Une cinquantaine de réfugiés, de sept nationalités différentes, ont élu domicile devant la représentation au Burkina Faso du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR). Ils ont confié à une équipe de Wakat Séra, ce 10 juillet 2019 à Ouagadougou, être en grève illimitée pour exiger leur réinstallation.
Le spectacle passe inaperçu sur l’Avenue Mogho Naaba Zombré, cette voie qui relie l’Ecole nationale de la Police (ENP) à l’Avenue Kadiogo, et sur laquelle se situe le siège de la représentation nationale du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), à Gounghin, un quartier de la périphérie ouest de la capitale. Devant cette institution, précisément, il y a des moustiquaires dressées comme dans une chambre qui attirent l’attention. Une équipe de Wakat Séra a, ce 10 juillet 2019, cherché à comprendre. Il ressort que ce sont des réfugiés, en grève illimitée, qui y ont élu domicile.
Interrogés, ils disent réclamer du gouvernement burkinabè leur réinstallation. Ils expliquent qu’il est donné trois possibilités aux personnes dans leur situation : le rapatriement volontaire, l’intégration locale et la réinstallation qui est la possibilité d’aller dans un autre pays prêt à recevoir, mais cela est bloqué. Et C’est pour cette raison que « depuis 23 jours », selon le président de l’Association des Réfugiés résidant au Burkina Faso(ARBF), Jacques Nsiensié, les femmes, enfants et hommes de ce regroupement passent leurs nuits à la belle étoile, pour se faire entendre.
Durant leur séjour au Burkina Faso, ils disent avoir été confrontés à la dure réalité des problèmes de logement et d’emploi. En sus, ils dénoncent un manque d’assistance financière, et de prise en charge sanitaire par les autorités burkinabè.
« Même si, sur place on règle notre situation, on défait tout de suite nos moustiquaires », a avancé le président de l’ARBF, précisant qu’ils ne veulent plus de promesse parce qu’ils n’y croient plus.
M. Nsiensié était assisté par, entre autres, l’ex-président de leur regroupement, Nicomède Niyonkuru, qui confie qu’on les a menacés « de retirer notre statut de réfugié si nous allons en grève ». Mais, poursuit-il, « nous sommes déterminés à quitter le Burkina Faso ».
A la question de comment ils se nourrissent, ils nous ont fait comprendre qu’ils se nourrissent grâce de bonnes volontés et prennent la douche dans les domiciles des habitants aux alentours de la représentation nationale du HCR. Ils regrettent que depuis le début de leur grève, « aucune autorité » n’est venue les voir.
Ils ont également déclaré des malades parmi eux et que « s’il doit y avoir des morts, ça sera sur place ici », s’est épanché M. Niyonkuru, ajoutant qu’« il y a des mensonges dans la gestion des réfugiés urbains ».
Par Boureima DEMBELE