Le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique burkinabè, Bassolma Bazié qui avait à ses côtés le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubacar Nacanabo, a lancé officiellement, la plateforme eDouanes, ce jeudi 14 décembre 2023, à la Direction Générale des Douanes (DGD), à Ouagadougou. Cette innovation devrait permettre de résoudre les longs délais de traitement des services douaniers burkinabè, selon les patrons du projet.
Après la mise en expérimentation de E-Bulletin et de eTimbre, le gouvernement de la Transition burkinabè a encore innové avec le lancement effectif de la plateforme eDouanes qui a eu lieu ce jeudi 14 décembre 2023 à la Direction Générale de la Douane (DGD). C’était en présence des acteurs intervenant dans le processus des paiements des taxes et droits de douanes. «Cette action vient confirmer que le pays est pleine révolution», a dit le patron de la cérémonie, le ministre d’Etat Bassolma Bazié. Il a encouragé, le ministère en charge de l’Economie a continué dans le sens de la facilitation d’accès de ses services aux usagers.
Le ministre de l’Economie, Dr Aboubacar Nacanabo a indiqué qu’après l’ouverture de Sydonia Word sur internet et la mise en ligne de services utiles aux usagers, l’administration économique et financière ajoute une autre corde à son arc de digitalisation de ses services à travers le lancement de la plateforme eDouanes. Cette plateforme vise, selon lui, à rendre le département de l’Economie et des Finances encore «plus performant et résilient afin d’offrir plus de facilités et de simplicité aux usagers».
Il a expliqué qu’à travers eDouanes, la Direction Générale des Douanes modernise son processus de paiement en offrant aux usagers de ses services, un outil comportant des moyens de paiements modernes, rapides et sécurisés, et intégrant aussi bien le E-virement, le paiement par carte bancaire et le paiement par Mobile Money. Il a salué en particulier le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière et l’accès au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PAIF-PME), l’unité de gestion du projet qui a joué un rôle majeur pour son aboutissement.
A l’en croire, cette nouvelle plateforme comporte plusieurs avantages parmi lesquels on peut citer la sécurité par la transmission des données sans risque de pertes ou de vol avec accusé de réception électronique et de réduction de risque d’erreur. Il y a aussi la rapidité dans le traitement et la suppression des déplacements dans les banques et les bureaux de douane pour effectuer les paiements.
Comme avantages, il y a également le gain de temps et d’argent pour tous les acteurs, la réduction des risques inhérents au maniement et au nivellement de fonds, la simplification par le pré-remplissage des formulaires, la préservation de l’environnement par la limitation des déplacements et la diminution de la consommation en papier et en carburant.
Le directeur général des douanes, l’inspecteur divisionnaire des douanes, Mathias Kadiogo, a signifié que la présente innovation dont le lancement a réuni le public, en ce jour, s’inscrit dans une dynamique d’amélioration de prestations en matière douanière. « En effet, c’est au regard des longs délais de dédouanement et des nombreuses difficultés rencontrées dans les offices de douane aussi bien par les usagers que les agents des douanes, que le gouvernement du Burkina Faso a signé en novembre 2020 un contrat avec la société IKA Conseil pour la digitalisation du processus du paiement des droits et taxes des douanes », a-t-il soutenu.
Il a annoncé que la DGD dispose « maintenant d’une version 0.1 de la plateforme de paiement » qui regroupe l’ensemble des acteurs intervenants dans la déclaration des douanes et le paiement des droits et taxes. Il s’agit des commissionnaires en douane, les importateurs, les banques et établissements financiers, entre autres.
Le directeur général des douanes, Mathias Kadiogo a enfin salué les partenaires techniques et financiers du projet, notamment la Banque mondiale (BM) à travers le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière et l’accès au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PAIF-PME) qui a permis de concrétiser le processus eDouanes.
Une démonstration pratique a été faite par l’expert informaticien, l’inspecteur divisionnaire de douane, Mikaïlou Diarra, directeur du projet, eDouanes. Ce projet dont la réalisation a duré trois ans a été financé à hauteur de 2,8 milliards francs CFA.
La plateforme eDouanes intervient dans un contexte où le gouvernement du Burkina Faso a entrepris le développement de divers projets eGouvernement, visant à utiliser les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et à promouvoir le développement des applications numériques dans l’administration publique.
Il est porté par le PAIF-PME qui vise à augmenter l’utilisation des comptes de transaction, augmenter les capacités institutionnelles et soutenir le secteur de la microfinance, appuyer la gestion de projet, soutenir la mise en place d’une garantie partielle de portefeuille de crédit (GPPC) et renforcer les services de développement des entreprises (SDE) et des solutions de technologies financières.
Par Bernard BOUGOUM
