Ecobank Burkina, à l’occasion de sa traditionnelle «Ecobank day», a initié une opération d’octroi de prêt à zéro pour cent de taux et des dons en nature au profit des déplacés internes. Cette année c’est sous le thème: «Ne laisser personne de côté ! L’inclusion financière pour tous» que cette journée est célébrée.
Pour la célébration de «Ecobank day 2022», et à l’orée des fêtes de fin d’année, la banque panafricaine Ecobank Burkina a manifesté, le mardi 20 décembre 2022, sa solidarité envers les personnes déplacées internes. Elle a apporté à cette occasion, aux déplacés de Pazzani des sacs de riz, de farine, de spaghetti, des bidons d’huile. Ce sont 250 familles qui ont bénéficié chacune d’un kit composé d’un sac de riz, d’un sac de farine, d’un sac de spaghetti et d’un bidon d’huile.
En plus de cela, le personnel de Ecobank a aussi fait parler son cœur. Chaque travailleur dans un élan de solidarité a offert du savon et des effets d’habillement et autres, à ces personnes qui sont dans le besoin.
«C’est un don qui représente à peu près, pour une famille moyenne, deux mois de consommation. Ce n’est rien mais c’est déjà quelque chose pour permettre à ces personnes qui sont dans une situation difficile de retrouver simplement une certaine dignité», a fait savoir la directrice générale de Ecobank Burkina Noéllie Cécile Tiendrébéogo.
Avant la remise de ce don aux déplacés internes de Pazzani, Ecobank Burkina et le Fonds national de solidarité du ministère en charge de l’Action humanitaire ont procédé à la signature d’une convention d’octroi de micro crédits. C’est un montant de 20 millions de francs CFA que la banque met à la disposition de GRAINE SARL, partenaire de l’association Yam Pukri, qui sera utilisé pour octroyer des prêts à l’ordre de 75 000 F CFA par bénéficiaire.
Selon la directrice générale de Ecobank Burkina, avec l’octroi de ces prêts à zéro pour cent de taux, l’objectif recherché est l’inclusion des personnes défavorisées dans le système financier. Ces micro crédits seront mis à la disposition des personnes déplacées internes «qui ont déjà une activité financière ou qui vont démarrer une activité financière avec (cette) enveloppe», a poursuivi Mme Tiendrébéogo qui précise que c’est une opération qui va durer six mois.
«C’est un don qui vise à amener ces personnes à retrouver petit à petit leur dignité en ayant des revenus», a-t-elle fait savoir. Pour elle, au bout des six mois d’activités, les bénéficiaires devraient pouvoir développer suffisamment leurs activités et recouvrer une certaine autonomie de sorte à être en mesure de contracter des crédits conventionnels avec les micro finances ou d’autres institutions bancaires.
L’argent qui sera recouvré restera dans le circuit de l’action sociale et sera partagé au 1/3 entre les trois partenaires pour soit relancer un cycle de crédit ou pour soutenir d’autres couches défavorisées. «Pour ce qui nous concerne, nous allons sans doute le convertir en vivres et autres produits de première nécessité pour venir en aide à une population en détresse qui aura été identifiée», a dit Mme Tiendrébéogo.
Selon la directrice générale de Ecobank, Noéllie Cécile Tiendrébéogo, «sans le don en nature que le personnel a fait», l’ensemble du geste de l’institution bancaire pour «Ecobank day 2022» est estimé à 30 millions de F CFA. Mais, poursuit-elle, avec les contributions des travailleurs de Ecobank, on n’est pas loin de 50 ou 60 millions de F CFA de don qui a été fait.
Ecobank étant une banque panafricaine, elle a à coeur de valoriser les valeurs de l’Afrique. «Vous savez que la solidarité est une valeur que l’on doit travailler à garder et particulièrement dans notre contexte, elle est le socle sur lequel on doit s’appuyer pour aider nos frères et sœurs qui sont en situation difficile parce que simplement ça n’arrive pas qu’aux autres», a signifié sa directrice générale.
La ministre en charge de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, s’est réjouie de la matérialisation de leur partenariat avec Ecobank à travers la signature de cette convention d’octroi de micro crédits. Elle a souhaité que ce partenariat puisse se poursuivre.
«L’accompagnement de toutes les personnes de bonne volonté est la bienvenue», a dit Mme Somé rassurant que les dons parviendront aux personnes qui sont dans le besoin. «Le besoin est énorme et c’est ensemble que nous parviendrons à le satisfaire», a-t-elle conclu.
«C’est vraiment des sentiments de satisfaction quand vous êtes dans votre champ et vous voyez quelqu’un venir avec une grosse daba pour vous assister, vous ne pouvez qu’exprimer la joie», a laissé entendre le directeur de l’Assistance et de la Promotion socio-économique du Fonds national de Solidarité, Daouda Sessouma. «Malgré les efforts qui sont consentis, on a toujours besoin de la solidarité des institutions, des personnes physiques et morales», a dit M. Sessouma appréciant le geste de Ecobank.
GRAINE SARL, le partenaire opérationnel de Ecobank pour la distribution du crédit, accompagnera les bénéficiaires de bout en bout. C’est-à-dire de la sélection au recouvrement en passant par la formation initiale, le suivi de l’activité, les visites de terrain.
«Nous remercions Ecobank d’avoir eu l’initiative d’accompagner nos soeurs, nos mamans et nos frères», a affirmé la directrice de GRAINE SARL, Eléonore Marie Céline Compaoré. La mission de cette société est d’aider les populations à améliorer leur conditions sociales et économiques. «Ça veut dire que nous contribuons à leur donner de petits crédits qui va leur permettre de grandir progressivement» jusqu’à «s’auto prendre en charge», a expliqué Mme Compaoré.
L’accompagnement technique de GRAINE SARL est focalisé sur l’éducation financière. «Nous allons les apprendre comment gérer leur crédit, leur argent, comment épargner, comment se prendre en charge, comment s’organiser pour que la solidarité les fasse grandir», a-t-elle déclaré.
Les bénéficiaires de cette action de Ecobank Burkina, sourire aux lèvres, remercient le donateur qui a «pensé» à eux. Selon Ali Tapsoba, représentant des bénéficiaires, ce don va leur permettre de nourrir leurs familles en cette fin d’année.
Dametien Laré Samboé, déplacée interne venue du Sahel, ramasse des cailloux pour vendre dans le but de se nourrir. Pour elle, le don dont sa famille a bénéficié est la bienvenue. «On est venus du Sahel. Ça fait trois ans qu’on est là. Chaque jour c’est la souffrance. Quand on était au village, on élevait les animaux, on cultivait aussi. Maintenant c’est difficile pour nous. On prie Dieu pour retourner chez nous» , a confié Mme Samboé.
Ces déplacés internes ont saisi l’occasion pour plaider pour la prise en charge des frais de scolarité de leurs enfants. Selon M. Tapsoba jusqu’à présent, ils n’ont pas pu payer les frais de scolarité de certains de leurs enfants. «Il y a certains qui sont parrainés par des associations. Sur 275 élèves on a que 65 qu’on a scolarisés», a-t-il signifié. Le site des déplacés à Pazzani compte 1 300 personnes, 234 familles, 380 femmes, 220 hommes, 700 enfants.
Par Daouda ZONGO
