Le Service régional de la police judiciaire du Centre du Burkina (SRPJ-C), sis à Wemtenga à Ouagadougou, a démantelé un réseau de cinq délinquants spécialisés dans la contrefaçon de produits alimentaires notamment les vinaigres, les arômes, le sel et l’eau de javel. Face à la presse ce jeudi 29 juillet 2021, les responsables du SRPJ-C et un représentant des consommateurs ont présenté des milliers de produits alimentaires contrefaits saisis dans le cadre d’une enquête par la structure policière. Les conférenciers ont insisté sur le fait que les consommateurs doivent être vigilants et avoir le réflexe du contrôle des produits qu’ils achètent pour venir à bout des faussaires qui, malgré leur ingéniosité, laissent des traces qui les démasquent.
Dans son rôle régalien de protection des personnes et de leurs biens, la Police burkinabè par le biais d’une enquête menée par une unité du SRPJ-C, vient de mettre un terme aux activités d’un réseau de spécialistes en contrefaçon de produits divers dans la ville de Ouagadougou.
C’est à la suite d’une plainte d’un consommateur que le SRPJ-C, à travers une de ses équipes, a ouvert une enquête qui a permis le démantèlement d’un réseau de délinquants spécialisés dans la production d’eau de javel, de vinaigre, des arômes et du sel de table contrefaits. Au nombre de sept membres dont deux sont toujours en cavale, ces faussaires étaient basés à Ouagadougou et exercent leurs activités illicites dans leurs domiciles, situés respectivement à Saaba et à Warssin dans la Zone 1 de la ville de Ouagadougou.
«Ils y fabriquent lesdits produits et les conditionnent dans des emballages, qu’ils se procurent avec des personnes dans les marchés de Boins-Yaaré et de Sankar-yaaré », a déclaré le commissaire principal de Police, Sayibou Galbané, chef du SRPJ-C. A base du «chlore, de la soude, du bicarbonate de soude, du bichromate de potassium et de l’eau», ils mélangent ces composantes dans « une bassine pendant 24H avant de les embouteiller dans des bidons de marque Madar qu’ils achètent à Boins-Yaaré », a ajouté le commissaire Galbané.
Les produits contrefaits une fois réalisés sont livrés « un peu partout dans la ville de Ouagadougou à la ZAD, à côté du cimetière municipal, au grand-marché Rood-Wooko, à Sankar-Yaaré ainsi qu’en province depuis plus de trois ans maintenant », a regretté le chef du SRPJ-C qui a poursuivi que pour l’ensemble de leurs œuvres durant tout ce temps, on peut l’estimer « à plus de 3 000 cartons de produits divers écoulés sur le marché ».
En effet, au cours de cette enquête, les éléments du SRPJ-C ont saisi des produits que sont de « l’eau de javel (3 759 bidons) ; vinaigre (2 448 bidons) ; arômes (3 087 bouteilles) ; sel de table en quatre sortes : Deltasal (36 petites boîtes), Top Budget (24 petites boîtes), Sel de mer iodé (24 petites boîtes) et Sel iodé en poudre (1 sac de 25 Kg), soit un total de 156 boîtes plus un sac de 25 Kg de sel en poudre de marque « POPULAIRE ». A noter que les marques de l’eau de javel épinglées sont Madar et La Croix.
Le commissaire principal Sayibou Galbané a surtout insisté sur l’aspect de la dénonciation. Pour lui, pour ne pas être « complices» des faussaires et autres bandits de tout acabit, les citoyens doivent avoir la culture dénonciation comme mode vie.
Le représentant des Consommateurs, Dasmané Traoré, président de la Ligue des consommateurs du Burkina Faso, a félicité le commissaire Galbané et ses hommes pour ce « grand travail abattu ». Il les a encouragés à « davantage d’efforts pour d’autres résultats » car « cette action n’est qu’une goutte d’eau dans la mer » pour ce qui est des produits alimentaires contrefaits au Burkina. Il a profité parler de tous les produits de consommations qui sont au cœur des dénonciations actuellement dont les fers qui ont diminué en longueur et en largeur conformément aux normes internationales, invitant la police à multiplier ses actions pour aider les consommateurs à se protéger contre les maladies, les effondrements, et autres drames dus aux produits frauduleux de consommation.
M. Traoré à également invité les consommateurs à être vigilants pour détecter les cas de fraudes. Cela est possible si « les consommateurs appliquent un minimum d’observation sur les produits qu’ils achètent », a-t-il dit. M. Traoré a même estimé que les consommateurs eux-mêmes sont « complices de la vie chère » en ne dénonçant pas les faussaires ou leurs produits.
Le commissaire Josué Zabsonré, a expliqué quelques signes qui montrent que si le consommateur vérifie bien son produit, il peut lui-même déceler les produits contrefaits. Pour les produits saisis lors cette investigation dont l’eau de javel, le vinaigre, les arômes et le sel, il a signifié que rien qu’à vérifier au niveau des emballages, les bouchons, les dates de péremptions, les liquides après un léger remuement, l’odorat, pendant le moment du craquage, entre autres, on on se rend compte facilement si le produit payé est contrefait ou pas.
Selon les conférenciers, on peut estimer à une dizaine de millions de FCFA, les produits saisis. Ils ont rassuré que les investigations se poursuivent en vue de retrouver les personnes en fuite. Les présumés délinquants interpellés ont été présentés au parquet pour les suites judiciaires qui seront données à cette affaire.
La Police a lancé également un appel aux autorités en charge du Commerce et la Ligue des consommateurs du Burkina à accentuer les contrôles auprès des boutiques et autres lieux de vente de produits de consommateurs diverses pour dissuader les malfaiteurs dans leurs démarches assassines.
Par Bernard BOUGOUM