Le président de l’Union nationale des Établissements d’Enseignement Privés Laïc (UNEEP-L), le Dr Désiré Nakoulma a dénoncé, le lundi 7 mars 2022, face à la presse à Ouagadougou, ce qu’il a appelé un «abus d’autorité du secrétaire général» de leur ministère de tutelle. Un acte, selon lui, qui vise à «nuire» les institutions privées d’enseignement supérieur du Burkina Faso (IPES).
«Nous avons constaté que le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur profitant de sa situation a infligé des sanctions lourdes aux institutions privées d’enseignement supérieur (IPES) sous prétexte que ces établissements n’ont pas choisi un seul domaine de formation alors qu’un décret l’exigerait», a fait savoir le Dr Nakoulma qui soutient que le décret en question ne l’exige pas comme l’a fait savoir le secrétaire général.
Le Dr Désiré Nakoulma a affirmé que «le secrétaire général rompant le dialogue» avec les promoteurs des IPES, «exige que les institutions privées qui ont obtenu en bonne et due forme des autorisations pour ouvrir des filières dans différents domaines ferme les filières et ne s’en tient qu’à un seul domaine sans que l’on ne puisse proposer de solutions pour les étudiants qui sont déjà dans ces filières».
Le président de l’UNEEP-L, qui dénonce cet état de fait, a informé qu’ils font l’objet de «sanctions financières» allant «jusqu’à 4 800 000 FCFA pour un seul établissement». «Les établissements privés ne peuvent plus obtenir de visa pour faire la publicité de leurs formations, ils ne peuvent plus obtenir d’autorisation pour l’extension sur de nouveaux sites ou pour l’ouverture de nouvelles filières», a-t-il précisé.
Les promoteurs des Institutions Privées d’Enseignement supérieur du Burkina Faso sollicitent aux nouvelles autorités la «levée sans délai des sanctions injustes et illégales infligées aux IPES ainsi que les blocages de publicité, d’extension et d’ouverture de nouvelles filières en appliquant uniquement les textes régissant ces activités».
Ils demandent également que le dialogue social soit privilégié afin de résoudre les problèmes de l’enseignement supérieur au Burkina Faso et invitent les autorités «à se pencher sur les problèmes réels du système éducatif que sont la fermeture des écoles suite à l’insécurité, les arriérés de paiement des frais de scolarité des élèves et étudiants affectés par l’Etat dans les établissements privés, les effectifs pléthoriques dans les établissements publics».
Selon le président de l’UNEEP-L, la restriction à un seul domaine de formation dans une courte période entrainera de nombreuses difficultés, citant la gestion du personnel, le redéploiement des investissements, le rebroussement des prêts contractés.
Le 19 octobre 2020 l’UNEEP-L avait reçu du ministère une correspondance «l’invitant à porter à la connaissance de ses membres qu’ils doivent opérer un choix d’un seul domaine de formation pour compter de la rentrée 2021-2022 parce que le décret N° 2018-1271/PRES/PM/MESRSI/MINEFID du 31 décembre 2018 portant organisation de l’enseignement supérieur l’exigerait». Mais selon le Dr Nakoulma, «il ressort de l’analyse des documents une contradiction entre la correspondance et le décret», signifiant que «l’article 40 du décret précise que les instituts peuvent ouvrir plusieurs filières s’ils obtiennent l’autorisation de la commission de l’enseignement supérieur».
«Nous lançons un appel aux fondateurs établissements membres de l’UNEEP-L: à n’entreprendre aucune action qui pourrait nuire aux intérêts des étudiants et notamment aux intérêts des étudiants affectés par l’Etat dans nos Institutions ; à se tenir prêts pour des actions futures dans le cas où les sanctions injustes et illégales ne seraient pas levées ou se poursuivraient», a dit le Dr Nakoulma.
L’Union nationale des Établissements d’Enseignement Privés Laïc (UNEEP-L) est la structure faitière des établissements d’enseignement privés non confessionnels du Burkina Faso. Créée en 1972 et reconnue officiellement en 1975, elle regroupe les fondateurs d’écoles du préscolaire, du primaire, du post-primaire, du secondaire général et technique, de l’enseignement professionnel et du supérieur. C’est une union qui compte aujourd’hui plus de 1 300 établissements répartis dans les 13 régions du territoire national.
Par Daouda ZONGO