Les responsables de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), ont annoncé, ce mercredi 12 juin 2024, que les prix de cession des engrais NPKSB et l’Urée pour cette campagne cotonnière 2024-2025, ont été révisés, sur « instruction fermes » du président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, face à la presse, à Ouagadougou. Conformément à cette nouvelle directive, l’engrais NPKSB est cédé à « 18 500 FCFA le sac de 50 Kg à crédit au lieu de 25 000 FCFA » et l’engrais azoté Urée se vend à « 18 500 le sac de 50 Kg à crédit au lieu de 27 000 FCFA » comme affirmé par la faîtière lors de sa dernière conférence de presse tenue le 24 mai dernier.
La filière coton, culture motrice de l’agriculture du Burkina Faso, contribue pour beaucoup à l’économie du pays des « Hommes intègres » ainsi qu’à la formation des revenus monétaires des ménages ruraux. Le coton participe également au succès de l’offensive agricole pastorale et halieutique lancée par le chef de l’Etat burkinabè , le capitaine Ibrahim Traoré. Ces réalités ont amené le chef de l’Etat et son gouvernement à prêter une nouvelle fois, une oreille attentive aux préoccupations des acteurs de la filière coton, notamment les cotonculteurs et à donner des instructions fermes, allant dans le sens d’une révision à la baisse des prix de cession des engrais, notamment le NPKSB et l’Urée.
« Les producteurs du coton disent merci à tous ceux qui ont contribué à cette baisse des prix des engrais parce qu’il n’y avait pas plus que ça qu’on pouvait faire cette année. C’est vraiment une décision de taille, c’est un sacrifice et je sais que toutes les parties de la filière coton vont le sentir dans la gestion administrative et financière », a déclaré le président de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), Nikiébo N’Kamb.
Selon M. N’Kamb, cette décision va amener le producteur « à vraiment se donner à la culture du coton pour beaucoup plus de rendement ». Le président de l’AICB a signifié que la décision « n’est pas tardive ». « Elle permettra aux cotonculteurs de refaire leur plan de campagne pour que tout le monde s’en tire à bon compte », a-t-il dit, précisant que comparativement à la campagne écoulée, les prix de cession à crédit des engrais révisés ont baissé de « 34% pour le NPKSB et 42% pour l’Urée ».
A travers cette conférence de presse, l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) qui a « toujours mener le plaidoyer », a traduit sa gratitude aux autorités burkinabè qui, « malgré les nombreuses priorités de l’heure, ont décidé d’octroyer une subvention de 10,979 milliards francs CFA à la filière coton pour l’aider à juguler un tant soit peu, la problématique de l’accessibilité des prix de cession des intrants agricoles aux producteurs de coton », a affirmé le secrétaire général de la structure, Ousséni Traoré qui a noté qu’à cet effet, « l’AICB a apporté une contribution à la hauteur de 1,456 milliard de FCFA ».
Le montant total de cette subvention s’élève à « 12,435 milliards FCFA », preuve que les dirigeants « ont toujours placé le coton au centre des principales préoccupations du pays », a-t-il soutenu, ajoutant que la mise en œuvre de cette directive, « nécessite une subvention additionnelle de 27,077 milliards de FCFA que les sociétés cotonnières devront supporter ». M. Traoré a en outre fait constater que les prix de cession des semences et des insecticides restent inchangés.
Pour les conférenciers, l’AICB était consciente des préoccupations mais ne pouvait rien faire dans l’immédiat au regard des contraintes économiques nationales difficiles et des réalités du marché international des intrants agricoles. L’Interprofessionnel des cotonculteurs burkinabè dit comprendre les inquiétudes qui avaient été exprimées ça et là par les producteurs quant à la « soutenabilité » des prix qui avaient été arrêtés. « Surtout que les producteurs essayaient de trouver progressivement leurs marques, après les préjudices subis lors des infestations massives des jassides courant campagne 2022-2023 et les faibles Marges après remboursement des intrants agricoles (MARI) enregistrées au titre de la campagne 2023-2024″, ont-ils souligné.
Les dirigeants de la faîtière des structures de coton ont également dénoncé des agissements de certains vendeurs d’illusion, des individus qui sillonnent des provinces pour proposer des prix d’achat du kilogramme de coton plus attractifs aux producteurs. L’AICB a rassuré que des investigations sont en train d’être menées pour démasquer ceux qui se cachent derrière ces subversions et traiter l’affaire. Les conférenciers ont également rassuré que l’AICB « a suffisamment d’engrais pour mettre à la disposition des producteurs ».
Le 24 mai, l’AICB a fixé un objectif de « 595 000 tonnes de coton graine conventionnel et 3 250 tonnes de coton biologique » à atteindre pour la campagne cotonnière 2024-2025.
Par Bernard BOUGOUM