La police burkinabè a mis hors d’état de nuire un groupe de quatre cyber escrocs, selon une note ce vendredi 18 juin 2021, de son unité spécialisée, la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC).
Il s’agit d’un groupe de quatre personnes, toutes de nationalité étrangère, qui excellait dans «l’escroquerie, l’usurpation d’identité, le faux et l’usage de faux, et le blanchiment d’argent par utilisation de moyens de communication électronique» qui a été interpellé par la BCLCC à travers sa Division des Enquêtes.
Selon le communiqué de la Brigade, leurs modes opératoires se résument dans un premier scénario du groupe, à la création de faux profils Facebook avec des photos et pseudonymes de «Aristide Bancé» et «Rama la Slameuse». Par la suite, «ces faux comptes sont utilisés pour appâter les victimes en leur proposant une aide financière. Une fois le contact établi et la confiance installée, la victime est mise en contact avec un complice jouant le rôle de manager pour afin d’entrer en possession des fonds».
«C’est ainsi qu’en fonction du montant de l’aide financière souscrit (700 000 FCFA à plus de 2 000 000 FCFA), la victime est invitée à verser des frais de dossier et d’assurance (50 000 FCFA à 150 000 FCFA). D’autres frais pour accélérer le dossier peuvent être demandés à la victime. Dès que ces montants sont perçus avec la victime, elle sera bloquée», a expliqué la BCLCC.
Dans le second scénario, toujours selon les explications de la force policière, ces cyber escrocs créent encore des faux profils Facebook à partir de photos de belles femmes européennes pour appâter des victimes d’origine africaine et particulièrement Burkinabè. « Une fois l’invitation acceptée et quelques jours d’échange, le cybercriminel travaille à établir une relation intime avec la victime. Ensuite le cybercriminel se fait passer pour un touriste en provenance de la France ou du Canada et que son avion doit atterrir à Bobo-Dioulasso. C’est ainsi qu’il rentre à nouveau en contact avec la victime en se faisant passer cette fois-ci pour un taximètre désirant acquérir une carte Sim avec un indicatif burkinabè au profit dudit touriste ».
Plus tard, le cyber délinquant « confirmera à la victime qu’il serait arrivé à Bobo et qu’il enregistre des difficultés avec sa carte bancaire pour assurer les frais du billet de son vol pour Ouagadougou. C’est ainsi qu’avec de manœuvres minutieuses le cyber délinquant se ferait verser des sommes d’argent pour un nouveau billet d’avion ainsi que pour ses frais d’hôtel. Dès lors que l’argent est reçu, le contact est rompu avec la victime », souligne le texte de BCLCC.
Les investigations menées par la Division des enquêtes ont permis de saisir dans les mains de ces cyber escrocs «17 téléphones portables ; 2 ordinateurs portables ; 18 box de Sim ; 1 carte SIM française ; 4 clés USB ; 1 disque dur ; 1 box de carte Sim française ; 1 carte visa AFRICARDS UBA ; 2 Cartes ECOBANK et BOA ; 2 Cartes Nationales d’Identité Burkinabè; 1 Carte d’Identité Béninoise ; 2 fiches d’abonnement de carte Sim orange Burkina ; 1 vélomoteur de marque NANO ; 1 permis de conduire ; 2 photocopies de CNIB ; des cartes Sim incriminées comportant les numéros +33752828453 /67-93-83-97 /67-93-23-97 /64-73-96-78 et la somme 122 500 FCFA».
La Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) dans son document salue «la franche collaboration de la population et l’invite à plus de prudence».
En rappel, le 15 mars dernier, la BCLCC a mis le grappin sur des cyber escrocs qui avaient développé une méthode assez «ingénieuse» pour faire des victimes.
Par Bernard BOUGOUM