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Burkina: des partis de l’opposition basés en Europe invitent le gouvernement « à tenir ses promesses »

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« Nous invitons alors ce régime à tenir toutes les promesses faites au peuple, à sa jeunesse, aux femmes et aux enfants, aux travailleurs et syndicats et surtout à redonner à notre armée les moyens efficaces de notre défense », lit-on dans une déclaration des partis membres du Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP), dont Wakat Séra a reçu copie.

DECLARATION COMMUNE DES PARTIS MEMBRES DU CFOP EN EUROPE (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande Bretagne, Italie)

Chères compatriotes Burkinabè, la situation politique, économique et sociale actuelle de notre pays nous commande de ne pas rester indifférents.

Que vous soyez femmes ou hommes, jeunes ou vieux, du monde rural ou citadin, que vous soyez élèves, étudiants, syndicats, travailleurs ou en quête d‘emploi et qu’elle que soit la couche sociale dont vous êtes issu, notre patriotisme et l’histoire récente de notre peuple vous invite à sortir massivement pour manifester votre mécontentement et tirer la sonnette d’alarme pour ceux qui nous gouvernent et qui semblent avoir déjà oublié qu’il y a 4 ans à peine ils juraient avec le peuple que « Plus rien ne sera comme avant ».

C’est un droit et aussi un devoir de tout citoyen, quel que soit son rang social, quelle que soit sa sensibilité ou son degré d’engagement en politique (militant ou apolitique) de manifester, de résister et de s’opposer aux dérives et aux manquements que tout le monde peut constater aujourd’hui dans la gouvernance de notre pays et dans la mauvaise gestion qui caractérise les 2 ans de pouvoir du MPP et de ses alliés.

« Pour cette année 2018 et du 1er janvier au 15 septembre on dénombre 69 victimes d’attentats dont 31 parmi les FDS (25 militaires, 06 paramilitaires) et 38 civils. Ce bilan humain de 69 victimes sur une période de huit (08) mois et demi qui représente plus de 50 % du bilan total depuis 2015, traduit le caractère préoccupant de la situation sécuritaire du moment. », dixit Paul Kaba Thiéba (Premier ministre du Burkina Faso).

À vrai dire, il ne se passe plus une semaine depuis des mois, sans que hélas des fils et des filles de notre pays ne payent de leur vie l’incapacité de notre gouvernement à assurer leur sécurité.

D’ailleurs avant de boucler cet écrit, nous avons appris, malheureusement, la mort de trois membres des FDS et l’enlèvement de trois autres dans une nouvelle attaque dans l’Est du Burkina. Nous nous inclinons devant le sacrifice de ces vaillants soldats tombés devant la lâcheté de ceux qui ont pris le Burkina pour cible et exprimons aux familles éplorées toute notre compassion et nos vœux d’une libération rapide de ceux qui ont été enlevés.

Mais nous crions aussi notre révolte face à l’incapacité d‘un système et d’un gouvernement à prendre à bras le corps la question de la sécurité de nos concitoyens. Un gouvernement qui semble résigné. Un gouvernement qui donne l’impression de ne pas avoir de solution à nous proposer pour éviter que les ennemis de notre peuple défient nos FDS, enlèvent, tuent, massacrent civils et militaires et cherchent à humilier notre armée nationale par des attaques au cœur même de notre État-Major des Armées.

Combien de temps encore allons-nous continuer à être des observateurs silencieux de ce manque de vision et de cette imprévoyance, qui conduisent jour après jour un nombre inacceptable de Burkinabé, civils ou FDS, au cimetière ou à l‘hôpital ?

Combien de temps allons-nous assister avec résignation à la dégradation des fonctions régaliennes de l’Etat dans notre pays ?

Se taire, face à cette gestion chaotique des urgences et des priorités de notre pays, ne pas pointer du doigt ce qui ressemble dans bien des situations à de l’improvisation, là où on attend d’un gouvernement de la planification, de la créativité, des prises de décisions énergiques et courageuses, fait de nous des complices ou tout au moins des témoins passifs.

L‘opposition burkinabè, a laissé tout le temps nécessaire à ce régime pour dérouler son programme de développement, tout en lui formulant des recommandations, sur le plan économique et sécuritaire. Force est de constater que ce pouvoir n’a pas su mettre à profit cette période d’accalmie politique pour opérer les réformes nécessaires et engager une politique de développement à la hauteur des enjeux et des priorités de notre pays.

Le PNDES annoncé en grandes pompes et à grand renfort de publicité ne convainc personne et s’avère être un tuyau percé.
Plutôt qu’une politique qui serve le pays et le Peuple Burkinabè, on voit resurgir les vieux démons d’une gouvernance qui creuse les injustices (achat de véhicules Talisman, etc.), accroît les inégalités et les passe-droits, attise la corruption (modalités d’attribution des marchés publics.), etc.

Ci-dessous quelques exemples d‘inconduite qui montrent que ce pouvoir se trompe sur les priorités dans sa gestion :

1- Un chef d‘Etat fragilisé dans sa gouvernance par le népotisme et qui, même après l’attaque de son ETAT Major des armées, ne réalise pas qu‘il est en guerre et ne trouve rien de plus important à faire que d’annoncer à mi-mandat sa candidature aux prochaines élections présidentielles.

Dans le même registre, alors que le pays est toujours sous les feux de l‘ennemi, qu’aucune solution concrète et appropriée de Défense de nos frontières et de nos concitoyens n’est à l’horizon, son Premier ministre Paul Kaba Thiéba, enfonce le clou en disant que l‘opposition restera opposition pendant 50 ans.

La préoccupation première de ce pouvoir n’est donc rien d’autre que la conservation du pouvoir et non pas la recherche de solutions aux nombreuses difficultés qui sont le lot quotidien du peuple.

2- Au moins sept (7) soldats sont tombés pendant une récente absence du Chef de l’Etat en déplacement en Chine. Sa mission n‘a pas été écourtée et aucun un signal fort et public d’encouragement n’a été donné aux soldats. Par contre, on a vu sur les réseaux sociaux, des images hilarantes du Chef de l’Etat et de sa délégation en Chine.

3- Des images qui discréditent et dévalorisent notre vaillante armée circulent sur les réseaux sociaux, sans aucune conséquence pour leurs auteurs ni démenti.

4- Il n’y a que dans une république bannière que l‘Exécutif peut impunément reconnaître avoir financé des mercenaires de réseaux sociaux. Financer des individus pour répandre des rumeurs sur les réseaux sociaux tendant à banaliser les pertes humaines relève de délits graves. C’est aussi un aveu d’actes de corruption, d’emploi au noir, d’incitation au trouble et autres délits. Le Procureur du Faso devrait s’en auto-saisir pour que de tels faits ne restent pas impunis.

5 – Le Burkina Faso est un des rares pays de la sous-région d’Afrique de l’Ouest à ne pas avoir organisé la participation de sa diaspora à la vie politique et économique de la Nation. Après la promesse électorale du candidat Roch Marc Christian Kaboré devenu Président du Faso, de mettre enfin en œuvre la disposition de la constitution qui permet au Burkinabé de l’extérieur de voter, la nouvelle loi électorale votée par les députés aux ordres, de la majorité MPP et alliés, vient comme une trahison, doucher les espoirs d’une large participation de cette diaspora aux futurs scrutins.

Tout y est mis en œuvre pour réduire à sa portion minimale le nombre de Burkinabé de l’extérieur qui pourront prendre part aux futurs scrutins et tout est fait pour retirer à la CENI l’essentiel du processus de contrôle des élections et d’enrôlement des jeunes arrivant en âge de voter. En effet, imposer à tout Burkinabé de l’extérieur qui n’aurait pas ses papiers à jour à la date du scrutin de se rendre obligatoirement au Burkina pour y établir l’un des 2 documents de vote, c’est soit méconnaître les réalités économiques et sociales de cette population, soit faire preuve d’un cynisme insultant, surtout pour les plus démunis. Des solutions existent pour éviter ces dépenses inaccessibles, inutiles et injustes. Mais ce pouvoir s’obstine à ne pas les entendre. Prévoir que des milliers de personnes votent uniquement dans les ambassades ou Consulat Généraux, c’est envoyer un message de démobilisation à cette population qui n’oubliera pas de si tôt que sa confiance a été trahie.

6- « La prise en charge des militaires blessés ou décédés en opérations dans le cadre de la sécurisation des personnes, des biens et du territoire ; contribuera à remonter/maintenir le moral des hommes, mis à rude épreuve par les récentes attaques. » dixit PKT (lundi 17 septembre 2018). On peut donc déduire de cette citation que jusqu‘au lundi 17 septembre 2018, selon le PM, il n‘y avait pas de disposition systématique prévue pour prendre en charge les blessés et les morts parmi les FDS. Naïm Touré avait-il alors vu juste, lui qui a contribué à l‘évacuation du Soldat FDS, par un Post qui l‘a conduit en prison ?

La situation sécuritaire déplorable de notre pays est connue et ne doit pas faire oublier les autres problèmes, notamment ceux du quotidien des Burkinabé, qui s’appellent chômage, vie chère, corruption, mauvaises conditions de logement et de transports urbains, etc. Nous invitons alors ce régime à tenir toutes les promesses faites au peuple, à sa jeunesse, aux femmes et aux enfants, aux travailleurs et syndicats et surtout à redonner à notre armée les moyens efficaces de notre défense.

Pour mettre ce pouvoir devant ses responsabilités, lui rappeler ses engagements et le mandat que le peuple lui a confié, l’opposition politique réunie au sein de l’institution CFOP, appelle les Forces vives de la nation à le rejoindre dans un mouvement de protestation. Elle appelle tous les Burkinabé qui se sentent concernés par le devenir de notre pays à sortir massivement le :

Samedi 29 septembre 2018 dès 8:00 (rdv Place de la Révolution) pour manifester leur désapprobation de la politique actuelle du gouvernement, pour exiger un changement immédiat de cap et pour dire :

NON à l’insécurité galopante dans le pays,

NON à la corruption et au chômage massif des jeunes,

NON aux conditions d’études déplorables dans nos universités et aux frais d’études inabordables pour les familles modestes

NON à la volonté de brider le vote de la diaspora par des dispositions défavorables

NON au massacre des Forces de Défenses et de Sécurité de notre pays, mal équipées et mal
organisées face aux agressions terroristes,

NON aux atteintes à la liberté d’opinion,

NON au laisser-aller économique,

ONT SIGNÉ, les partis représentant le CFOP en EUROPE :

CFOP Allemagne,
CFOP Belgique,
CFOP Espagne,
CFOP France,
CFOP Grande-Bretagne
CFOP Italie