Les populations de la commune de Dablo, localité située à 90 km de Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga dans la région région du Centre-Nord, traversent une situation humanitaire et sécuritaire difficile, et ont, à travers le collectif «L’appel de Kaya», interpellé le gouvernement burkinabè à apporter des solutions afin de sauver cette partie du pays. Ce collectif a organisé le 23 septembre 2021, une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point de la situation sécuritaire et humanitaire de cette commune.
Le collectif «L’appel de Kaya» s’est présenté, le 23 septembre 2021, face à la presse pour faire le point de la situation sécuritaire et humanitaire que traverse la commune de Dablo, située dans la province du Sanmatenga à environ 90km de Kaya, dans le Centre-Nord du Burkina Faso. A en croire les conférenciers, Dablo est une commune où les terroristes règnent en maîtres et y dictent leur loi. Cette commune du Burkina est marquée par «des enlèvements, les habitants sont chassés, frappés et même exécutés dans leurs champs. Des femmes ont été violées. Le ravitaillement des personnes déplacées internes (PDI) et leurs hôtes en vivres est presque rare», c’est le tableau de la situation de la commune de Dablo dressé par «L’appel de Kaya».
Ce collectif a par ailleurs indiqué que le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de cette commune rurale a été contraint de fermer ses portes, ce qui a obligé les populations à aller se faire soigner au centre de santé de Kelbo, à une quinzaine de kilomètres. «Les malades graves sont transportés en charrette par les femmes vers le centre de santé de Kelbo», ont déploré les conférenciers.
Face à ce tableau peu reluisant, le président du collectif «L’appel de Kaya», Boukaré Ouédraogo alias Catalan ainsi que le Secrétaire général adjoint (SGA) de l’Association pour le développement de Dablo (ADD), Mahamadi Sawadogo, ont formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement burkinabè. Ainsi, ils ont souhaité davantage de détachements militaires et des postes de police dans la commune pour juguler l’insécurité grandissante dans cette partie du pays.
Ils ont aussi demandé une meilleure formation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et leur dotation en équipements conséquents. La réouverture des structures éducatives et sanitaires, le ravitaillement de la population en vivres, la réhabilitation des réseaux de télécommunications et le déminage de l’axe Dablo-Barsalogho, font également partie du chapelet de recommandations des conférenciers.
La commune rurale de Dablo, à l’image d’autres localités du Nord, du Sahel, de l’Est du Burkina Faso, fait face à la menace des groupes armés terroristes. A en croire le collectif «L’appel de Kaya», du 12 mai 2019 (date de la première attaque terroriste) au 6 août 2021, la commune a essuyé une douzaine d’attaques des groupes armés, avec à la clé, une centaine de pertes en vies humaines et une soixantaine d’enlèvements dont 27 toujours portés disparus.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)