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Burkina/Elections: 30 OSC et ONG travaillent pour «une société juste, égalitaire et unie»

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Les responsables de la Coalition d'OSC et d'ONG

Une Coalition d’une trentaine d’Organisations de la société civile (OSC) et d’Organismes non gouvernementaux (ONG), œuvrant dans tous les domaines de la vie sociale, politique et économique du Burkina Faso, travaillent à ce que les candidats phares à la présidentielle prévue le 22 novembre prochain, s’engagent à « agir contre les inégalités » pour « une société juste, égalitaire et unie », a affirmé ce mercredi 23 septembre 2020, son porte-parole, Sylvestre Tiemtoré, face à la presse.

Le niveau des inégalités dans le monde n’est ni plus ni moins qu’une catastrophe. Au Burkina Faso, les inégalités sont belles et bien réelles et touchent les secteurs sociaux (éducation, santé, accès à l’eau potable, à l’alimentation, au logement), économiques, politiques, etc., et affectent les Burkinabè différemment selon qu’on soit femme et homme, jeune ou adulte, rural ou citadin.

Sur le plan économique au Burkina, « les 20% les plus aisés concentrent 44% des revenus, tandis que 80% de la population se disputent les 56% restant. Dans les zones rurales, 47,5% de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, contre seulement 13,7% en milieu urbain », a déclaré M. Tiemtoré, pour qui, de la même façon, les disparités géographiques en matière de réduction de la pauvreté persistent.

En effet, « une personne sur deux (50%) vit en dessous du seuil d pauvreté dans les régions de l’Est, du Centre-nord et du Centre-ouest. Dans les régions de la Boucle du Mouhoun et du Nord, les niveaux de pauvreté sont encore frappants, avec respectivement 6 et 7 (60 à 70%) de personnes sur 10 vivant en dessous du seuil de pauvreté », a poursuivi le porte-parole de la trentaine d’OSC.

C’est au regard de ces constats alarmants sur la situation de ces inégalités, loin d’être exhaustives et risquant de s’amplifier avec les crises climatique, alimentaire, sanitaire, sécuritaire et humanitaire dans le pays des « Hommes intègres » que ce regroupement tire la sonnette d’alarme. C’est pourquoi, la Coalition d’OSC et d’ONG réunie autour du Secrétariat Permanent des ONG (SPONG), du Balai Citoyen, de la Confédération paysanne du Faso, de l’Association des Femmes juristes du Burkina Faso avec le soutien de Oxfam, s’est engagée dans une campagne de plaidoyer pour réduire les inégalités.

Pour cette Coalition, les élections présidentielle et législatives devraient être une opportunité pour les candidats de se pencher sur les inégalités criardes et persistantes, résultant d’une succession de choix politiques. Il s’agira pour les candidats déclarés de la présidentielle et des législatives, d’intégrer une série de mesures et de recommandations proposées par le regroupement d’OSC et d’ONG dans leurs programmes de société.

Une image de sensibilisation sur les inégalités

Les priorités pour les candidats, selon les conférenciers, doivent se centrer sur l’éducation publique universelle, inclusive, gratuite, de qualité et accessible à tous ; le système de santé et de protection sociale ; les politiques fiscales plus progressives ; le renforcement de la protection des travailleurs ; le soutien aux politiques agro-sylvo-pastorales, fauniques et halieutiques ; les politiques d’adaptation efficaces aux changements climatiques qui renforcent les capacités de prévention et de résilience des populations ; la promotion de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ; la gouvernance inclusive à tous les niveaux de décision et la réponse humanitaire qui répond de façon adéquate, suffisante et redevable aux besoins des plus vulnérables.

La Coalition a laissé entendre qu’elle a déjà fait une tournée pour échanger avec des candidats déclarés et/ou leurs représentants sur leurs recommandations. « Beaucoup ont déclaré être en phase avec nos préoccupations et nous les avons conviés à une cérémonie de signature d’engagement public qui aura lieu (vendredi) au SIAO », a indiqué Sylvestre Tiemtoré qui a précisé qu’il s’agit de dix candidats que sont Tahirou Barry, Zéphirin Diabré, Ambroise Farama, Roch Marc Christian Kaboré, Monique Kam, Eddie Komboïgo, Kadré Désiré Ouédraogo, Gilbert Noël Ouédraogo, Abdoulaye Soma et Yacouba Isaac Zida.

« A ce stade, nous ne pouvons pas déjà commencé avec tous les candidats. Nous nous sommes donné un certain nombre d’éléments de critères pour commencer le travail. Ce qui ne veut pas dire que les autres candidats sont pour autant exclus de notre champ d’action. Il se pourrait que cette liste soit encore réduite ou élargie à d’autres acteurs.

Sur la base de nos critères d’appréciation, pour être déjà retenu sur la liste, «  il fallait soit être un candidat officiellement déclaré, avoir été investi par un parti ou un mouvement politique, être une personnalité connue au regard de son parcours politique », entre autres, a soutenu M. Tiemtoré.

Par Bernard BOUGOUM