L’Association des réalisateurs du cinéma et de l’audiovisuel au Burkina Faso (ARCA/BF) a ouvert, le jeudi 3 mars 2022, une formation de 48 heures à l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS), à Ouagadougou. Il était question de zoomer sur le métier du premier assistant réalisateur dans la production cinématographique, d’où le thème: «Le 1er assistant réalisateur: de la préparation au tournage». A l’occasion, un master class a été donné, depuis Paris, par l’un des premiers assistants réalisateurs, Patrick Santiaga Meunier.
Dans la chaine des valeurs du monde du cinéma, entre autres, on a le scénariste, le producteur mais également l’assistant réalisateur. «Malheureusement, souvent, nous professionnels du cinéma avons une approche très approximative du métier d’assistant réalisateur», a introduit sur le thème, le président de l’Association des réalisateurs du cinéma et de l’audiovisuel au Burkina Faso (ARCA/BF), Issiaka Konaté.
Étudiants et professionnels du cinéma étaient accrochés aux lèvres de Patrick Meunier, un premier assistant réalisateur de profession via caméra depuis Paris en France. Directeur de production et conseiller technique ou artistique sur les films de longs métrages suivants tournés et/ou préparés sur le continent noir, Patrick Santiaga Meunier est avant tout un premier assistant réalisateur, qui est «un métier à part entière», selon l’intéressé lui-même.
Depuis 1983, il a assisté, précise-t-il, de nombreux metteurs en scène (cinéastes) tels que Idrissa Ouédraogo (Burkina Faso), Apolline Traoré (Burkina Faso), Ramadan Suleman (Afrique du Sud), Raoul Peck (Haïti), … et dans divers domaines de production cinématographique (fictions; documentaires).
Le métier de premier assistant réalisateur, dans le monde, peut être classé en «trois catégories: un assistant réalisateur à l’anglo-saxon, un assistant réalisateur à la française et un assistant à l’africaine», a détaillé Patrick Santiaga Meunier. Toute chose étant égale par ailleurs, ces différents premiers assistants partagent néanmoins des qualités et des tâches communes.
Ainsi, afin de mieux et de bien jouer ses rôles, un premier assistant doit avoir du «bon sens, être malin et équilibré», selon M. Meunier. D’emblée, le premier rôle d’un premier assistant est d’organiser la scène du film (le scénario). Pour cela, il doit savoir tous les besoins des chefs (chef de décorations, chef de costumes, chef des opérations, chef de maquillages, …) d’où l’utilité et le suivi d’une feuille de service, une fois sur le plateau de tournage, sous la supervision de son metteur en scène. Si besoin, puisque c’est un poste bien harassant, le premier assistant réalisateur peut être à son tour assisté par un second.
L’expert Meunier a insisté sur le fait qu’«on ne s’improvise pas premier assistant réalisateur». Avant d’y être, «une période de formations (stages) bien remplie doit être observée», a ajouté le technicien qui était en ligne. Aussi, le désir «naturel» pour un premier assistant réalisateur de passer à metteur en scène «est une forme de méconnaissance du métier. On peut et on doit y rester comme dans toute activité professionnelle», a-t-il ajouté.
«Ce master class ouvre les portes d’une série de formations, en 48 heures, des onze associations que compose l’ARCA/BF sous un fonds (fonds Covid) de 22 millions de francs CFA», a rappelé le président fédéral de la Fédération nationale du cinéma et audiovisuel, par ailleurs Secrétaire général à l’organisation, Pazouknam Jean-Baptiste Ouédraogo.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)