Des policiers burkinabè réunis au sein de l’Alliance police nationale (APN) ont affirmé ce vendredi 31 mai 2019, face à la presse, qu’ils ont décidé « de prendre en main leur destin », face aux « intimidations » et aux mauvaises conditions de travail.
Les conférenciers du jour ont indiqué face aux Hommes de médias, que depuis la création de leur syndicat, les membres « subissent des pressions à n’en point finir de la part du Directeur général de la Police nationale (Jean Bosco Kiénou) et certains de ses hommes de mains ».
L’APN qui dénonce une « tentative de (l)’étouffer » et « l’ingérence du DG dans la vie du syndicat », a déploré la sanction qui a été infligée à son secrétaire général, Yitouro Somé pour « comportement attentatoire à l’éthique et à l’honneur », selon la note de service qui lui a été adressée et des demandes d’explications exigées à certains délégués.
« Le bureau national (de l’APN) met en garde contre toute sanction qui pourrait être prise à l’encontre de (ses) délégués, points focaux et tout autre militant dans le cadre de (leurs) activités », a fait savoir le secrétaire général adjoint, le sous-officier Ousmane Ouédraogo.
En plus des sanctions et « des affectations subites » de ses membres, l’APN dénonce un manque de matériels de travail, notamment des armes, la lenteur dans l’application de la loi 027 portant statut du cadre de la police nationale et « l’incompétence du directeur général de la Police », invitant le gouvernement à « prendre des mesures nécessaires le plus tôt possible afin d’éviter un climat délétère au sein de l’institution ».
« Nous disons aux policiers et policières de toutes les provinces, de toutes les villes du Burkina que leur sort, leur vie est entre leurs mains (…) et ils ont le choix entre laisser quelques individus soucieux de leurs postes, leurs ventres et autres avantages les conduire à l’abattoir selon leur bon vouloir ou dire « assez » « ça suffit » afin que l’autorité prenne ses responsabilités et nommer des personnes compétentes qui font l’unanimité », a soutenu le sous-officier Ousmane Ouédraogo qui souhaite une dépolitisation de la police.
Il a confié que son syndicat « décline toute responsabilité vis-à-vis des agissements du directeur général de la Police nationale et du mépris du gouvernement et leur tiendra pour responsable de toute situation chaotique qui pourrait survenir au sein de l’institution policière ».
Par Daouda ZONGO