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Burkina : des agents de la CNSS exigent l’annulation du recrutement frauduleux des 84 agents

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La coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), a tenu, ce jeudi 26 novembre 2020, une conférence de presse à la bourse du travail à Ouagadougou, au cours de laquelle, elle a exigé l’annulation pure et simple du concours de recrutement frauduleux des 84 agents de la CNSS, et a fait appel à la justice pour que la lumière soit faite afin de situer la responsabilité du directeur général Lassané Sawadogo dans cette affaire.

Elie Valian, représentant CGT-B à la conférence des Directeurs, a fait appel à la justice pour que la responsabilité de M. Lassané Sawadogo, Directeur général de la CNSS, soit située sur le recrutement frauduleux des 84 agents de la CNSS. Il a recommandé au Président du Faso, et au gouvernement, de faire désormais un appel à candidature pour le recrutement des Directeurs généraux de la CNSS et notamment du tout prochain Directeur général.

En effet, « courant décembre 2017, la CNSS lançait le recrutement de 85 agents ». « Du 22 au 26 janvier 2018 a eu lieu le tirage au sort organisé par l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) au profit de la DRH/CNSS afin de sélectionner les candidatures au test. Le principe retenu était de dix candidatures pour chaque poste en compétition. Au total, à la fin du tirage au sort, 850 candidatures ont été retenues pour la composition écrite. Le 12 mai 2018, il y a eu l’administration des épreuves écrites à l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de magistrature). Enfin, le 20 juin 2018, il y a eu la proclamation des résultats définitifs pour les emplois de niveau inférieur au Bac et de l’admissibilité pour les candidats des emplois de niveau Bac et plus », a rappelé M. Valian.

Dans le processus du recrutement des agents de la CNSS, qui, au départ devrait être 85 agents, mais, qui s’est finalement soldé par un recrutement de « 84 agents », la CGT-B, selon Elie Valian, avait déjà eu vent « de suspicions très graves de l’existence de fraude ». Cependant, en son temps, elle n’avait pas de preuves matérielles pour le révéler. Ainsi, le 4 juillet 2018, elle a organisé sa première conférence de presse, à la suite de la publication des résultats du recrutement le 20 juin 2018, pour dénoncer le processus « douteux » dans le recrutement des 84 agents au profit de la CNSS. 

Après cette publication des résultats, la CGT-B avait « constaté des indices très sérieux de l’existence de fraude ». Elle aurait selon M. Valian, sur initiative personnelle, rentré en contact avec le Directeur général de la CNSS, Lassané Sawadogo, pour lui exprimer ses doutes et l’inviter à surseoir à la prise de service des candidats admis prévue pour les 3 et 5 juillet, tout en lui demandant de mettre en application l’article 8 du personnel de 2015 qui stipule que « l’enquête de moralité est obligatoire. Ses résultats conditionnent l’engagement définitif. »  

Pour que la vérité puisse prendre le dessus, et que la lumière soit faite sur ce recrutement des 85 agents de la CNSS, la CGT-B ne s’est pas arrêtée là. Elle a introduit une plainte auprès de l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE/LC), du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), de la gendarmerie nationale et de la procureure du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou.

Elle a multiplié des actions dans le but de révéler la profondeur des choses sur ce recrutement. Des enquêtes ont été menées par ces différentes structures dont la conclusion est restée sans « équivoque » quant à « l’existence de fraudes avérées, l’existence d’irrégularités très graves » qui ne garantissaient pas l’égalité de chance des candidats dans ce processus de recrutement des 84 agents.  

A la suite des enquêtes, l’ASCE-LC a déploré « l’inexistence d’un dispositif règlementaire encadrant le processus de recrutement et l’absence d’un contrôle interne mis en place pour prévenir et/ou détecter les fraudes », a affirmé M. Valian. Elle a révélé d’énormes insuffisances dans le processus de ce recrutement et a recommandé « la reprise du concours afin de garantir plus de transparence et d’équité ». Quant à la gendarmerie, à la suite de ses investigations, « le parquet chargé d’instruire le dossier a procédé à l’inculpation et au déferrement à la Maison d’arrêt et de Correction de Ouagadougou des sieurs Norbert Zeda, le désormais ex-Directeur des Ressources humaines (DRH) et deux de ses proches collaborateurs à savoir Daniel Sawadogo, l’ex chef de service gestion du personnel et des carrières et mademoiselle Liliane Sare, l’ex secrétaire du DRH ».  

La CGT-B a invité, l’ensemble des Burkinabè, épris de justice, à ne pas dormir sur leurs lauriers et à mettre toute la pression nécessaire pour que le slogan « plus rien ne sera comme avant » soit une réalité. Elle a tenu à rassurer le peuple burkinabè « qu’elle poursuivra la lutte jusqu’au bout afin que soit annulé purement et simplement ce simulacre de recrutement ».

Oumpounini MANDOBIGA (Stagiaire)