Au Burkina Faso, certains établissements scolaires, publics comme privés, ont engagé des groupes d’autodéfense communément appelés Koglwéogo, dans le but de contrer les grèves qui perturbent selon eux, les programmes scolaires. Wakat Séra a fait le constat, le mardi 6 décembre 2022, dans un lycée public de la ville de Ouagadougou.
Habituellement, des élèves manifestent chaque 6-Décembre pour réclamer justice pour Flavien Nébié, élève de CM2 tué le 6 décembre 2000, au cours d’une manifestation.
Au delà de ce cas, il faut dire que les manifestations d’élèves sont fréquentes dans les établissements scolaires au Burkina Faso au point de perturber le déroulé de l’année académique. Cette situation a amené certains responsables d’écoles à prendre des mesures afin de trouver une solution à la fréquence des mouvements de grèves.
Dans un établissement où nous avons fait un tour, il n’y avait pas de mouvements, les cours se déroulaient normalement.
La trouvaille de ces proviseurs de lycées (publics et privés), c’est le recrutement de groupes d’autodéfense connus sous le nom Koglwéogo au Burkina Faso. Une équipe de Wakat Séra en a fait le constat, ce mardi 6 décembre 2022, dans un lycée public de la capitale burkinabè dont nous tairons le nom pour des raisons de sécurité.
Du reste, des Koglwéogo assuraient la sécurité des lieux. Le proviseur de ce lycée a expliqué que ces agents ont été engagés par l’établissement de commun accord avec l’Association des Parents d’Elèves (APE) pour assurer la sécurité des élèves, du personnel et de leurs biens.
Ce responsable confie ne pas s’opposer aux grèves, en principe, mais aux violences qui en découlent. «Il arrive que les manifestants ne soient même pas des élèves ou qu’ils viennent d’autres établissements pour suspendre les cours, agressant parfois les élèves», a-t-il fait savoir. «Nous avons jugé utile de prendre ces mesures dans le but de contrer ces manifestants perturbateurs de cours. Quand ils apprennent qu’il y a des Koglwéogo dans un établissement, ils n’y viennent pas», a déclaré notre source.
Décriés mais efficaces
Selon ce proviseur de lycée, de nombreux autres établissements du public et du privé font de plus en plus appel aux services de ces groupes d’autodéfense pour assurer la sécurité en leur sein. «On leur fait appel lorsqu’on sent des manifestations à l’horizon», a-t-il précisé.
Bien qu’une certaine opinion leur reproche un manque de professionnalisme dans leurs actions, il a tout de même salué le travail que réalisent ces supplétifs de sécurité, indiquant qu’ils sont «efficaces». «Ils ont souvent saisi de la drogue avec des jeunes dans certains établissements», a-t-il noté.
Mais pour mettre en place une telle initiative, notre source conseille d’y associer les élèves dès le départ afin d’aboutir aux résultats escomptés.
Les Koglwéogo interviennent au Burkina Faso dans la lutte contre l’insécurité urbaine, en s’occupant souvent des cas de vol (engins, bétail, argent). Aussi, avec le recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), nombre de Koglwéogo s’y sont engagés en tant que supplétifs de l’Armée.
Par Siaka CISSE