«Chose promise chose due». Le proverbe est bien connu car universel. C’est dans cette logique qu’il faut incruster en bonne place l’érection de la «Maison des Jeunes Talents», inaugurée à Ouagadougou le 19 octobre dernier, par le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et son homologue burkinabè, Alpha Barry. Promesse, fort heureusement pas de campagne électorale, cette infrastructure qui contribuera à l’éducation, la formation et l’entrepreneuriat de la jeunesse africaine. Bien nommée «La Ruche», cet endroit, bientôt intense de bourdonnements des réflexions et actions de la jeunesse pour se prendre en charge, n’est rien d’autre que le fruit de la volonté exprimée par le président français de réitérer l’engagement de la France auprès de ses partenaires africains.
Emmanuel Macron l’avait dit le 28 novembre 2017, lors de son adresse historique, à l’université Joseph Ki Zerbo, à l’endroit de la jeunesse africaine à qui elle avait promis leur «maison». En attendant que l’essaim de jeunes abeilles qui prendra possession de «La Ruche» offre les délices de ce nectar dont a besoin l’Afrique pour son développement, les autorités françaises peuvent se réjouir non seulement de permettre aux jeunes africains d’avoir à disposition les outils pour son autopromotion mais aussi une ouverture sur le monde et plus particulièrement vers les universités et centres de formation français. L’action est donc louable, et il ne reste plus qu’aux jeunes africains à faire la preuve de leur dynamisme dans l’utilisation de «La Ruche».
Comme on le dit trivialement, quand c’est bon, il faut dire que c’est bon. Du reste, cette visite de Jean-Yves Le Drian, la deuxième au Burkina Faso n’était pas que pour faire bourdonner «La Ruche», mais aussi et surtout de faire le point avec les Burkinabè sur les actions de lutte contre le terrorisme. En effet, subissant presqu’au quotidien et dans toutes ses parties, la loi des terroristes, le Burkina Faso, nonobstant le courage et la détermination de ses Forces de défense et de sécurité, peine à donner la réplique idoine aux forces du mal qui endeuillent des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. De fait, autant que l’éducation qui constituait un volet important du séjour de Le Drian dans la capitale burkinabè, l’aspect sécurité dans le Sahel, et en général en Afrique de l’Ouest, était particulièrement scruté par les Burkinabè. Jean-Yves Le Drian qui, dans une vie précédente détenait le maroquin de la Défense dans l’exécutif français, avait, du reste, donné le ton guerrier de cette visite en Afrique, en posant, en terre ivoirienne, le 18 octobre, aux côtés du ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, la première pierre de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme.
S’il faut dire que la France, dont l’ambassade a d’ailleurs été attaquée en même temps que l’Etat-major général des armées du Burkina Faso, dans la triste journée du vendredi 2 mars 2018, n’a jamais abandonné les pays africains dans cette traque contre les terroristes. Et comme l’a reconnu le ministre français, si le Burkina Faso n’est pas en sécurité, la France non plus ne l’est pas.
C’est ainsi qu’après une attaque de la brigade de la gendarmerie de Inata, au Nord du Burkina, ayant fait un gendarme tué, le jeudi 4 octobre dernier, à la demande du Burkina, la force Barkhane est intervenue en réalisant des frappes aériennes avec deux Mirages, pour neutraliser les terroristes qui comptaient se replier au Nord Mali. La France dont les hélicoptères avaient servi à transporter des blessés d’attaques terroristes dans l’est du Burkina, n’en n’était, du reste, pas à son premier coup d’assistance aux pays en guerre contre l’hydre terroriste. La présence des militaires de Barkhane et le rôle de locomotive joué par Emmanuel Macron pour tirer le train de la Force du G5 Sahel dont l’avenir est des plus en pointillés, sont également illustrative de l’engagement de la France aux côtés de son ancien pré-carré colonial. Et ça c’est pas rien, comme le dirait l’autre.
Par Wakat Séra