiés dans leur propre pays, et la fermeture de 4 000 écoles ».
« Au regard de ce mandat jonché de morts et d’odeurs de corruptions, le MPP devrait avoir simplement la décence de faire un second mea culpa, et de s’éclipser avec ses multiples malédictions », a-t-il enfoncé. Pour l’opposition, les Burkinabè sont prévenus. « Si le MPP a laissé près de la moitié du pays aux mains des groupes terroristes en 5 ans, il peut nous faire perdre tout le pays si par malheur ils leur donnaient cinq autres années».
Les conférenciers sont aussi revenus, entre autres, sur les examens scolaires qui débutent ce jour dans le pays. L’opposition a invité le gouvernement à bien vouloir rendre publiques les informations relatives au sort des élèves déplacés internes à causes de la situation sécuritaire. Le regroupement de la trentaine de partis souhaite que l’Exécutif dise au peuple ce qu’il entreprend pour pouvoir sauver l’année scolaire de ces enfants en difficultés.
Les interlocuteurs des journalistes à cette conférence de presse sont aussi revenus sur les cas de fraudes liées à la révision du fichier électoral. Sur ce point, l’opposition a réitéré sa demande pour un audit international et indépendant du fichier électoral.
Victorien Tougouma et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), ont informé l’opinion, qu’à la demande du président Roch Kaboré, les deux-co-présidents du Dialogue politique que sont Zéphirin Diabré et Simon Compaoré, se joindront au Premier ministre Christophe Dabiré pour aller présenter les condoléances de la Nation burkinabè au peuple frère de la Côte d’Ivoire, à la suite du décès le 8 juillet dernier de Amadou Gon-Coulibaly, chef du gouvernement ivoirien.
Par Bernard BOUGOUM