Accueil Opinion Burkina: « Et si nous allions à la justice transitionnelle ? »

Burkina: « Et si nous allions à la justice transitionnelle ? »

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Ceci est une tribune du Mouvement des Patriotes pour la Cohésion Nationale- (MPCN) qui souhaiterait que le Burkina opte pour « une meilleure formule » qui permettrait « aux Burkinabè de se pardonner les uns et les autres en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur du pays ».

Depuis quelques semaines, l’opinion publique constate une intensification des activités et rencontres rentrant dans le cadre du processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale. Cette dynamique qui se veut inclusive de toutes les forces sociales, religieuses, coutumières et politiques entend respecter le triptyque vérité, justice et réconciliation. Cependant, de plus en plus de voix souhaitent une implémentation de la justice transitionnelle dans plusieurs dossiers majeurs. Pour ces derniers la justice moderne bien qu’étant susceptible de situer les responsabilités selon les règles de droit (cantonnée qu’elle est à son seul rôle répressif) n’a pas pour objectif de guérir les meurtrissures des citoyens, contrairement aux mécanismes de la justice transitionnelle.

Dans un pays de démocratie comme le Burkina Faso, la constitution donne le droit à tout citoyen de saisir la justice si le besoin s’impose. C’est même l’une des meilleures voies de départager de façon pacifique des citoyens en conflit que d’user de la violence.

Toutefois, la réalité du moment de notre pays nous pousse à mener de façon indépendante la réflexion s’il n’est pas plus indiqué d’expérimenter la justice transitionnelle.

L’appel à l’unité nationale des Burkinabè contre l’insécurité par les nouvelles autorités, ne risque-t-il pas de prendre un plomb dans l’aile, avec les tenants et aboutissants d’une justice classique dont les verdicts réconcilient rarement sous nos cieux?

À défaut de faire table rase du passé pour construire ensemble un nouveau contrat social, l’occasion serait bonne de trouver une forme de justice endogène en passant par la justice transitionnelle prônée par des intellectuels burkinabé, dont particulièrement Me Hermann Yaméogo.

De façon générale, la justice transitionnelle désigne un ensemble de mesures judiciaires et non judiciaires répondant à un héritage des abus de droit humain dans une société. Elle a pour objectif de promouvoir la justice, la reconnaissance des victimes en multipliant les chances pour une société de revenir à un fonctionnement pacifique.

Pour le Mouvement des patriotes pour la cohésion nationale (MPCN), la meilleure formule serait de permettre aux Burkinabè de se pardonner les uns et les autres en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur du pays. Cette posture pourra aboutir à l’apaisement des cœurs dans un élan commun dans la lutte pour la conquête de l’intégrité territoriale du pays.

Elle se démarquera aussi du danger, en ne s’attachant pas au combat contre le cancer de la corruption, des détournements de biens de l’Etat et de cultiver l’impunité d’Etat. Un mal destructeur d’un développement de la jeunesse protégé par des valeurs.

Mouvement des Patriotes pour la Cohésion Nationale- (MPCN)

Christophe OUEDRAOGO

Président