La Coordination nationale des syndicats de l’éducation au Burkina (CNSE) qui était face à la presse, ce mardi 28 janvier 2020, a donné un ultimatum de deux semaines au gouvernement pour l’application des engagements que lui-même a pris, il y a deux ans.
Les membres de la CNSE qui estiment avoir assez patienté et assez interpelé le gouvernement sur la non tenue, jusque-là, des promesses faites depuis janvier 2018, a une fois de plus adressé une correspondance au Premier ministre Christophe Dabiré, en date du 27 janvier 2020, qui donne aux autorités un délai de 14 jours pour la mise en œuvre des points du protocole d’accord.
«Les travailleurs de l’éducation ont fait preuve d’une grande patience. Mais la patience a ses limites», a affirmé le coordonnateur de ce regroupement des syndicats du secteur de l’éducation, Charles Dipama.
Selon M. Dipama, l’espoir qu’a suscité la signature du protocole d’accord, «s’amenuise de jour en jour, accentuant ainsi la crise (du) système éducatif qui traduit par l’insuffisance des infrastructures d’accueil, la mauvaise gestion des ressources humaines et la démotivation».
Les engagements à mettre en œuvre
Les engagements que la CNSE souhaite voir l’effectivité de leur application sont, entre autres, «la correction avec incidence financière de la bonification d’échelon pour compter du 1er janvier 2018, la finalisation de la relecture du décret portant octroi des indemnités spécifiques et de logement aux personnels de l’éducation et de la recherche pour prendre en compte les personnels occultés, la correction avec incidence financière des premiers et deuxième tranches des indemnités spécifiques harmonisées et de logement, le règlement définitif du dossier des travailleurs des ex-garderies populaires, l’assurance du mandatement des personnels conformément aux engagements pris, le respect des effectifs dans les classes en conformité avec les normes en la matière».
Il y a également, «l’adoption du statut valorisant ; la dotation des établissements et écoles en vivres pour la cantine scolaire; la dotation des écoles en manuels scolaire; l’élargissement du périmètre de la gratuité scolaire au préscolaire au préscolaire public; l’adoption d’une procédure diligente de réalisation des infrastructures scolaires; le paiement du trousseau pédagogique à tous les bénéficiaires ; la définition des modalités d’acquisition des ordinateurs au profit des personnels ; l’allocation d’un budget de fonctionnement aux établissement et l’allégement des conditions de sa gestion ; la réhabilitation des latrines défectueuses dans les établissements et la construction de nouvelles en tenant compte du genre et la régulation du paiement des bourses scolaires».
Les membres de la CNSE disent espérer qu’à la suite de leur ultimatum, les lignes vont bouger. Mais tout compte fait, les responsables de cette coordination a invité leurs militants et sympathisants à «se mobiliser et à rester prêts pour la mise en œuvre de tout mot d’ordre que la situation commanderait».
Par Daouda ZONGO