Accueil Politique Burkina: cinq partis et deux OSC fusionnent pour porter l’idéal Sankariste

Burkina: cinq partis et deux OSC fusionnent pour porter l’idéal Sankariste

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Me Bénéwebdé Sankara, président de l'UNIR-MPS, répondant aux questions des journalistes

Cinq partis politiques et deux organisations de la société civile ont fusionné le lundi 1er novembre 2021 en un parti, l’Union pour la renaissance/Mouvement patriotique et Sankariste (UNIR/MPS), pour porter l’idéal et la vision du père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987. Durant trois jours, des militants et sympathisants sont venus de l’intérieur et de l’étranger pour prendre part à ce congrès à Ouagadougou qui a porté sur le thème: « L’unité des forces progressistes comme alternative crédible à la lutte contre l’insécurité et pour le progrès du Burkina Faso ».

Plusieurs centaines de personnes adhérents à l’idéal sankariste issus de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS), du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS), , le Parti de la justice et du développement (PJD) et Convention des patriotes et progressistes/Faso Baara (CPP/FB), au titre des partis politiques, et, du Mouvement pour la cause du Faso (Faso kooz) et Jeunesse Sankariste Unie (JSU), au titre des organisations de la société civile, se sont fusionnés en vue d’unir leurs forces pour défendre la vision de l’ex-président, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara, adulé par la jeunesse africaine et de sa diaspora.

De l’extérieur comme à l’intérieur de la Maison du Peuple de Ouagadougou, les militants et sympathisants, étaient vêtus d’un tee-shirt et de chapeau jaune à l’effigie de Thomas Sankara qui portent des messages tels que : « L’idéal Sankariste, la seule et véritable alternative pour restaurer la sécurité au Faso! », « Les Sankaristes et progressistes, unissons-nous », « Je suis zidaïste, ensemble pour notre cher Faso » et « Ensemble pour une cause: Le Faso ».

Une vue des congressistes de l’UNIR-MPS

Dès l’entame, les congressistes ont entonné l’hymne national avec ferveur, repris à la fin par les animateurs de la rencontre qui ont lancé des slogans révolutionnaires pour davantage galvaniser la foule, comme aimait le faire leur mentor.

« Je veux être à la tête d’un grand mouvement, d’un grand parti fort qui mobilise notre peuple pour des victoires certaines », a justifié la naissance de l’UNIR/MPS, Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui a été investi par les congressistes et préside un parti un bureau fort de 121 membres. Dans ce bureau, l’ex-président du MPS, Augustin Loada, est le premier vice-président, suivi de Nestor Bassière, deuxième vice-président, de l’ambassadeur du Burkina Faso au Canada, Athanase Boudo comme troisième et Rose Drabo comme quatrième vice-présidente.

L’emblème du parti UNIR-MPS

Le président de l’UNIR/MPS, a déclaré qu’« aujourd’hui, les sankaristes et les progressistes ne peuvent accuser personne de leurs faiblesses, de leurs insuffisances, de leurs mésententes infantiles et inorganisation ». Pour lui, les dates historiques des 30 et 31 octobre choisies pour créer cette dynamique unitaire, au-delà du symbolisme, veut montrer que la fibre patriotique des sankaristes et des progressistes est vivace.

« Camarades, il nous faut des leaders. Des leaders qui ne s’improvisent pas mais qui s’imposent à l’image de Thomas Sankara, Julius Nyerere, Laurent Gbagbo, Nelson Mandela, Hamani Diori (…) pour prendre la relève », a signifié Me Sankara qui espère à ce prix relever le défi du changement qualitatif et structurel.

Le président d’honneur de l’UNIR-MPS, Yacouba Isaac Zida

Le président d’honneur du l’UNIR/MPS, l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida, depuis son pays d’exil, le Canada, est intervenu par visioconférence pour saluer la mobilisation des congressistes et accepter sa désignation comme président d’honneur. Il a laissé entendre qu’il ne ménagera aucun effort pour soutenir le parti et porter les espoirs des peuples, donnant rendez-vous à ses camarades bientôt pour les actions concrètes de lutte sur le terrain politique.

Des délégations sont venues de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Mali, de la Tanzanie, la France, l’Afrique du Sud, le Congo, le Cuba, pour soutenir les congressistes qui portent l’idéal d’un président qui a marqué le monde de par sa vision. Que ce soit Justin Koné Katinan du Parti de peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), le porte-parole de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, la fille de Julius Nyerere, panafricain tanzanien, du représentant du PNDS-Tarayya (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme) ou de l’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, ils ont rappelé le visionnaire qu’a été Thomas Sankara pour les masses populaires. Selon eux, Thomas Sankara « n’appartient plus seulement au Burkina Faso mais au monde entier » puisqu’il a porté l’espoir des peuples dans les années 1980.

Une affiche du congrès UNIR-MPS

Les congressistes, considérant la situation sécuritaire très préoccupante, ont apporté leur soutien aux Forces de défenses et de sécurité (FDS) et des Volontaires de défense pour la patrie (VDP), engagés dans la lutte féroce contre les attaques armées visant à déstabiliser le pays. Les militants et sympathisants de l’UNIR/MPS ont également apporté leur soutien aux Personnes Déplacés Internes (PDI) et demandé au gouvernement de veiller à ce que ces personnes soient prises en charge dignement.

Les congressistes ont demandé aussi au gouvernement de travailler pour un retour sécurisé de leur président d’honneur, l’ex-président Yacouba Isaac Zida, selon son statut d’ancien chef d’Etat.

Lors de ce congrès, il a été pris au total huit motions et deux résolutions.

Par Bernard BOUGOUM