Près d’une cinquantaine de jeunes se sont rendu, ce mardi 13 juillet 2021, au ministère en charge de la Jeunesse, à Ouagadougou. L’objectif de la présence de ces jeunes sur les lieux était d’adresser un message au ministre Salifou Tiemtoré, pour dénoncer «un certain nombre d’irrégularités dans le processus de renouvellement des instances du Conseil national de la Jeunesse du Burkina (CNJB)» pour que ce dernier prenne des dispositions afin que ce renouvellement des instances du CNJ soit «des élections libres, transparentes et inclusives».
Au total, ce sont «300 mandataires d’associations» qui ont signé cette pétition «pour faire comprendre que le processus qui est en train de se passer pour le renouvellement des instances du CNJ ne répond pas aux normes », selon les propos de Ibrahim Ouédraogo, président du Réseau d’associations et mouvements de Jeunes pour un Développement durable (RAMJDD).
Pour M. Ouédraogo, lancé depuis le 20 avril dernier, le processus électoral qui suit actuellement son cours ne respecte pas les textes et le Code électoral du CNJ. En effet, à l’entendre, « la date du 15 au 30 juin 2021 » était le temps donné pour réceptionner les candidatures aux différents postes du CNJ et l’adhésion des différentes associations de jeunes pour participer au renouvellement des instances du CNJ. Mais ce temps donné, selon M. Ouédraogo, était si court qu’on a dû le prolonger du «27 juin au 5 juillet 2021», donc avec « un délai de 8 jours ». Ce délai donné aux associations pour adhérer et déposer leurs candidatures, estime le président du RAMJDD, n’a pas respecté «les articles 24, 25 et 26 du Code électoral du CNJ qui prévoient un délai de 30 jours».
Au regard de ces irrégularités qui écartent certaines associations, pour M. Ouédraogo, il faut reprendre le processus électoral non seulement pour permettre « aux jeunes qui ont été écartés» de pouvoir aussi prendre part au renouvellement des instances du CNJ à travers notamment des élections libres, transparentes et inclusives », mais aussi pour ne pas «détériorer le climat social» au niveau du CNJ.
Si ses élections prévues du 16 et 17 juillet arrivent à se tenir sans que les irrégularités dénoncées ne soient réparées, «au sortir de ces élections nous n’allons pas reconnaître celui qui sera élu comme président parce que les textes et le Code électoral n’ont pas été respectés» a fait savoir le président du RAMJDD, M. Ouédraogo. «C’est pourquoi nous sommes venus au niveau du ministère pour déposer une pétition pour que le ministre puisse prendre la situation à bras le corps », a-t-il ajouté.
A noter que ces jeunes venus dans l’idée de rencontrer le ministre ont eu un rendez-vous manqué. Parce que le ministre Salifou Tiemtoré, « n’étant pas informé » de leur venue n’était pas disposé à les recevoir. Reçus à la porte du ministère par le secrétaire général du ministère, ce dernier selon M. Ouédraogo, leur a fait comprendre qu’ils devraient passer « par la voie administrative», c’est-à-dire en adressant une note au préalable pour notifier qu’ils viendraient. Ils ont donc finalement saisi le service courrier pour faire passer leur message. «Nous sommes passés au niveau du service courrier déposer notre pétition et nous osons espérer qu’effectivement nous allons être reçus d’ici là et nous espérons aussi que le processus électoral qui a été lancé sera suspendu afin qu’on fasse l’état des lieux de ce qui est en train de se passer», a-t-il rajouté.
Si rien n’est fait suite à l’introduction de leur pétition, ces jeunes entendent organiser une conférence de presse d’ici-là. Et si encore à l’issue de cette conférence de presse rien n’est fait «c’est le terrain qui va déterminer la manœuvre», a lancé le président du RAMJDD.
Par Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)