La Société burkinabè de droit constitutionnel (SBDC), regroupant des experts constitutionnalistes et politistes burkinabè, a organisé une conférence publique, le samedi 29 juillet 2023, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, autour du thème «Constitutionnalisme et lutte contre le terrorisme». Ces défenseurs des libertés et droits fondamentaux entendent mener la réflexion sur cette thématique d’actualité en vue de trouver des pistes de solutions pour une sortie de crise et un retour à l’ordre constitutionnel normal dans la paix et la cohésion sociale.
«Constitutionnalisme et lutte contre le terrorisme», c’est sur cette thématique qu’a porté la conférence publique organisée, samedi 29 juillet 2023, par la Société burkinabè de droit constitutionnel (SBDC). Le vice-président de la SBDC, Dr Idrissa Balboné, a indiqué que le droit constitutionnel est «fortement mis à contribution» dans la lutte contre le terrorisme. Il soutient que tout un arsenal constitutionnel est mobilisé en vue d’accompagner et d’encadrer cette lutte dans l’espoir d’y venir à bout pour un retour à un ordre constitutionnel normal.
Il s’agit entre autres, «du mécanisme de la procédure législative déléguée, du recours aux régimes constitutionnels d’exception comme l’état d’urgence, l’état de siège, les pouvoirs exceptionnels ou encore le mécanisme de la mobilisation générale et de la mise en garde», a énuméré le vice-président de la SBDC.
A en croire M. Balboné, cette conférence publique avait donc pour but de mener la réflexion sur les liens véritables et les meilleures connexions possibles entre le constitutionnalisme et la lutte contre le terrorisme. L’objectif étant, selon lui, de trouver, à travers les échanges, des pistes de solutions durables de sortie de crise, d’un retour à un ordre constitutionnel normal dans la paix et la cohésion sociale et d’une consolidation de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
Ainsi, la conférence a porté, dans son ensemble, sur les défis majeurs auxquels le Burkina Faso est confronté dans le contexte de la crise sécuritaire actuelle. Ainsi, cinq sous thématiques ont été développées par des experts renommés, des chercheurs et des personnalités influentes.
Le premier sous-thème a porté sur «Les régimes constitutionnels d’exception et la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso»; le deuxième sur «La procédure législative déléguée et la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso», le troisième s’est attelé sur les «Les mécanismes constitutionnels de lutte contre le terrorisme et l’impact sur les droits de l’Homme».
Quant au quatrième, il a suscité la réflexion sur «La mobilisation générale et la mise en garde dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso: quel encadrement constitutionnel?». Le cinquième et dernier sous-thème pose la problématique de la «Lutte contre le terrorisme et le retour à l’ordre constitutionnel normal: quelles perspectives pour l’organisation future des élection?».
Comment éviter les coups d’Etat
«Les meilleures constitutions sont rédigées dans les périodes de neutralité politique», a affirmé Dr Idrissa Balboné, qui conclut que le Burkina Faso est dans un contexte qui est favorable à l’élaboration d’une nouvelle constitution «objective». Il a également livré sa recette pour éviter les coups d’Etat devenus légions dans la sous-région ouest africaine. «Il nous faut à l’avenir des institutions fortes, à commencer par une constitution objective», a exhorté le vice-président de la SBDC, qui estime que si les constitutions n’arrivent toujours pas à empêcher les coups d’Etat, c’est à cause de la faiblesse des institutions des pays concernés.
Par Siaka CISSE
