Le secrétaire général de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), Ouokana Ganou, a rassuré, le mardi 19 mars 2024, à la population, notamment la clientèle, que la Nationale de l’électricité, « a renforcé » ses équipes pour gérer la période de pointe, généralement caractérisée dans le pays par des perturbations du réseau électrique. Face aux journalistes et représentants des Organisations de la société civile (OSC) qui ont été conviés à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest, pour une rencontre d’échanges sur la fourniture de l’électricité pendant la période de la canicule, M. Ganou, a soutenu que dans la planification de la SONABEL, il n’était pas du tout prévu de « délestage cette année ».
La période de forte chaleur qui rime avec une forte consommation de l’électricité dans les pays du Sahel, notamment le Burkina Faso où dès mars on enregistre souvent 44 degrés, occasionne également de nombreuses perturbations des lignes de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL). Depuis maintenant trois ans, durant cette période dite de pointe, la Nationale de l’électricité rencontre ses partenaires pour leur expliquer les efforts qu’elle fournit pour la continuité de son service en vue de satisfaire la clientèle.
Le mardi 19 mars 2024 à Koudougou, capitale de la région du Centre-Ouest du Burkina, des responsables de la SONABEL ont échangé à cœur ouvert avec des représentants des médias et des Organisations de la société civile (OSC), pour leur donner la « juste et vraie information » en vue de dissiper les appréhensions sur la capacité à juguler la situation.
La SONABEL « est engagée à faire vraiment ce qu’il faut pour que le service de l’électricité soit bien assuré »
« Dans notre planification, nous n’avons pas du tout prévu de délestage cette année. La situation que nous vivons actuellement est essentiellement due à des pannes sur le réseau. Et, comme vous le savez, nous sommes dans un domaine technique, donc ça ne prévient pas. C’est vrai que par ces temps on observe une certaine récurrence mais ce sont vraiment des événements fortuits qui n’étaient pas du tout prévus dans notre agenda », a déclaré le secrétaire général de la Nationale de l’électricité qui a ouvert l’atelier d’échanges et d’informations.
M. Ganou a signifié qu’au contraire, dans leurs simulations, par rapport à la demande qui a augmenté en comparaison à celle de l’année précédente, l’offre dont la SONABEL dispose « était suffisante pour la couvrir ». « Même si effectivement comme nous le disons dans notre langage, nous sommes dans un équilibre précaire mais assez juste qui doit permettre de satisfaire la clientèle », a-t-il soutenu.
« Nous agents SONABEL sommes engagés à faire vraiment ce qu’il faut pour que le service de l’électricité soit bien assuré et si vous voyez, nos équipes ont été bien renforcées, nous avons fait des entretiens qu’il faut pour préparer cette pointe. Nous savons qu’il y a beaucoup de sollicitations en cette période », a poursuivi, le deuxième responsable de la Nationale de l’électricité.
« Il ne s’agit pas pour nous d’enrober une quelconque situation mais de faire l’état des lieux »
Le Secrétariat général de la SONABEL, Ouokana Ganou a expliqué qu’après les ateliers de Ouagadougou, il y a une semaine, avec des dirigeants d’OSC, sa structure a encore réuni les journalistes et les responsables d’OSC, dans la Cité du Cavalier rouge, pour échanger autour des préoccupations de la SONABEL et de ses abonnés. En effet, la période de pointe qui correspond à la période de pic de consommation s’installe et suscite parfois des appréhensions quant à la capacité de la Nationale de l’électricité à assurer la continuité du service public de l’électricité durant cette période critique.
Selon M. Ganou, l’accompagnement des participants à cet atelier, leur concours, est « précieux voir déterminant ». « Notre communication reste empreinte de transparence. Il ne s’agit pas pour nous d’enrober une quelconque situation mais de faire l’état des lieux en cette période de forte consommation et devant laquelle, le personnel et les installations sont mis à rude épreuve ».
A cette rencontre, les différents communicateurs ont fait le point de l’offre et de la demande et les dispositions qui ont été prises en amont pour minimiser les perturbations de la fourniture de l’électricité. La gestion de la pointe apparaît souvent à tort ou à raison aux yeux de l’opinion publique nationale comme le principal indicateur de performance de la SONABEL. Et donc, conscient de cela, les agents de la SONABEL ne ménagent aucun effort pour réussir ce défi pour le bonheur de sa clientèle.
Les organisateurs de ces échanges ont souhaité que cette rencontre soit une tribune pour échanger autour des perspectives et des projets impactant dont l’objectif est d’améliorer l’accès des populations à l’électricité. Ils ont invité les participants de cet atelier, à être des courroies de transmission en donnant l’information juste en ne voyant pas uniquement la moitié vide du verre mais aussi en mettant en exergue les efforts qui sont déployés par les agents de la SONABEL au quotidien pour minimiser les perturbations.
La Sonabel paie ses « factures à bonne date »
La centaine de participants à cette rencontre a été renseignée, entre autres, sur des aspects de la SONABEL, comme les sources de production de l’énergie, en passant par son transport, notamment l’interconnexion, les contraintes liées à l’exploitation du réseau de distribution en période de forte demande d’électricité, les incidents, le système de paiement, les plaintes et réclamations, et les projets de la Nationale de l’électricité.
Le Burkina importe plus de la moitié de sa consommation avec ses pays voisins que sont le Ghana et la Côte d’Ivoire. Ils arrivent actuellement à fournir 200 MW au pays, soit 150 MW pour le Ghana et 50 MW pour la Côte d’Ivoire. A la question de savoir si le Burkina Faso ne va pas vivre un jour la situation difficile que traverse son voisin malien, les responsables de la SONABEL ont rassuré que la Nationale de l’électricité n’a pas de dettes vis-à-vis du Ghana et de la Côte d’Ivoire.
« Ceux qui nous vendent de l’électricité, nous connaissent, nous payons à bonne date nos factures. Nous n’avons vraiment pas de dette avec quelqu’un. Donc, même s’il y a des problèmes ce n’est pas dû au fait que nous n’avons pas payé nos factures. Ce sont des problèmes liés au fonctionnement du réseau, a indiqué M. Ganou.
Le directeur du pôle Production, Transport et Mouvements d’énergie, Pazouk-Naam Aristide Ouédraogo, a déploré les effets pervers des activités terroristes qui ont endommagé bon nombre de leurs installations. Il a notamment cité le sabotage des pylônes de la SONABEL entre Zanou et Kompienga.
Le directeur du pôle Distribution et commercial de la SONABEL, Abdoulaye Zongo, a précisé qu’il y a « environ 78 000 branchements pour 1 055 996 abonnés » avec un taux d’électrification d’« environ 26% en 2023 ». M. Zongo, évoquant les cas d’incidents, a signifié qu’il s’agit généralement de corps étrangers ou des agressions externes. « Des individus s’adonnent à des actes de vandalismes en sectionnant des câbles pour aller brûler et vendre le cuivre », s’est-il offusqué.
En plus de cela, il y a que des citoyens ou des structures, dans leurs activités endommagent beaucoup de câbles de la SONABEL. « Des gens creusent, piochent la terre pour une raison ou une autre et provoquent des coupures d’électricité. Ils coupent les câbles de la SONABEL qui sont signalés par un grillage rouge. Aussi, des arbres qu’on coupe ou par l’effet du vent, peuvent tomber pour endommager les câbles », a-t-il fait savoir.
Par Bernard BOUGOUM