Le gouvernement burkinabè « ne veut pas une réconciliation à la carte », a dit son chef, Christophe Marie Joseph Dabiré, réagissant le jeudi 20 mai 2021 sur la question sensible de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale face aux députés.
La réconciliation selon Christophe Marie Joseph Dabiré
« Nous ne voulons pas que ce soit une réconciliation à la carte parce qu’à vouloir précipiter les choses (on) reprochera au président du Faso de régler les problèmes au sommet de l’Etat avec les amis et la réconciliation profonde qui doit concerner l’ensemble du peuple n’a pas été prise en compte », a indiqué Christophe Dabiré.
Le gouvernement est en train d’élaborer trois stratégies qui doivent permettre à l’organisation d’un forum national sur la réconciliation nationale pour laquelle il s’est engagé. La question a déjà « fait l’objet de trois Conseils de ministres dirigés par le président du Faso et de trois productions de document », a confié le Premier ministre burkinabè.
Pour lui, la réconciliation nationale s’appuiera sur ces contenus pour trouver sa voie et unir les Burkinabè. « Nous allons terminer par un document qui va faire la synthèse des grandes préoccupations et des grandes valeurs auxquelles le peuple burkinabè doit adhérer », a rassuré M. Dabiré qui a noté que « le ministre (Zéphirin Diabré) est en train de faire un excellent travail ».
Le Premier ministre satisfait de son action à la tête du gouvernement
Face aux différentes critiques visant à dénoncer la gestion de l’exécutif, son premier responsable a donné son point de vue lors de ce rendez-vous sur son discours sur la situation de la nation. « Je n’ai pas le sentiment en tant que Premier ministre, chef du gouvernement d’avoir échoué dans la mission qui m’a été confiée par le chef de l’Etat », a réagi le Premier ministre face à certaines questions des députés qui estiment qu’il a n’a pas été à la hauteur des défis, notamment sécuritaire, auxquels le pays fait face depuis l’arrivée du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir fin 2015.
En 2020, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, le gouvernement « a fait des choses ». « C’est ce qui a permis à beaucoup d’entre vous d’être candidat aux élections présidentielle et législatives. Et c’est parce que nous avons réussi à contenir l’insécurité dans un certain nombre de zones que nous avons réussi à faire les élections », s’est défendu M. Dabiré.
Relations membres du gouvernement et Parlement
Le chef du gouvernement a également défendu ses ministres face aux députés. « J’aime la proactivité des membres du gouvernement. Ils doivent occuper le terrain et agir pour pouvoir donner les réponses appropriées aux populations », a dit Christophe Dabiré qui souligne que « les rapports entre les membres du gouvernement et le Parlement doivent être des rapports constructifs ».
« On n’appelle pas un ministre pour l’insulter et montrer qu’il est incompétent. Il y a quelqu’un qui est là pour apprécier son action », s’est-il offusqué. « Je suis dans la posture d’un homme qui est réceptif. Vos critiques renforcent ma conviction que nous sommes ensemble », a-t-il continué, invitant les élus nationaux à ne pas hésiter à appeler les membres du gouvernement pour leur poser des questions d’éclaircissement pour donner en retour leurs orientations et avis à la lumière des réponses qu’ils auront entendues.
Relance économique de la ville de Bobo-Dioulasso
Suite à la question d’un député qui estime que la deuxième capitale du pays, Bobo-Dioulasso, est oubliée par les autorités actuelles, le Premier ministre répondra par la négative. « Nous continuons à faire des efforts pour que Bobo-Dioulasso soit toujours la deuxième ville économique de notre pays », a-t-il répliqué. « Nous avons conclu déjà des accords avec le repreneur de Air Burkina. Des dispositions sont prises et l’aéroport va être reconstruit par le partenaire qui vient. Bobo va jouer le rôle pivot du trafic aérien de notre pays », a-t-il soutenu.
« Du reste, nous avons réussi à faire en sorte que l’aéroport de Bobo-Dioulasso soit désormais dans le standard des aéroports ouverts 24H/24. Cela veut dire que nous sommes préoccupés par la ville de Bobo-Dioulasso et il y a des choses qui se font », a ajouté Christophe Dabiré qui a enchaîné qu’« il y a beaucoup d’industries qui ont été réalisées dans les cinq dernières années à Bobo-Dioulasso ».
Aussi, le gouvernement « a travaillé à sauver un certain nombre d’unités industrielles à Bobo-Dioulasso » où les privés, à travers la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-BF), sont en train de « travailler à mettre en place le port sec de Bobo-Dioulasso ». « Autant d’éléments qui montrent que nous travaillons à ce que la situation s’améliore » dans la deuxième ville du Burkina Faso, a conclu Christophe Marie Joseph Dabiré sur la question.
Par Bernard BOUGOUM