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Burkina: des activistes collectent près de 400 tonnes de vivres pour les déplacés internes

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Visites des vivres stockés au SIAO

Les initiateurs de l' »Opération Sauvons Djibo et les Personnes Déplacées Internes (PDI) » ont fait un premier bilan de leur appel à la collecte des denrées alimentaires pour venir en aide à leurs compatriotes ayant fui leurs localités d’origine pour échapper à la furie des terroristes, aux femmes et hommes de médias le mardi 11 octobre 2022 à Ouagadougou. L’activiste burkinabè, Alain Christophe Traoré, plus connu sous le pseudonyme de Alino et ses camarades, ont collecté près de « 400 tonnes de vivres » au profit des PDI, notamment, de Djibo, une ville du Nord du pays des « Hommes intègres », sous blocus des groupes armés terroristes depuis plusieurs mois.

Face aux nombreuses alertes autour de la ville de Djibo, encerclée par des groupes armés terroristes qui empêchent les accès à la cité par les routes, l’activiste Alino et ses camarades, ont, de façon spontanée, lancé un appel à contribution aux populations, du 7 au 9 octobre, afin de faire une collection des vivres pour soulager les victimes, précisément, les Personnes Déplacées Internes (PDI) du Burkina Faso qui subit les attaques des groupes armés depuis janvier 2016.

De la droite vers la gauche, Raïssa Compaoré et Alain Christophe Traoré, initiateur de l’opération sauvons Djibo et les PDI

Les vivres ont été réceptionnés dans la capitale sur trois sites que sont la Maison du Peuple, le Mémorial Thomas Sankara et le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), où ont été stockés tous les dons. Pour un objectif de départ fixé à « 100 tonnes de vivres, c’est près de 400 tonnes de vivres qui ont été collectées », s’est réjoui Alain Christophe Traoré et ses 200 camarades qui ont tous travaillé de façon « bénévoles pour l’amour de la patrie ».

Pour Alino, tout est parti de la mobilisation dont les populations ont fait montre lors des évènements de fin septembre dernier où des éléments des Forces armées nationales (FAN) opposés ont failli en découdre avec les armes. Vu la ferveur populaire autour de ces événements, il s’est dit pourquoi ne pas demander que les Burkinabè chacun depuis son camp s’unissent aussi de la sorte pour contribuer et envoyer des vivres pour secourir les populations de Djibo qui étaient déjà sous les projecteurs mais aussi d’autres villes en difficulté à cause des attaques armées.

De l’huile dans des bidons

« De façon spontanée, j’ai lancé le message en disant que si on a la possibilité de se mobiliser comme ça, quel que soit le camp où vous appartenez, on a la possibilité de jeter un regard vers Djibo et les autres villes en difficulté qui sont en train de lancer des alertes depuis pour cotiser payer des vivres et aider nos frères. Comme cela ils sauront et diront que vu ce sursaut patriotiques, ils ne sont pas seuls », a relaté Alino Faso qui a précisé que pour cette action, seuls les vivres étaient collectés, sinon l’argent, les vêtements et autres sont proscrits.

Dix villes à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Tenkodogo, Gaoua, Banfora, Ziniaré Manga, Koupéla, Cinkansé et Kombissiri. Selon les initiateurs de l’opération sauvons Djibo et les PDI », les villes qui accueillent n’ont pas été pris en compte pour les collectes car elles traversent déjà des situations difficiles. « Pour la ville de Ouagadougou, nous sommes à peu près à 250 tonnes. Le chiffre est énorme. Il y a du maïs, du riz, du lait, du sucres, des spaghettis, des savons, des détergents, des vêtements, de l’eau minérale, etc. », s’est réjoui Alino. « Pour la ville de Bobo-Dioulasso, on est à entre 30 et 35 tonnes de vivres qui sont en train d’être convoyés ici. Sur les huit autres villes, l’information n’est pas bien passée mais on est à peu près 10 tonnes », a-t-il complété.

Des spaghettis

« En gros, si on doit faire une synthèse des chiffres, on est à en gros 300 tonnes sur l’ensemble de la collecte de l’opération en ce moment. Mais ce n’est pas terminé car on continue de réceptionner les dons de vivres », a poursuivi l’initiateur de l’action qui pense que d’ici la fin de l’opération, « on pourra récolter 400 tonnes de vivres ». Il a rassuré que la répartition, des villes comme Djibo, Sebba, Solhan, Pama, Barsalogho et Titao. Alino et ses camarades ont rassuré également que malgré les difficultés pour acheminer ces vivres dans les villes encerclées par les groupes armés terroristes, cela va se faire et le plus rapidement possible. « Les vivres vont être acheminés mais permettez moi de ne pas m’étaler sur comment ça va se faire parce que l’ennemi nous suit aussi », a laissé entendre Alino Faso. Sur ce dernier point, les conférenciers ont même signifié que les vivres collectés ne seront pas stockés plus de 24 heures avant leur dispatching vers les centres d’accueil des PDI.

« Djibo va recevoir le plus gros lot. Au moins, 100 tonnes de vivres iront à Djibo. Les autres villes citées recevront chacune entre 30 et 40 tonnes », a indiqué Alino qui a signifié que son équipe rencontrera les nouvelles autorités dans la soirée pour la faisabilité de l’acheminement des vivres.

La coordinatrice Raïssa Compaoré a dit que la diaspora a aussi contribué mais avec un peu de difficultés car ils voulaient envoyer de l’argent mais vu que c’est proscrit, ils étaient obligés d’appeler des proches pour leur envoyer de l’argent et ce sont ces derniers qui ont payé les denrées alimentaires et les envoyer sur les sites de collectes. « Il y a eu de l’engouement et de l’éveil patriotique autour de ce projet », a salué Raïssa Compaoré qui a signifié que vu certaines difficultés auxquelles faisait face son équipe, ils ont ouvert un compte électronique de transfert d’argent pour gérer certains aspects qui nécessitaient des sorties d’argent comme la location des véhicules.

Par Bernard BOUGOUM